Réveillon de Noël : une mère et sa fille meurent après le repas, empoisonnées
C'est une tragédie absolue qui secoue la petite ville de Campobasso, située à 160 kilomètres de Naples. Ce qui devait être une période de réjouissances s'est transformé en cauchemar pour la famille Di Vita. Antonella Di Ielsi, 50 ans, et sa fille Sara, âgée de seulement 15 ans, sont décédées à l'hôpital de la ville après avoir consommé un repas de fête, le 23 ou le 24 décembre. Cette probable intoxication alimentaire laisse une famille décimée : le père, Gianni Di Vita, un comptable de 55 ans, est lui-même hospitalisé dans un état stable à Rome, tandis que la fille aînée âgée de 18 ans a été admise par précaution, bien que ne présentant pas de symptôme.
De violents maux de ventre le jour de Noël
Après l'apparition des premiers malaises gastro-intestinaux, les deux femmes se sont présentées à deux reprises aux urgences de l'hôpital Cardarelli, les 25 et 26 décembre, rapporte le quotidien Corriere della Sera. À chaque fois, elles ont été renvoyées à leur domicile avec un diagnostic rassurant de simple gastro-entérite. Leur troisième visité à l’hôpital sera aussi la dernière, elles décéderont dans la nuit de samedi à dimanche, à quelques heures d’intervalle. "Le tableau clinique a présenté une évolution extrêmement rare, conduisant rapidement au décès malgré la prise en charge intensive mise en place. Il y a eu une insuffisance hépatique, puis une cascade d’événements, l’un après l’autre, avec une rapidité sans précédent, aboutissant à une défaillance multiviscérale", a expliqué le Dr Vincenzo Cuzzone, chef du service de soins intensifs de l’hôpital de Campobasso dans un article de Ouest-France.
Homicide involontaire : cinq soignants dans le viseur
Face à ce double décès, la procureure de Campobasso a immédiatement ouvert une information judiciaire. La justice cherche à comprendre si le renvoi des patientes à leur domicile constitue une négligence. Actuellement, une enquête pour homicide involontaire vise cinq médecins de Campobasso, incluant trois praticiens hospitaliers et deux médecins de garde. L'objectif est de déterminer si une hospitalisation précoce aurait pu sauver Antonella et Sara.
En parallèle, la brigade mobile s'active pour identifier la source exacte du poison. Les enquêteurs ont saisi au domicile familial des restes alimentaires du repas du Réveillon et des jours précédents, notamment des fruits de mer comme des palourdes et des moules, mais aussi des champignons et de la morue. Les analyses toxicologiques devront déterminer s'il s'agit d'une toxine botulique, d'une bactérie foudroyante ou d'une contamination chimique externe.
De la mort-aux-rats dans la farine ?
Si l'hypothèse d'une intoxication alimentaire fatale via des produits de la mer reste d'actualité, une nouvelle théorie est scrutée avec attention par les enquêteurs. Une contamination accidentelle de la farine par de la mort-aux-rats est désormais envisagée. En effet, une opération de dératisation aurait eu lieu il y a quelques semaines dans le moulin à farine appartenant au père de famille. Cette piste expliquerait la violence des symptômes qui ne correspondent pas à une intoxication bactérienne classique. Les investigations se concentrent désormais sur les repas consommés dès le 23 décembre, notamment un plat de pâtes au déjeuner. Les autopsies prévues ce mercredi devraient lever le mystère sur ce drame.