Covid-19 : les tests naso-pharyngés associés à un risque de méningiteIstock

À l'heure où des autotests sont sur le point d'arriver en pharmacie, l'Académie Nationale de Médecine nous met en garde face aux prélèvements naso-pharyngés.

Si ces tests sont considérés comme les plus fiables pour dépister le coronavirus, ils sont aussi susceptibles de mettre votre santé en danger. "De graves complications commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines", rapporte le collège scientifique.

Face à "la multiplication et la répétition des prélèvements, parfois effectués dans des conditions inadaptées", l’Académie de médecine tient à rappeler "les précautions à observer et les risques encourus". Et pour cause, depuis l'arrivée de la pandémie, environ 70 millions de tests ont déjà été réalisés entre le 1er mars 2020 et le 4 avril 2021 (57,7 millions de PCR et 12,4 antigéniques) selon une estimation jeudi de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) pour détecter la Covid-19.

Test Covid : "des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite"

"Si certaines complications peuvent être considérées comme bénignes, (désagrément, douleur ou saignement), de graves complications commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines, notamment des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite", avertit l'Académie Nationale de Médecine dans un communiqué en date du 8 avril 2021.

"Introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale"

Afin de prévenir le risque lésionnel, l’Académie nationale de médecine recommande de "s’enquérir, avant tout prélèvement, d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales.

Le collège scientifique suggère également de ne pas placer la tête du patient en hyperextension lors du prélèvement, mais la maintenir en position naturelle, le menton parallèle au sol. En outre, il vaudrait mieux introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale et ne pas le dévier vers le haut, en direction de la base du crâne.

L’Académie préconise donc de réserver la réalisation de ces tests "aux professionnels de santé formés" et recommande de privilégier des prélèvements salivaires pour les enfants.

Comment fonctionnent les autotests ?

L'Académie de Médecine met particulièrement en garde la population contre l’utilisation des autotests, qui doivent arriver en pharmacie à partir du 12 avril. Ceux-ci ne nécessitent pas un prélèvement aussi profond que les autres, or, l’Académie recommande d’alerter les utilisateurs sur le fait que "l’autoprélèvement peut exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais peut aussi devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction".

À titre d'indication, l'autotest est plus facile à effectuer que les tests RT-PCR ou antigéniques. Il consiste en un prélèvement nasal, mais non nasopharyngé. Il est donc moins profond et moins désagréable. Le résultat est obtenu en 15 à 20 minutes. Attention, la HAS (Haute Autorité de Santé) autorise le recours à ces autotests uniquement pour les personnes de plus de 15 ans.

Toujours selon la HAS, tout résultat positif devra être confirmé par un test RT-PCR effectué en laboratoire. Si l'autotest est "un outil de plus" dans la détection des cas de Covid-19, il ne doit pas se substituer aux tests existants.

Sources

Les prélèvements naso-pharyngés ne sont pas sans risque, Académie Nationale de Médecine, 8 avril 2021

Covid-19 : quelle place pour les tests antigéniques nasaux dans la stratégie de dépistage ?, HAS, 16 mars 2021

mots-clés : test PCR, Covid, pandémie
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