L’animateur Pascal Bataille atteint d’un cancer du poumon, ce qui a failli lui coûter la vie

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 02/10/2025
cancer du poumon Pascal Bataille
abacapress
Avenet Pascal/ABACA
70 à 80 % des cancers du poumon sont diagnostiqués à un stade avancé, alerte le collectif Ensemble Nous Poumons. L’animateur et producteur Pascal Fontaine a dû ainsi attendre 9 mois pour obtenir un diagnostic. Ce qu’il faut faire pour éviter ce délai. 

 

600 personnes décèdent chaque semaine en France des suites d’un cancer du poumon. C’est le cancer le plus meurtrier dans notre pays avec près de 31 000 décès par an (chiffres 2022), même si les nouveaux traitements améliorent les pronostics, sans doute parce que 70 à 80 % des cas sont diagnostiqués à un stade avancé, ce qui réduit drastiquement les chances de guérison. Chez l’homme, le cancer du poumon est le cancer le plus fréquent (avec le cancer colorectal) derrière celui de la prostate selon Santé Publique France. Les femmes ne sont toutefois pas épargnées, car il fait aussi partie des cancers dont elles souffrent le plus, derrière le cancer du sein. 

 

Cancer du poumon, le cancer le plus meurtrier en France : comment expliquer les diagnostics tardifs ? 

“Je suis en pleine forme, et j’ai bénéficié, une fois diagnostiqué, de soins, de nouveaux protocoles efficaces et d’une équipe de soignants exemplaire de compétences et d’humanité, tient à rassurer Pascal Bataille. Toutefois, on a mis 9 mois à poser un diagnostic sur mon cancer du poumon, ce qui a permis évidemment à la tumeur de progresser et m’a contraint à subir un traitement de chimiothérapie et d’immunothérapie qui aurait peut-être pu être évité si un scanner avait été prescrit beaucoup plus tôt.

Comment expliquer l'errance diagnostique subie par de trop nombreux malades ? Les symptômes du cancer du poumon sont difficiles à identifier,  car ils sont discrets et peu caractéristiques de la maladie, on parle de symptômes peu spécifiques. Les signes respiratoires les plus courants (toux persistante, difficultés à respirer, essoufflement, respiration sifflante, infections pulmonaires à répétition) peuvent en effet être associés au diagnostic d’autres pathologies courantes. 

D’autres signes peuvent apparaître, mais ils ne sont pas non plus forcément très spécifiques.  Ce peut être un gonflement du visage et du cou, douleurs importantes (comme un point de côté ou des douleurs du bras ou de l’épaule), une modification de la voix, des difficultés à avaler, des crachats de sang… 

Dans ces conditions, un dépistage organisé notamment en direction des personnes à risque (le tabac reste à l’origine de 80 % des cancers du poumon) pourrait sauver des vies. 

 

Un programme pilote de dépistage déployé depuis janvier dernier 

Soutenir et informer sur le dépistage du cancer du poumon s’impose donc comme une évidence pour moi. Je suis convaincu que cela permettra non seulement de sauver des vies, mais aussi d’éviter à beaucoup de malades des traitements très lourds pour eux et coûteux pour la collectivité” indique Pascal Bataille, qui soutient l’action du collectif Ensemble Nous Poumons pour l’instauration d’un dépistage automatique ciblé

Bonne nouvelle : depuis janvier de cette année, le projet pilote Impulsions, lancé par l’Institut national du cancer pourrait prochainement répondre à ce besoin. “Il s’adressera à une certaine population de fumeurs/ fumeuses ou ex-fumeurs/fumeuses âgés de 50 à 74 ans, associant un scanner thoracique à faible dose et une proposition de sevrage tabagique, indique Ensemble Nous Poumons. On estime le nombre de personnes éligibles au programme pilote à 3,8 millions en France”. 

Le Pr Sébastien Couraud, Chef de service pneumologie de l’hôpital Lyon Sud–Hospices Civils de Lyon et membre du Collectif Ensemble Nous Poumons s’enthousiasme de la future mise en place du projet : “Le dépistage du cancer du poumon représente une avancée pour offrir à chacun une chance réelle face à la maladie. C’est une opportunité de réduire l’errance diagnostique et les délais de prise en charge.” 

 

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Communiqué de presse Ensemble Nous Poumons.

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