Arthrose : faut-il appliquer du chaud ou du froid sur la douleur ?

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 20/11/2025
douleur : chaud ou froid
Istock
Publication validée par  Dr Etienne Dahan, rhumatologue
Face à une douleur au dos, à l'épaule ou au genou, la question revient systématiquement : faut-il appliquer du chaud ou du froid ? Ca dépend. Voici ce qu’il faut savoir pour ne plus faire d’erreur !
 

Vous pensez soulager la douleur mais vous pouvez au contraire l’aggraver ! L'erreur la plus fréquente consiste à appliquer de la chaleur sur une inflammation aiguë, un réflexe qui peut intensifier la douleur et retarder la guérison. C’est pourquoi, il est important, avant toute chose, de comprendre la nature de votre douleur, aiguë ou chronique, pour agir correctement.

Attention, appliquer du chaud peut aggraver l'inflammation

Vous êtes tombé, vous vous êtes cogné ou foulé la cheville ? A priori la blessure est bénigne mais douloureuse. L'erreur la plus commune, notamment après une entorse ou un traumatisme récent, est d'appliquer du chaud. Sur une blessure datant de moins de 48 heures, souvent rouge, gonflée et chaude au toucher, la chaleur agit comme un vasodilatateur. Elle augmente le calibre des vaisseaux sanguins, ce qui intensifie l'afflux de sang vers la zone blessée. Et c’est ennuyeux ! Car ce phénomène amplifie le gonflement (œdème) et la réaction inflammatoire, transformant un geste bien intentionné en un facteur aggravant. 

Pour soulager la raideur d'un genou arthrosique le matin, le chaud est bénéfique, tandis que le froid sera plus adapté le soir si une poussée inflammatoire rend la douleur plus vive.

Comment reconnaître une inflammation pour ne plus faire l’erreur ? Si la zone est rouge, chaude, gonflée, douloureuse et que l'articulation n’est plus aussi mobile, il y a très certainement inflammation, un processus naturel de réparation qu'il faut contrôler, et non stimuler de manière inappropriée. Appliquer du chaud peut être utile et soulager, mais pas dans le cas présent.

Le froid : l’allié des traumatismes récents

À l'inverse, l'application de froid est la réponse la plus adaptée en cas de douleurs aiguës, car contrairement au chaud, il a une action anti-inflammatoire. Son efficacité repose sur deux mécanismes principaux. D'une part, son effet vasoconstricteur resserre les vaisseaux sanguins, ce qui limite l'arrivée de sang et la formation de l’œdème, et donc diminue le gonflement. D'autre part, le froid possède un puissant effet anesthésiant, il est donc antalgique sur une douleur aiguë. Il ralentit la vitesse de conduction des nerfs qui transmettent le message de la douleur au cerveau, procurant un soulagement rapide. Le froid est donc un allié de choix contre l'inflammation articulaire, notamment lors des poussées aiguës d'arthrose, d'une entorse de la cheville, d'un claquage musculaire ou d'une tendinite dans sa phase initiale.

La chaleur, utile pour dénouer les tensions musculaires

Lorsque la phase inflammatoire est passée, généralement après 48 à 72 heures, l’application de chaleur devient pertinente. Elle est idéale pour les douleurs chroniques et les raideurs. Pourquoi ? Parce que la chaleur est vasodilatatrice, mais dans ce contexte, son action est bénéfique : elle améliore la circulation sanguine, ce qui favorise l'apport en oxygène et l'élimination des toxines accumulées dans les tissus. Cet effet est particulièrement efficace contre une douleur musculaire chronique, les contractures d'un torticolis ou les spasmes d'un lumbago. Quant au débat sur l'usage du chaud ou froid pour une douleur au dos, la chaleur l'emporte en cas de tensions liées à une mauvaise posture. Pour résumer, pour soulager la raideur d'un genou arthrosique le matin, le chaud est bénéfique, tandis que le froid sera plus adapté le soir si une poussée inflammatoire rend la douleur plus vive.

Chaud au froid : 5 règles d’utilisation incontournables

Que vous appliquez du chaud ou du froid, vous devez toujours veiller à protéger votre peau : n'appliquez jamais de glace ou une bouillotte directement sur l'épiderme, mais enveloppez-les dans un linge pour éviter les brûlures (le froid peut également brûler). La durée d'application ne doit pas excéder 15 à 20 minutes par session. Respectez des pauses d'au moins 20 minutes entre deux applications de froid pour ne pas endommager les tissus.

Il est aussi déconseillé de prolonger l'usage du froid au-delà de deux à trois jours sans avis médical, car cela pourrait ralentir le processus de réparation tissulaire. Dans certains cas, notamment pour stimuler la microcirculation, des protocoles de kinésithérapie préconisent une alternance rapide de chaud et de froid. Enfin, et c'est la règle la plus importante, si la douleur persiste, s'intensifie ou si vous avez le moindre doute, la consultation d'un professionnel de santé est indispensable. Ces méthodes peuvent soulager mais ce ne sont pas des traitements de fond.

Google News Voir les commentaires