Multiplication des attaques de frelons asiatiques : dans le Loiret, un homme en urgence absolue depuis samedi
Il voulait simplement tailler sa haie, le nid se trouvait caché dans le buisson, à sa hauteur. Un homme d’une quarantaine d’années a été attaqué et piqué plusieurs fois samedi dernier dans le département du Loiret ; il a dû être transporté à l’hôpital où il a été déclaré en urgence absolue. Les accidents de ce type avec les frelons asiatiques se multiplient partout dans le monde, France comprise.
En vacances au Laos, un Américain de 47 ans et son fils de 15 ans sont morts tous les deux alors qu’ils faisaient de la tyrolienne dans un parc d’aventure. Ils présentaient, chacun, plusieurs dizaines de piqûres sur tout le corps. Chez nous, en septembre dernier, c’est un homme de 54 ans qui est décédé dans la Somme, suite à un choc anaphylactique après avoir été piqué plusieurs fois au niveau de la tête, le nid se trouvait dans un plan de framboisiers. L’été dernier, plusieurs accidents avaient été constatés, dont celui d’un retraité de 67 ans, qui était décédé suite à des piqûres alors qu’il tondait sa pelouse.
Frelon asiatique : “Son aiguillon peut traverser les tissus épais et piquer en profondeur”
Pour les personnes allergiques, une seule piqûre peut être fatale, pour les autres, le risque de complications et/ou de décès augmentent nettement dès 20 à 30 piqûres mais aussi en fonction de leur localisation (les muqueuses notamment). Le frelon asiatique est-il pour autant plus dangereux qu’une guêpe ou une abeille ? Son venin n’est pas forcément plus toxique que celui d’une guêpe mais “son aiguillon peut traverser les tissus épais et piquer en profondeur (1 cm) et surtout pulvériser du venin à distance”, indique la Direction régionale de l'Économie, de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS) dans une brochure à destination des travailleurs les plus à risque de (mauvaises) rencontres avec les frelons asiatiques. Ainsi s’ils ne représentent que 25 % des piqûres, les frelons sont responsables de 38 % des cas graves selon un rapport de l’Anses et de Santé publique France publié fin juin de cette année.
Novembre : un mois à haut risque pour les attaques de frelons ?
Les températures douces de ces derniers jours (et le réchauffement climatique en général) peuvent expliquer les attaques plus nombreuses à l’automne. Tout comme pour la victime du Loiret, encore dans son jardin à cette époque de l’année, les rencontres avec des frelons asiatiques sont encore d’actualité, d’autant que les nids restent actifs et dangereux, qu’ils se trouvent dans les arbres, buissons, abris de jardin, cabanes, jeux d’extérieurs, parcs, etc. Pourtant, c’est maintenant qu’il faut agir pour limiter les risques au printemps prochain, car les frelons se reproduisent à l’automne de septembre à novembre selon la météo (plus elle est clémente, plus la reproduction se poursuit dans le temps). En Bretagne, dans le Finistère, une association de lutte contre le frelon asiatique rappelle dans Ouest France que c’est le moment de l’année où il faut piéger les reines, avant qu’elles se reproduisent.
"Il y a un développement incontrôlable de l'espèce, et ce n'est pas que dans l'Oise, c'est à l'échelle nationale."
Même son de cloche à Belfort ou l’Est Républicain a recueilli le témoignage du gérant d’une entreprise de destruction des nuisibles : “Un nid non détruit, c’est 10 ou 20 nouveaux l’année suivante”. D'ailleurs, partout sur le territoire, les associations (comme celle du Finistère) et les communes s'organisent. A Compiègne en région parisienne, c’est un policier municipal, spécialement formé, qui s’occupe de la destruction des nids et constate leurs nombres croissants auprès de nos confrères de France 3 Régions : "Il y a un développement incontrôlable de l'espèce, et ce n'est pas que dans l'Oise, c'est à l'échelle nationale. Il faut vraiment que les services de l'État prennent la mesure du danger. C'est une menace hyper importante, parce qu'il peut piquer jusqu'à dix fois, et pour la biodiversité, parce qu'il mange les abeilles. C'est une catastrophe écologique". A titre individuel, si vous vous retrouvez face à un nid (en campagne mais aussi en ville), il est recommandé de ne pas approcher à plus de 5 mètres et d’appeler au plus vite des spécialistes de l’éradication.