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Il y aurait des différences de gravité entre les différentes formes de Covid long. C’est en effet ce que suggère une étude publiée dans la revue eClinicalMedicine le 18 août 2023 : les patients qui développent une fatigue chronique restent très malades pendant des mois, tandis que les autres voient leurs symptômes disparaître avec le temps. Pour rappel, on appelle Covid long ou affection post-Covid la persistance de symptômes du Covid-19 pour au moins deux mois, sans que l’on y trouve d’explication. En France, on estime que 30% des personnes infectées par le SARS-CoV-2 souffrent d'une affection post-Covid, soit 4% de la population.

Fatigue chronique : elle touche davantage les femmes

De nombreuses personnes concernées ont des problèmes pour respirer et pour se concentrer et montrent peu d’endurance à l’effort. Beaucoup se plaignent également dune fatigue chronique qui ne guérit pas, même après une bonne nuit de sommeil et de la récupération. La plupart de ces personnes ont du mal à assurer les tâches du quotidien, et même de légers efforts exacerbent cette fatigue. On sait par ailleurs que cette pathologie touche en majorité les femmes : 130 000 à 270 000 personnes seraient concernées par ce syndrome en France, d’après l’Inserm.

L’étude publiée dans eClinicalMedicine s’intéresse aux patients qui continuent de souffrir de fatigue chronique et d’intolérance à l’effort six mois après la contraction du SARS-CoV-2. Contrairement aux travaux qui se basent uniquement sur la description des symptômes par les patients, celle-ci a requis la participation de médecins, qui ont examiné les 106 participants, pour la plupart des femmes. Les volontaires ont été examinés à trois moments différents, à chaque fois à six mois d’intervalle.

Fatigue chronique : elle continue à être sous-diagnostiquée

“Malheureusement, nos données montrent que les personnes atteintes de Covid long qui souffrent de fatigue chronique sont toujours malades plus d’un an et demi après l’infection initiale”, a réagi dans un communiqué de presse l’une des autrices de l’étude, la docteure Judith Bellmann-Strobl, médecin qui exerce à la Neuroimmunology Outpatient Clinic. Elle ajoute : “Seule la moitié d’entre eux - ceux qui ne présentent pas tous les symptômes liés à la fatigue chronique - voient leur condition s’améliorer pour au moins certains symptômes.”

Le syndrome de fatigue chronique (SFC), ou encéphalomyélite myalgique, est une maladie neurologique qui touche plusieurs systèmes. La grande fatigue qui affecte les personnes qui souffrent du SFC est sans commune mesure avec la fatigue, même importante, que peut ressentir une personne en bonne santé. Pourtant, le SFC continue à être sous-diagnostiqué, car il s’agit d’une maladie encore trop peu connue.

La compréhension des mécanismes à l’origine de l’état chronique d’épuisement évolue

“Malgré des recherches considérables, la cause du syndrome de fatigue chronique demeure inconnue. Il existe une controverse quant à savoir s’il existe une seule ou plusieurs causes et si elles sont physiques ou mentales, mais d’une manière ou d’une autre, les symptômes sont très réels chez les personnes atteintes”, précise le Manuel MSD.

De plus, une fois le diagnostic établi, aucun traitement curatif n’existe pour traiter la maladie. Les personnes touchées doivent apprendre à vivre avec leur maladie, à gérer leur énergie pour éviter les malaises post-effort. Toutefois, la compréhension des mécanismes à l’origine de l’état chronique d’épuisement évolue, comme le détaille l’Inserm : “Il pourrait s’agir d’une maladie du système immunitaire, du système nerveux autonome et des mitochondries, les ‘centrales énergétiques’ de nos cellules. Autant de pistes qu’il faut continuer à explorer, avec en ligne de mire, l’espoir de découvrir comment améliorer la prise en charge des patients.”

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