La légionellose tue en Savoie : quels signes doivent alerter ?

Les autorités sanitaires s’inquiètent d’un important foyer de contamination à la légionellose dans le secteur d’Albertville en Savoie. 

Dans un communiqué publié hier, le 23 septembre, les service de la préfecture de Savoie et l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes rapportent  que dix-sept cas d’infection à la légionellose ont été répertoriés entre le 16 et le 22 septembre et appellent médecins et services de santé à rester vigilants pour identifier d’éventuels nouveaux cas. Ces personnes résident ou ont fréquenté le secteur d’Albertville mais aucun autre lien entre les malades n’a encore pu être établi. Interrogée par la RTL, la Dr Anne-Sophie Ronnaux-Baron, responsable du pôle de veille sanitaire de l'Agence régionale de Santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes, a affirmé que "la situation pourrait évoluer défavorablement", même si aucun nouveau cas n'a été identifié ces deux derniers jours. 

Une enquête en cours pour trouver le ou les coupable(s)

“Des investigations environnementales et épidémiologiques sont actuellement menées par l’Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes et Santé publique France, en lien avec la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), les services de la mairie d’Albertville et les services de la Communauté d’agglomération d’Arlysère, ainsi que le Centre national de référence (CNR), pour tenter de déterminer l’origine de la contamination”, détaille le communiqué de presse. 

Sachant que la légionellose se transmet uniquement par l’inhalation de gouttelettes d’eau contaminées, et donc par voie respiratoire. Une personne ne peut pas en contaminer une autre et on ne peut pas être contaminé par la légionelle (la bactérie à l’origine de la légionellose) en buvant de l’eau du robinet.  

Dans la plupart des cas, ce sont les réseaux d’eau chaude sanitaire domestiques ou publics qui sont en cause, les douches, douchettes, bains à remous ou à jets, spas, jacuzzis, etc. Rappelez-vous, il y a quelques mois, nous avions fait l’écho d’eau contaminée dans plusieurs centaines de logements à Paris (l'article est à retrouver ici) et nous avions rappelé à quel point maintenir la bonne température du ballon d’eau chaude était crucial pour prévenir ce genre de problème. 

Plus rarement, explique encore l’ARS, “la contamination peut être en lien avec d’autres sources, telles que des tours aéroréfrigérantes, fontaines décoratives, brumisateurs, arrosage et manipulation de composts”.

Qu’est-ce que la légionellose ? Les signes qui doivent alerter

La légionellose est, comme dit plus haut, due à une bactérie la légionelle (ou Legionella) que l’on trouve naturellement dans l’eau douce. Une fois inhalée, si cette bactérie n’infecte pas les poumons, elle se traduit sous la forme d’un “simple” état grippal et “guérit spontanément en quelques jours. On parle alors de fièvre de Pontiac”, précise l’institut Pasteur.

En revanche, si la bactérie infecte les poumons, c’est alors la légionellose, la forme grave et potentiellement mortelle de la maladie. 

Après une période d’incubation de 2 à 10 jours, la maladie se manifeste par des signes pouvant évoquer une pneumonie. L'institut Pasteur liste les principaux signes en question : ceux d’une grippe dans un premier temps (fièvre, toux sèche) qui peuvent s'accompagner de sensations de malaise, d’une perte d’appétit, de douleurs abdominales (nausées, vomissements, diarrhées), voire de troubles neurologiques (confusion jusqu’au coma) ou de douleurs musculaires. 

Sans traitement, la maladie peut évoluer vers une insuffisance respiratoire sévère. En revanche, traitée suffisamment tôt, la légionellose répond bien aux antibiotiques.