Congrès de cancérologie ESMO : quels sont les nouveaux traitements prometteurs contre le cancer en 2025 ?
Comme chaque année, les cancérologues du monde entier se sont réunis pour présenter les nouveaux traitements censés changer la prise en charge du cancer. Lors de cette nouvelle session, plus de 35 000 spécialistes se sont donné rendez-vous du 17 au 21 octobre à Berlin, en Allemagne. Du côté du cancer du sein ou du poumon, de nombreux espoirs ont encore été mis en exergue. Ces derniers jours, les projecteurs se sont tournés vers des avancées chinoises, notamment sur le cancer du poumon, un fléau qui compte environ 50 000 nouveaux cas chaque année en France.
Le professeur Shun Lu, directeur du département d’oncologie du Shanghai Chest Hospital, a dévoilé deux études. La première compare un anticorps bispécifique associé à une chimiothérapie à un anticorps simple également associé à la chimiothérapie. Ce traitement a diminué de 40 % la progression de la maladie. « Cette nouvelle génération d’anticorps est capable d’agir sur plusieurs cibles moléculaires présentes sur la tumeur », explique à nos confrères du Parisien Muriel Dahan, directrice de la recherche et du développement d’Unicancer, la fédération des centres de lutte contre le cancer.
Une flèche qui se dirige directement sur les cellules cancéreuses
La deuxième étude met en avant un médicament testé à la place de l’immunothérapie, dont les résultats sont prometteurs : quatre mois de survie en plus chez des malades gravement atteints. « On améliore la survie, on améliore l’efficacité des traitements dans des situations avec des cancers agressifs, avec l’échec des thérapies habituellement utilisées, expose le médecin. Ce sont des traitements novateurs. Ils sont parmi les premiers de leur classe thérapeutique », se réjouit le professeur Nicolas Girard, oncologue à l’Institut Curie à Paris. « On est sur des essais de phase trois, c’est-à-dire des essais qui montrent la supériorité de ces médicaments par rapport aux traitements que l’on utilise aujourd’hui pour nos patients que l’on traite au quotidien », ajoute-t-il.
Autres avancées sur les cancers du sein de type HER2 positif : les « ADC » (pour Antibody-Drug Conjugates, « anticorps conjugués »). Le principe est simple : comme une flèche, l’anticorps se dirige tout droit sur les cellules cancéreuses, apportant à sa pointe une dose de chimiothérapie pour les détruire à la source. « On a amélioré la façon dont la chimiothérapie était fixée à la flèche, et comment cette petite chimiothérapie pouvait être relarguée au moment où l’on atteint les cellules cancéreuses », explique sur France Info Auriane Cano-Chancel, vice-présidente oncologie d’AstraZeneca France.
Vers des traitements personnalisés et efficaces
Ces nouveaux anticorps présentent la particularité d’avoir une toxicité réduite par rapport à la chimiothérapie conventionnelle dans le contexte métastatique, et dans un large éventail de tumeurs malignes, devenant ainsi la norme de soins dans de nombreux pays pour les patientes atteintes d’un cancer du sein avancé.
Désormais, les experts « peuvent construire des médicaments personnalisés qui n’ont pas de limite à leur créativité », souligne sur France Info Fabrice André, oncologue à l’Institut Gustave Roussy et président de la Société européenne de cancérologie (ESMO). Pour les patients, « c’est une bonne nouvelle », car ces traitements « sont efficaces à la fois lorsqu’il y a des métastases, mais aussi dans les cancers localisés ».
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https://presse.curie.fr/esmo-2025-linstitut-curie-a-lavant-garde-de-linnovation-contre-les-cancers/