Cette sensation de brûlure intime n'est pas une mycose et cache le syndrome génito-urinaire de la ménopause

Publié par La Rédaction Médisite
le 13/12/2025
Mycose vaginale
Istock
Une sensation de brûlure persistante, une sécheresse inexpliquée ou des infections urinaires à répétition après 45 ans ? Trop souvent attribués à de simples mycoses, ces signes révèlent fréquemment une atrophie vaginale, désormais appelée Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (SGUM). Décryptage des symptômes trompeurs et des solutions efficaces pour retrouver votre confort.

De nombreuses femmes enchaînent les traitements antifongiques en automédication, persuadées de souffrir d'une énième candidose, sans jamais ressentir de soulagement durable. Cette errance thérapeutique s'explique souvent par une confusion majeure. Les symptômes ressentis ne proviennent pas d'un champignon, mais d'une chute hormonale affectant directement les tissus intimes. Ce phénomène, historiquement connu sous le nom d'atrophie, est aujourd'hui désigné par le terme plus complet de Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (SGUM).

Une confusion fréquente : distinguer l’atrophie de l’infection

Le SGUM est une affection chronique et progressive causée par la carence en œstrogènes, survenant lors de la ménopause naturelle ou chirurgicale. Cette privation hormonale entraîne un amincissement des parois vaginales, une perte d'élasticité et une modification de la flore locale. C'est ici que le diagnostic se complique. En modifiant le pH vaginal et en réduisant les lactobacilles protecteurs, le syndrome crée un terrain favorable aux infections réelles, brouillant les pistes pour les patientes.

Il existe pourtant des différences fondamentales pour identifier l'origine du trouble et trouver pour l'atrophie vaginale symptômes et solutions adaptés. Alors que la mycose se caractérise typiquement par des pertes blanches, épaisses et grumeleuses rappelant du lait caillé, le SGUM se manifeste différemment. Il se signale avant tout par une sécheresse intense, une sensation de brûlure quasi constante et une irritation vulvaire, généralement sans les pertes caractéristiques de l'infection fongique. De plus, ce syndrome s'accompagne souvent de troubles urinaires, tels que des brûlures à la miction ou des besoins urgents d'uriner.

Un trouble massif mais sous-estimé : qui est concerné ?

Ce problème de santé publique demeure largement sous-diagnostiqué. Si environ 50% des femmes ménopausées sont touchées par le SGUM, on estime que seulement 10% d'entre elles bénéficient d'un traitement adéquat. Beaucoup considèrent à tort ces désagréments comme une conséquence inéluctable du vieillissement ou n'osent pas en parler. Pourtant, certains profils sont plus exposés, notamment les femmes ayant subi une ablation des ovaires ou celles suivant des traitements anti-aromatases après un cancer du sein.

Il est impératif de consulter lorsque la qualité de vie est altérée. Si vous constatez des saignements inexpliqués, des brûlures intimes ou une mycose récidivante à la ménopause, il s'agit de signaux d'alerte. De même, une sécheresse vaginale après 45 ans qui s'installe durablement ne doit pas être ignorée, car elle tend à s'aggraver sans prise en charge, contrairement aux bouffées de chaleur qui peuvent s'estomper avec le temps.

Retrouver le confort : des traitements ciblés et efficaces

La bonne nouvelle c’est qu’il existe des protocoles thérapeutiques. En première intention, l'utilisation régulière d'hydratants vaginaux (à base d'acide hyaluronique) permet de restaurer l'élasticité des tissus, tandis que les lubrifiants pallient l'inconfort ponctuel lors des rapports. Pour des cas plus marqués, le corps médical dispose de stratégies validées pour le syndrome génito-urinaire de la ménopause et son traitement.

La référence reste l'hormonothérapie locale. Délivrés sous forme de crèmes, d'ovules ou d'anneaux, les œstrogènes agissent directement sur la muqueuse sans passage systémique important, offrant un taux d'amélioration pouvant atteindre 90% des cas. Des alternatives comme la Prastérone (DHEA) vaginale ou l'Ospémifène oral existent également pour celles qui ne peuvent ou ne souhaitent pas utiliser d'œstrogènes. L'objectif est de briser le cercle vicieux de l'inconfort et de soulager la douleur lors du rapport sexuel grâce à un traitement hormonal local ou non hormonal adapté. Enfin, des techniques de régénération comme le laser vaginal ou la radiofréquence offrent de nouvelles perspectives pour stimuler la production de collagène et revitaliser la zone intime.

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