Peut-on faire une overdose de compléments alimentaires ?Istock
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En 2022, un Britannique a été victime d’une overdose de compléments alimentaires à la vitamine D. Ce dernier en a consommé excessivement, sur les recommandations de son thérapeute. Le patient a suivi ce traitement pendant un mois sur les conseils de son nutritionniste : il a ainsi ingurgité plus de 50 000 IU de vitamine D, soit 80 fois plus que la dose maximale recommandée, tout en prenant en supplément plus de 19 compléments alimentaires différents. Après un mois de traitements, des signes inquiétants ont commencé à survenir : nausée, douleurs abdominales, vomissements et perte de poids importante.

Compléments alimentaires : ils sont populaires, mais on en ignore les risques

Ce fait divers avait surpris, et pour cause : nombre d’entre nous sont persuadés que les compléments alimentaires sont inoffensifs. D’après une étude menée par le l elaboratoire Naturavignon, 59% des Français consomment des compléments alimentaires et 55% des Français en consomment après avoir reçu un conseil d’un professionnel de santé. Cette pratique est donc largement répandue dans l’Hexagone, alors même que le grand public est peu au fait des potentiels effets secondaires de ces médicaments. Dans certains cas extrêmes, on peut même aller jusqu’à l’overdose.

Outre l’exemple du Britannique cité plus haut, la revue scientifique BMJ Case Reports avait rapporté en 2019 le cas d’une femme de 64 ans qui avait développé une hépatite aiguë après avoir consommé de la levure de riz rouge pendant six semaines. En effet, en ce qui concerne la levure de riz rouge, les “effets indésirables, similaires à ceux identifiés avec les statines, sont principalement d'ordre musculaire (douleurs le plus souvent) ou hépatique (augmentation des enzymes du foie avec parfois des signes de jaunisse)”, note le dictionnaire médical Vidal.

Compléments alimentaires : “Un risque sanitaire pour certains consommateurs”

Le Vidal précise : “La levure de riz rouge contient en effet de la monacoline K, également appelée lovastatine, dont les caractéristiques chimiques sont identiques aux médicaments de la famille des statines.”

À propos de la consommation de compléments alimentaires à base de levure de riz rouge, l’Agence nationale de sécurité de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait indiqué en 2014 qu’elle présentait “un risque sanitaire pour certains consommateurs”. L'agence avait en ce sens demandé une clarification de leur statut au sein de l'Union européenne.

La plupart des compléments alimentaires sont inutiles

La vitamine D et la levure de riz rouge ne sont que des exemples. Sur les compléments alimentaires en général, l’Anses émet des réserves et rappelle qu’à “la différence des médicaments, la commercialisation des compléments alimentaires ne nécessite pas d'autorisation de mise sur le marché”. De plus, l’agence rappelle qu’à moins de souffrir de carences alimentaires, ce qui est très rare en France, il est inutile de consommer des compléments alimentaires, mise à part de la vitamine D.

Le conseil majeur de l’Anses est le suivant : “Avant de consommer un complément alimentaire, la première question à se poser est : ‘En ai-je vraiment besoin ?’ Pour y répondre, il convient d’identifier ce qui motiverait cette prise. Le problème relève-t-il d’un déséquilibre nutritionnel ou plus largement d’une hygiène de vie désordonnée ?” Et, surtout, si jamais vous décidez d’en consommer, respectez scrupuleusement les doses maximales.

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