Aspartame : un organisme de l’OMS le considère comme cancérigèneAdobe Stock
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Il vous est déjà arrivé de voir la mention "sans aspartame" sur une boisson achetée en magasin ? Cette étiquette semble rassurante et incite plus à l’achat.

Même si vous ne comprenez pas forcément ce que l'aspartame est, vous avez bien raison de vous en méfier. En effet, un organisme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’aspartame serait cancérigène pour l’homme. L’agence de presse Reuters a révélé cette information le 29 juin 2023. Mais pour comprendre ce que cela signifie, il faut déjà savoir ce qu’est l’aspartame.

Aspartame : de quoi s’agit-il ?

Comme décrit sur le site du ministère de la Santé, l’aspartame est "une poudre blanche inodore, faible en calories, et qui pourtant donne une saveur sucrée aux produits". Son pouvoir sucrant est considéré comme 200 fois supérieur à celui du sucre.

"Ainsi, il est utilisé en tant qu’édulcorant intense dans les aliments ou en tant qu’édulcorant de table lorsqu’il est conditionné en petits sachets destinés à saupoudrer les aliments afin de rehausser leur saveur sucrée", ajoute l’organisme de santé.

Aspartame : un édulcorant autorisé dès les années 70

La première autorisation de mise sur le marché a été accordée par les Etats-Unis en 1974. Quelques mois plus tard, elle était suspendue à cause de possibles effets toxiques et cancérogènes sur le cerveau découvert lors d’études expérimentales. En 1981, le pays autorisait à nouveau l’édulcorant, suite à de nouvelles études faites en laboratoire sur des animaux.

Depuis, plus de 90 autres pays l’ont autorisé. C’est notamment le cas de la France qui a autorisé l’aspartame en 1988, et son emploi en tant qu’édulcorant en 1994. Il est ainsi utilisé pour édulcorer de nombreux produits, que ce soit des aliments ou des boissons. En Europe, la présence de l'aspartame dans un produit est signifiée grâce au code suivant : E 951. L'édulcorant est aussi utilisé dans plus de 600 médicaments.

Toutefois, l’aspartame est toujours resté sous surveillance. De nombreuses études se sont penchées sur ses potentiels risques. Parmi eux, le risque d’accouchement prématuré ainsi qu’un potentiel effet cancérigène ont été mis en avant. Un organisme de l’OMS est revenu sur ce dernier.

Un édulcorant jugé "peut-être cancérigène pour l’homme" par l’OMS

Au mois de juin, un groupe de recherche s’est retrouvé pour évaluer si l’aspartame représentait un potentiel danger ou non pour la santé. Le groupe en question est le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il s’agit d’une branche de recherche de l'OMS sur le cancer. Pour cela, les membres du groupe se sont basés sur toutes les preuves publiées sur le sujet, soit plus de 1 300 études qui évoquent le lien entre le cancer et l’aspartame. Ils ont également eu une réunion avec des experts extérieurs.

Selon l’agence de presse Reuters, les membres du CIRC devraient placer l’aspartame dans la catégorie : "peut-être cancérigène pour l’homme", le 14 juillet. Pour rappel, le CIRC utilise quatre classifications possibles :

  • Groupe 1 : Cancérigène pour l'homme ;
  • Groupe 2A : Probablement cancérigène pour l'homme ;
  • Groupe 2B : Peut-être cancérigène pour l'homme ;
  • Groupe 3 : Non classable.

Aspartame : une décision finale attendue le 14 juillet

Toutefois, si l’aspartame devrait être considéré comme "peut-être cancérigène", il est important de préciser que le CIRC ne tient pas compte de la quantité du produit qu’une personne peut consommer en toute sécurité. En effet, des études ont déjà prouvé que l’édulcorant était sans risque à faible dose. Le Comité Scientifique de l’Alimentation Humaine (CSAH) a fixé la dose journalière admissible à 40 mg/kg pc/j.

De plus, le groupe de l’OMS ne partagera pas les risques précis de danger, se contentant de le placer dans une catégorie. Ainsi, le CIRC dit que l'aspartame peut petre cancérigène, sans dire les cas dans lesquels il peut l'être. "Je souligne cependant que les preuves que ces choses pourraient causer le cancer ne sont pas très solides, sinon elles auraient été classées dans le groupe 1 ou 2A", tente de rassurer le professeur McConway auprès de la BBC, média britannique.

Ce mode de travail du CIRC qui vise à mettre des catégories sans fourni davantage d'informations a déjà été critiqué par le passé. En effet, beaucoup estimaient que cette méthode pouvait "prêter à confusion chez le public" et l’inquiéter sans raison.

Un autre groupe de l’OMS, le JECFA, comité sur les additifs alimentaires, doit également se réunir afin d’examiner l’utilisation de l’aspartame. Il doit annoncer ses conclusions le 14 juillet, même jour où le CIRC doit rendre sa décision publique.

Sources

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