Voici la recette d’une journée parfaite selon les chercheurs pour être heureux
« Les chiffres sont partout », nous répétait notre professeur de mathématiques. Cette analyse prend une forme bien réelle lors du travail de recherche du groupe de scientifiques de l’Université de Colombie-Britannique, épaulés par des collègues suisses. L’objectif de leurs travaux : déterminer les ingrédients d’une journée idéale. Pour y parvenir, ils se sont appuyés sur l’American Time Use Survey, une vaste enquête américaine qui mesure comment les gens répartissent leur temps. Verdict : une bonne journée ne tient pas seulement aux activités choisies, mais surtout à la manière de les équilibrer.
Le premier constat paraît évident : travailler trop nuit au moral. Les chercheurs fixent la limite à six heures quotidiennes. Passé ce cap, l’humeur décline et la qualité de la journée en pâtit. En clair, pour être heureux, mieux vaut réduire ses ambitions professionnelles à une demi-journée bien remplie.
Moins de temps au bureau et plus avec les amis
Mais si le bureau ne fait pas le bonheur, les amis, eux, y contribuent largement. L’étude recommande de consacrer au moins deux heures par jour à ses proches. Rien de nouveau sous le soleil, depuis longtemps, des travaux en psychologie mettent en avant le rôle protecteur des relations sociales. Le magazine médical de l’université d’Harvard, par exemple, rappelle dans leur numéro “The good Life” publié fin 2022 que les amitiés sincères et durables augmentent l’espérance de vie.
Cependant, le véritable pilier du bien-être reste la famille. Là encore, les chiffres sont précis : six heures passées avec ses proches représentent la dose idéale pour transformer une journée banale en journée réussie. Moins, les effets positifs ne suffisent pas. Et plus, l’équilibre se rompt.
Addition faite, on obtient une équation surprenante : six heures de travail, six heures en famille et deux heures avec ses amis. Au total, quatorze heures sur l’horloge, sans compter le reste. Car le programme scientifique ne s’arrête pas là. Il inclut aussi deux heures d’activité sportive, une heure consacrée aux repas, une heure et demie de moments sociaux élargis, et enfin une dernière contrainte, peut-être la plus difficile : limiter le temps d’écran à une heure maximum.
Diminuer le temps d’écran
Cet emploi du temps parfait a de quoi en décourager plus d’un. Mais le message reste clair. Il ne s’agit pas de chronométrer chaque geste, mais de prendre conscience de la qualité de nos interactions. Le principal écueil, selon les chercheurs, demeure le temps passé devant les écrans. Si les téléphones et ordinateurs occupent une place centrale dans nos vies, leur usage excessif mine la santé mentale : ils grignotent les réserves de dopamine, accentuent le stress et nourrissent l’anxiété.
Certes, ce programme peut sembler hors de porter. Pourtant, ses conclusions se vérifient quels que soient l’âge, le niveau d’études ou le type d’emploi des participants. Les chercheurs ne demandent pas de cocher mécaniquement des cases horaires, encore moins de fixer son regard sur ses proches sans activité. L’idée est plutôt de s’inspirer de ce cadre pour répartir intelligemment son temps.
Après tout, chaque existence a ses propres contraintes. Certains trouveront leur équilibre en suivant ces proportions, d’autres en intégrant… des plages de vide. Car d’autres études rappellent que le bien-être passe aussi par l’art de ne rien faire. Une leçon simple, mais essentielle, que les chiffres, cette fois, ne contrediront pas.