Définition : qu'est-ce qu'une allergie ?

L’allergie est une réaction anormale d’hypersensibilité. Le système immunitaire réagit contre des éléments étrangers à l’organisme appelés allergènes, qui sont normalement inoffensifs.

L’allergie peut se manifester sur la peau, au niveau des yeux, du système digestif ou encore des voies respiratoires.

Les types de symptômes et leur intensité sont variables en fonction de l’allergène et du sujet : ils peuvent aller d’une éruption cutanée bénigne au choc anaphylactique, mortel, en quelques minutes.

Allergie au soleil (lucite)

Il existe 2 types de lucite :

  • La lucite estivale bénigne : elle survient après 2 ou 3 jours d'exposition au soleil, elle est provoquée par les UVA. Elle touche rarement le visage, mais plutôt le décolleté, les bras et les épaules. La lucite estivale disparaît au bout de 1 à 2 semaines et le bronzage empêche les récidives durant l'été.
  • La lucite polymorphe : plus rare, elle est provoquée par les UVB et apparaît dès le lendemain d'une exposition, même modérée, au soleil. Cette forme de lucite dure du printemps à l'automne et touche toutes les zones exposées au soleil.

Quel que soit le type de lucite, il est conseillé d’utiliser de l'écran total (indice 50) et de ne pas s'exposer au soleil entre 11h et 16h.

En cas de poussée de lucite, le traitement repose sur les dermocorticoïdes et les antihistaminiques.

Allergie au pollen

Au printemps et en été, les allergies aux pollens sont très fréquentes. Au contact avec les yeux ou les voies respiratoires, les pollens provoquent des réactions inflammatoires plus ou moins gênantes: rhinite, éternuements, larmoiements

Allergie alimentaire

L’allergie alimentaire est un ensemble de réactions immunitaires anormales après l’ingestion d’un aliment normalement comestible. Les allergènes ingérés sont appelés trophallergènes. L’allergie alimentaire peut provoquer des signes respiratoires, cutanés ou digestifs.

Allergie aux acariens

Les acariens sont des micro-organismes, invisible à l’œil nu, qui vivent dans les poussières de maison. Certains d’entre eux sont très allergisants. Les manifestations sont plutôt respiratoires ou touchent la sphère ORL.

Rhinite allergique

La rhinite allergique se caractérise par des éternuements à répétition, le nez qui coule, des larmoiements et une irritation des yeux.

Lorsqu’elle est causée par le pollen, c’est la rhinite saisonnière ou  rhume des foins. La rhinite peut être provoquée par le pollen des plantes, des moisissures, de substances sur les poils ou la peau d’animaux...

Allergies aux médicaments

La réaction allergique aux médicaments peut se manifester par :

  • une réaction cutanée (urticaire, rash) ;
  • des signes digestifs tels que des vomissements ;
  • des crampes abdominales ou de diarrhées ;
  • des troubles respiratoires ;
  • une irritation oculaire ;
  • un oedème du larynx ;
  • un choc anaphylactique, gravissime, avec effondrement de la pression artérielle. 

Allergie de la peau

Les allergies cutanées se manifestent par des lésions urticariennes ou, le plus souvent, par un eczéma de contact. Celui-ci est souvent dû à des produits cosmétiques ou nettoyants, des bijoux contentant du nickel ou encore du latex. Il peut, dans certains cas, s’agir de maladies professionnelles.

Allergies respiratoires

Les principaux symptômes des allergies respiratoires sont la rhinite et l'asthme. Ce type d’allergies est de plus en plus fréquent dans les pays industrialisés.

Allergie aux chats

L’allergie aux chats est fréquente. Il ne s’agit pas d’une allergie aux poils de chats, mais à une protéine que l’on retrouve dans leur salive, sur leur peau ou dans leurs urines. Le meilleur traitement de l’allergie aux chats est l’éviction.

Syndrome du sapin de Noël

Le syndrome du sapin de Noël est, en fait une allergie au pollen qui se trouve dans l’écorce de l’arbre. Elle se manifeste comme les allergies au pollen, avec une rhinite, un larmoiement, une fatigue…

Asthme

L’asthme se manifeste par des difficultés respiratoires allant d’un sifflement de la respiration jusqu’à une perte totale du souffle.

La crise d’asthme est généralement provoquée par une allergie respiratoire aux pollens ou aux acariens. Elle peut parfois être due à une allergie aux animaux (chat, cheval, chien, blattes) et à certains aliments (fruits secs). 

Rhume des foins (rhinite allergique)

Le rhume ds foins, ou rhinite allergique, est une allergie provoquée par les pollens, au printemps et en été. Les manifestations sont un larmoiement, des écoulements nasaux aqueux abondants, des éternuements et une fatigue.

Allergie aux piqûres de moustique

Il ne faut pas la confondre avec la réaction normale aux piqûres de moustiques, qu’est le bouton rouge, qui démange. L’allergie provoque des lésions plus étendues. Elle est due à la salive des moustiques injectée lorsqu’ils piquent.

Allergie, coronavirus, grippe ou rhume : comment faire la différence ?

Certains symptômes sont communs à l’allergie, le rhume, la grippe ou l’infection par le coronavirus. L’altération de l’état général et la fièvre font généralement éliminer une allergie ou un simple rhume. En cas de doute, il est nécessaire de prendre un avis médical pour éliminer une infection par le coronavirus.

La carte des allergies par région de France

Certains végétaux produisent des pollens plus allergisants que d’autres. C’est notamment le cas des graminées. Ces plantes décoratives souvent utilisées dans les jardins sont à l’origine de pics allergiques dans le Nord, l’Ile-de-France, l’Est, le Rhône-Alpes, le Centre, le Sud-Ouest et l’Ouest, surtout aux mois de mai juin et juillet.

Les pollens de bouleaux sont fréquents dans le Nord, l’Ile-de-France, l’Est et le Centre, surtout en avril. Ces arbres sont reconnaissables à leur écorce blanche caractéristique.

Les urticacées, comme les orties, pollinisent en mai et juin dans le Sud et le Sud-Ouest surtout.

La région Rhône-Alpes est soumise aux pollens de l’ambroisie en août et septembre.

Les pollens des platanes et des Cyprès se trouvent surtout dans le Sud, de février à avril.

Chiffres

La prévalence des maladies allergiques a doublé au cours des 20 dernières années. Plus d’un quart des Français présenteraient des réactions allergiques. Les allergies sont passées du 6e au 4e rang des maladies les plus fréquentes selon le classement de l’OMS. Cette augmentation a surtout lieu dans les pays occidentaux développés.

Dans certains pays, près de 1 enfant sur 4 âgé de moins de 7 ans est atteint d’eczéma atopique et plus de 10 % des enfants de 13 ans et 14 ans souffrent d’asthme.

Quels sont les symptômes d'une allergie ?

Les symptômes des allergies sont variables. On peut observer des manifestations cutanées comme des démangeaisons, des oedèmes, des éruptions comme un eczéma ou de l’urticaire ou un œdème de Quincke.

On peut également observer des manifestations respiratoires comme de l’asthme, des manifestations ORL comme la rhinite, des signes ophtalmiques comme la conjonctivite ou encore des manifestations digestives.

Le symptôme le plus grave de l’allergie est le choc anaphylactique qui peut entraîner le décès en quelques minutes.

Allergies : pourquoi a-t-on plus de symptômes la nuit ?

Difficile de dormir pour les personnes souffrant d’allergies respiratoires telles que les rhinites allergiques ou l’asthme. L’Association Asthme et Allergies rappelle que  73,5% des adultes et 65,8% des enfants atteints d’allergies ont un sommeil perturbé selon une enquête menée auprès d’un échantillon de 1003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 et plus entre le 1er et le 3 février 2022 par l'Association Asthme et Allergies. En effet, durant la nuit , les symptômes des allergies  tendent à s’exacerber, principalement “à cause d’une baisse brutale du taux de cortisol, un puissant anti-inflammatoire naturel sécrété par notre organisme”. L’Association Asthme et Allergies précise à l'occasion de la journée française de l'allergie que “l’allergène provoque une inflammation des muqueuses qui se contractent et s’épaississent”, rendant ainsi “le passage de l’air devient plus difficile”. Or, “la diminution du débit respiratoire se traduit par une fragmentation du sommeil”.

10 fois plus de micro-éveils, risques accrus d’apnées du sommeil

En effet, les personnes souffrant d’une rhinite allergique ont dix fois plus de micro-éveils. La probabilité de souffrir d’apnée du sommeil augmente de 44% en cas de rhinite allergique selon une étude de Respir Care datant de 2014. Il existe toutefois des astuces pour mieux dormir comme l'aération ou le fait de se laver les cheveux avant de dormir. 

Quelles sont les causes des allergies ?

L’allergie est conditionnée par la présence de l’allergène, dans l’environnement du sujet allergique, dans son alimentation ou en contact avec lui. Les principaux allergènes sont :

  • les allergènes aériens : le pollen, les déjections des acariens et les squames des animaux domestiques ;
  • les allergènes alimentaires : les arachides, le lait de vache, les oeufs, le blé, le soja, les noix, le sésame, les poissons, les crustacés, les sulfites, les fraises…. ;
  • les autres allergènes : des médicaments, le latex, le venin d’insectes (abeilles, guêpes, bourdons, frelons), le nickel…

La liste des allergènes n’est jamais exhaustive.

Facteurs de risques

Les principaux facteurs de risque de développer une allergie sont :          

  • le tabagisme de la mère durant la grossesse et l’exposition à la fumée durant la petite enfance augmente le risque d’asthme ;
  • la pollution de l’air  provoque des exacerbations aiguës d’asthme et aggrave la rhinite allergique en modifiant la pollinisation de certaines plantes ;
  • l’exposition à des crèmes ou des lotions hydratantes contenant de l’huile d’arachide durant les 6 premiers mois de la vie augmenterait le risque d’allergie alimentaire aux arachides ;
  • être issu d’une famille d’allergiques.                 

Personnes à risque

Les personnes à risque de développer des allergies sont souvent des personnes issues de familles d’allergiques.

Les enfants atteints d’eczéma ou de rhinite allergique tôt dans la vie, sont plus à risque de développer un asthme allergique.

Qui, quand consulter ?

En cas de symptômes d’allergie, souvent aggravées la nuit, il est nécessaire de consulter son médecin traitant pour qu’il prescrive un traitement anti-allergique et tente de déterminer l’allergène.

Il pourra ensuite adresser le patient à un allergologue qui pratiquera des tests pour déterminer avec précision l’origine des allergies et éventuellement proposer une désensibilisation.

En cas de symptômes graves comme une crise d’asthme sévère, un œdème de Quincke ou encore un choc anaphylactique, une prise en charge urgente est nécessaire via le SAMU ou les urgences les plus proches.           

Examens et analyses

Le diagnostic d’allergie se fait essentiellement sur l’historique des manifestations et sur les symptômes.  Une prise de sang et des tests cutanés peuvent permettre de confirmer le caractère allergique des manifestations. Les tests cutanés permettent également de déterminer les allergènes en testant la réaction après mise en contact avec une très petite dose d’allergène.

Une fois les allergènes, déterminés, une désensibilisation peut être proposée par l’allergologue. Celle-ci est longue et contraignante, mais apporte de bons résultats qui peuvent améliorer le quotidien des personnes allergiques.

Durée

La durée des allergies est variable d’un individu à l’autre et souvent imprévisible. Certaines allergies respiratoires évoluent au cours de la vie, en s’atténuant.

Les allergies alimentaires vont plutôt persister toute la vie. Les allergies aux piqûres d’insectes ont tendance à s’aggraver à chaque épisode.

L’allergie demeure une pathologie chronique qui doit être surveillée et nécessiter la vigilance du patient allergique tout au long de la vie, même si les symptômes, notamment cutanés, peuvent diminuer au cours de la vie.

Complications  

La complication la plus grave de l’allergie est le choc anaphylactique, car il peut provoquer le décès en quelques minutes. En dehors de cette complication dramatique, les allergies cutanées peuvent se surinfecter, en raison de l’apparition de lésions de grattage. Les rhinites peuvent se surinfecter également et provoquer des sinusites. En fin, l’allergie peut avoir un retentissement psychologique lorsqu’elle handicape le sujet au quotidien.                                                                                                                                      

Quels sont les traitements des allergies ?

Traitement des allergies aiguës

La première étape à réaliser dans le traitement d’une allergie est une enquête pour identifier l’allergène en cause.

Ensuite, lorsqu’elle est possible, l’éviction est le meilleur moyen d’éviter les allergies.

Lorsque les symptômes sont trop importants ou que l’éviction n’est pas possible, dans le cas des pollens par exemple, des médicaments peuvent être proposés pour soulager la personne. Il peut s’agir de médicaments en comprimés, en solution nasale, en collyres ou encore en topique cutanés. Certains sont en vente libre en pharmacie, d’autres sont délivrables uniquement sur ordonnance. Il est nécessaire de faire attention aux effets indésirables de ces médicaments, certains peuvent provoquer une somnolence.

En cas d’allergie alimentaire, la seule solution consiste à cesser définitivement de consommer l’aliment en cause. Certaines allergies alimentaires, notamment aux noix, aux arachides, au poisson ou aux crustacés, pouvant causer un choc anaphylactique.

Les personnes atteintes doivent toujours garder un auto-injecteur d’épinéphrine à portée de main. L’épinéphrine ralentit la réaction allergique, et permet d’attendre l’arrivée des secours pour éviter le choc anaphylactique.

Principaux médicaments anti-allergiques

  • les antihistaminiques soulagent les symptômes en bloquant la libération de l'histamine, certains sont en vente libre, d’autres sur prescription médicale ;
  • les décongestionnants soulagent la congestion nasale et des sinus ;
  • les antileucotriènes, délivrés sur ordonnance, bloquent les effets des leucotriènes produits par le système immunitaire et qui  contribuent à l’apparition des symptômes ;
  • les corticostéroïdes sont utilisés dans les cas graves. Ils sont uniquement délivrés sur prescription médicale et nécessitent une surveillance médicale

La désensibilisation

Le traitement de désensibilisation permet d’habituer progressivement la personne allergique à l’allergène, afin qu’elle ne développe plus de symptômes en sa présence. On utilise surtout cette technique pour les allergies aux piqûres d’insectes. La désensibilisation consiste à injectées des doses progressivement croissantes d’allergène, en sous cutanés. La durée de ce traitement peut aller jusqu’à 5 ans. Il est généralement effectué par un allergologue.

Prévention

La meilleure prévention contre les allergies est de bien déterminer les allergènes auxquels on est allergique et de les éviter.

La désensibilisation, notamment pour les allergies aux piqûres d’insectes, est un excellent moyen de prévention, même si elle peut être longue et contraignante.

Mon conseil de médecin généraliste :

"il est préférable de ne pas diversifier l’alimentation des nourrissons trop tôt (pas avant 4 mois et demi ou 5 mois), pour éviter qu’ils ne développent des allergies alimentaires ultérieurement."

Sites d’informations et associations

Des associations existent afin d'accompagner au mieux les personnes atteintes d'allergies, d'asthme, de rhumes des foins, de BPCO ou d'autres troubles respiratoires. 

Association Asthme & Allergies
9 rue de Vanves
92100 Boulogne
Tél : 01 41 31 61 60

Association Française pour la Prévention des Allergies (AFPRAL)
AFPRAL, La Ruche
84 Quai de Jemmapes
75010 Paris
Tél : 01 70 23 28 14

Association Française des Intolérants au Gluten (AFDIAG)
15 rue d’Hauteville
75010 Paris
Tél : 01 56 08 08 22
Email : [email protected]

Association BPCO (BronchoPneumopathie Chronique Obstructive)
115 rue Saint-Dominique
75007 Paris
Email : [email protected]

Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
Le Plat du Pin – 69690 Brussieu
Tél : +33 (0)4 74 26 19 48
Email : [email protected]

Allergique.org
Pour tout contact, vous pouvez écrire directement sur le site internet

Organisation Mondiale de l’Allergie (WAO)
Email : [email protected]

Académie Européenne d’allergie et d’immunologie clinique (EAACI)
http://www.eaaci.org/
Email : [email protected]

Humanair
- Nantes (Ouest France)
Rue des Imprimeurs
44220 Couëron
Tel : 02 40 05 36 86
- Tours (Centre)
Le Clos des Landes
41 rue du Mûrier
37540 SAINT CYR SUR LOIRE
- Paris (Île de France)
Le Parc Tertiaire des Erables
Bâtiment 3 - 1er étage
66 rue de Sartrouville
78230 LE PECQ
N° vert : 0 800 02 02 01

Fédération Française des Associations et Amicales de maladies, Insuffisants ou handicapés Respiratoires (FFAAIR)
66 Bd St Michel
75006 PARIS
Tél. : 01.55.42.50.40
Email : [email protected]

Fondation du Souffle
66 Boulevard St Michel
75006 Paris
Tél : 01 46 34 58 80
Email : [email protected]

RespiRare, Centre de référence des maladies respiratoires rares
Hôpital Armand Trousseau
Service de Pneumologie
26 Avenue du Dr Arnold Netter
75012 Paris
Tél : 01 44 73 66 68
Email : [email protected]

Association Nationale de Formation Continue en Allergologie (ANAFORCAL)
Dr Jean-Pol DUMUR
47 rue de la République
13100 Aix en Provence
Tél : 04 42 26 39 96
Email : [email protected]

Société Française d’Allergologie (SFA)
Allergologie clinique
Institut Pasteur
28 rue du Docteur Roux
75724 Paris Cedex 15
Email : [email protected]

Syndicat Français des Allergologues (SYFAL)
Email : [email protected]

Sources

https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/allergies

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/allergies

https://www.hopital.fr/Vos-dossiers-sante/Pathologies/Allergies