Les phrases à éviter avec un ami qui souffre d’anxiété sociale
Partager un verre entre amis, assister à une fête ou simplement engager une conversation : autant de situations qui semblent banales pour beaucoup, mais qui peuvent devenir un véritable défi pour les personnes souffrant d’anxiété sociale. « Il y a beaucoup d'anticipation et d'anxiété avant l'événement », explique au média américain Time, Charissa Chamorro, psychologue clinicienne à l'École de médecine Icahn du Mont Sinaï à New-York. « La personne peut ruminer et repenser sans cesse à la situation, et c'est là que certaines de ces pensées autocritiques apparaissent : « Je ne saurai pas quoi dire, je ne saurai pas comment agir, je ne saurai pas quoi faire de mes mains », ajoute-t-elle.
Sur place, la peur se renforce : « Les gens disent souvent qu'ils se sentent presque transparents », poursuit la psychologue dans l’article du Time. Leur cœur s’emballe, leurs mains deviennent moites, leur visage rougit. Mais le symptôme le plus marquant reste cette peur viscérale d’être jugé. Et c’est précisément là que certaines remarques, parfois dites avec de bonnes intentions, peuvent aggraver leur malaise.
Alors, que faut-il absolument éviter de dire ?
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Détends-toi
Un classique, mais qui tombe à côté de la plaque. « Vous pourriez tout aussi bien dire à votre ami « ce n'est pas si grave, tu ne devrais pas te sentir comme ça » », note au Time Whitney McSparran, conseillère chez Thriveworks, une entreprise spécialisée dans la thérapie qui propose des services de thérapie individuelle, de couple, pour enfants, adolescents et familles, ainsi que des services psychiatriques. Le problème, c’est que ce type de remarque sonne comme un jugement. « Personne ne choisit cela. Si c'était aussi simple, les gens comme moi n'auraient pas d'emploi », rappelle la spécialiste.
Ce n'est pas si grave, ce n'est qu'une fête
Dit autrement : tout le monde peut y arriver, sauf toi. Une phrase qui accentue le sentiment d’être « anormal ». À la place, mieux vaut valider ce que vit la personne. « Je comprends. C'est peut-être facile pour certaines personnes, mais pour toi, c'est une torture », propose la psychiatre Sharon Batista. Et pourquoi ne pas ajouter un soutien concret : « Je serai là pour te soutenir » ?
Tu es tellement silencieux
Pointer du doigt ce silence revient à souligner ce que l’autre essaie désespérément de cacher. « En substance, vous lui dites : « Non seulement votre difficulté est évidente, mais j'ai aussi mon avis à ce sujet. » » analyse Whitney McSparran. Une alternative plus aidante : « Je sais qu'il est parfois difficile de trouver les mots, mais tu n’es pas obligé de parler. C’est déjà formidable que tu sois là. »
Soyez vous-même
Cela paraît bienveillant, mais pour une personne qui redoute d’être jugée, c’est loin d’être rassurant. « Cela peut être déroutant, voire effrayant », explique Charissa Chamorro. Mieux vaut se concentrer sur des compliments précis : « Je te trouve vraiment drôle. J'adore ton sens de l'humour. »
Tu as juste besoin d’un peu de courage
L’alcool, présenté comme un remède miracle à la timidité, peut en réalité aggraver l’anxiété et créer une dépendance psychologique. « Oh, j'ai besoin de boire, c'est comme ça que je peux être sociable », décrit McSparran. Un cercle vicieux à éviter.
Que dire à la place ?
Les experts sont unanimes : privilégiez la compréhension et l’acceptation. Rassurez votre ami sur le fait que vous êtes présent, sans chercher à nier son ressenti. Un simple : « Merci beaucoup d’être venu, je sais que ce n’était pas facile », peut faire une énorme différence.
En clair, il ne s’agit pas de pousser la personne à « changer », mais de l’accompagner, pas à pas, dans ses efforts. Comme le rappelle Chamorro : « Vous pouvez être introverti, apprécier vraiment votre temps seul et avoir quand même des relations sociales enrichissantes. »
Ne pas juger
Plutôt que de minimiser ou de juger, valorisez les petits pas accomplis. Car pour une personne souffrant d’anxiété sociale, chaque sortie, chaque mot échangé est déjà une victoire.
