Chute de cheveux après 40 ans : 6 causes que l'on ignore et les solutions du dermatologue
La chute de cheveux, ou alopécie, est un motif de consultation fréquent. Dérèglement hormonal, carences profondes en ferritine ou zinc, ou même certains médicaments : passer 40 ans cette perte de volume peut avoir de nombreuses causes. Les identifier c’est la clé pour trouver un traitement efficace.
Nombreux sont ceux qui attribuent rapidement cette perte de densité capillaire à l'âge ou à une fatalité héréditaire, pensant que peu de solutions existent. Pourtant, si l'alopécie androgénétique est la plus courante, elle est souvent aggravée par des facteurs physiologiques ou environnementaux réversibles. Le diagnostic précis de la cause sous-jacente est l'étape cruciale pour retrouver une chevelure saine.
Comprendre les trois phases du cycle pilaire
Pour comprendre l’alopécie, il faut tout d’abord s’intéresser au fonctionnement du cheveu lui-même, qui est, si l'on en croit le Dr Philippe Assouly, dermatologue spécialiste du cheveu et membre de la Société française de dermatologie, une structure compliquée. « Ça fonctionne sous un cycle : le cycle pilaire. Il y a la phase anagène, qui dure de 3 à 7 ans, la phase catagène, qui est un arrêt de la croissance et dure quelques semaines, et la phase télogène, qui est la phase de chute ou la phase de repos », explique le spécialiste.
Au-delà de la prédisposition génétique, une chute de cheveux soudaine peut résulter de chocs physiques ou d'un stress intense, mais aussi de déséquilibres hormonaux silencieux comme ceux de la thyroïde, ou de carences nutritionnelles qui s'installent progressivement. De plus, certains traitements médicamenteux courants, pris sur le long terme après 40 ans, peuvent perturber le cycle capillaire.
L'approche d’un professionnel est essentielle pour distinguer les différents types d'alopécie. Une simple prise de sang révèle souvent une carence ou un dérèglement hormonal, orientant vers un traitement par un dermatologue. Cet éclairage sur les causes souvent ignorées permet de présenter les solutions validées, allant de l'ajustement du mode de vie à des traitements topiques ou oraux. En identifiant le facteur déclencheur, il devient possible de réagir efficacement.
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https://chirurgieesthetiquelavocat.com/cycle-capillaire.html
https://centrepodiummontbonnot.com/calvitie/
https://www.themedicalchambers.com/fr/services/dermatology-clinic/hormones-and-womens-hair-loss
https://emrahcinik.com/fr/thyroide-perte-de-cheveux/
https://elithair.fr/perte-de-cheveux-thyroide-solution/
https://www.quechoisir.org/conseils-se-soigner-la-chute-de-cheveux-chez-les-femmes-n87619/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33320406/
https://dessymptomesetdescauses.com/blog/articles/ferritine-et-hypothyroidie/
L'hypothyroïdie ou l'hyperthyroïdie
Les hormones thyroïdiennes, T3 et T4, jouent un rôle central dans la régulation du métabolisme et du cycle pilaire, notamment durant sa phase de croissance. Un déséquilibre, qu'il s'agisse d'hypothyroïdie ou d'hyperthyroïdie, peut interrompre ce cycle et provoquer une chute de cheveux diffuse sur l'ensemble du crâne. Les cheveux peuvent également devenir plus secs et cassants. Le diagnostic repose sur un bilan sanguin mesurant la TSH. Le lien entre la perte de cheveux et l'hypothyroïdie étant établi, un traitement adapté de la pathologie thyroïdienne permet généralement de stopper la chute.
Ferritine
Le fer est indispensable à la production de kératine et à la croissance des cheveux. La ferritine, protéine qui stocke le fer dans l'organisme, est un indicateur clé. Même sans anémie avérée, un taux de ferritine bas peut déclencher une perte de cheveux significative. Cette chute due à une carence en ferritine est particulièrement fréquente chez la femme avant la ménopause en raison de règles abondantes, mais peut aussi provenir de troubles digestifs ou d'une alimentation déséquilibrée. Une supplémentation en fer, prescrite après un bilan sanguin peut corriger ce déficit.
Certains médicaments courants
Plusieurs classes de médicaments peuvent entraîner une chute de cheveux, généralement deux à quatre mois après le début de la prise. Cette alopécie médicamenteuse est souvent réversible à l'arrêt du traitement. Les familles à surveiller incluent certains antidépresseurs, les anticoagulants, les traitements anticholestérol comme les statines ou les fibrates, ainsi que certains anti-inflammatoires. Si un lien est suspecté, le dermatologue collabore avec le médecin prescripteur pour évaluer un éventuel remplacement ou une adaptation du dosage.
Baisse des œstrogènes
Avec la périménopause et la ménopause, la production d'œstrogènes, des hormones protectrices pour la chevelure, diminue fortement. Ce phénomène est une cause fréquente d'alopécie chez la femme de 40 ans et plus. Il se manifeste par un éclaircissement diffus, surtout sur le dessus du crâne. La chute de cheveux post-ménopause peut être prise en charge avec des traitements anti-androgènes, comme la Spironolactone, pour contrer cet effet hormonal.
Quand les déficits en Zinc, Vitamine D ou protéines cassent la fibre
Un cheveu sain dépend d'un apport suffisant en nutriments essentiels. Une carence en zinc, oligo-élément crucial pour la synthèse de la kératine, peut provoquer une chute et rendre les cheveux secs et cassants. De même, un déficit en vitamine D est souvent associé à une alopécie, car cette vitamine aide à réguler le cycle de croissance des follicules. Un bilan nutritionnel permet d'identifier ces manques et de les corriger par l'alimentation ou des compléments.
Stress et coiffures serrées
Le stress chronique est un déclencheur majeur de l'effluvium télogène chronique. La gestion du stress, par le sommeil ou des techniques de relaxation, est donc une partie intégrante du traitement. Parallèlement, l'alopécie de traction est une cause mécanique souvent sous-estimée. Elle est liée à des coiffures trop serrées, comme les tresses ou les chignons, qui exercent une tension continue sur la racine et finissent par l'épuiser.
Les solutions médicales efficaces
Face à une chute de cheveux persistante, plusieurs solutions médicales ont prouvé leur efficacité. Le Minoxidil, en lotion ou en comprimés à faible dose, reste le traitement de référence pour stimuler la repousse et prolonger la phase de croissance du cheveu. Pour la femme, le recours au Minoxidil et à la Spironolactone est une stratégie courante. Cette dernière, un anti-androgène oral, est souvent prescrite pour contrer les causes hormonales de l'alopécie féminine. Enfin, le Plasma Riche en Plaquettes (PRP) est une technique de médecine régénérative où les facteurs de croissance du patient sont injectés dans le cuir chevelu pour revitaliser les follicules.