Carrefour épinglé pour fraude sur les étiquettes des fruits et légumes
Un hypermarché Carrefour situé à Chalezeule dans le Doubs (25) trompait ses clients en indiquant que ses fruits et légumes étaient produits en France, alors qu’ils venaient de l’étranger. Ses mentions mensongères sur l’étiquetage n’ont toutefois pas échappé aux agents de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (CCRF) qui ont repéré la fraude et engagé des poursuites.
Dans un communiqué publié le 8 septembre, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, la consommation, et de la répression des fraudes) indique que la magasin “trompait le consommateur sur l’origine des fruits et légumes commercialisés au sein de celui-ci en les présentant faussement comme étant issus de production française” et avait substitué “l’origine étrangère de ces 19 légumes et champignons secs, par l’origine FRANCE”, ce qui constitue “le délit de pratiques commerciales trompeuses au sens de l’article L.121-3 du Code de la Consommation”.
Ces pratiques commerciales douteuses valent à l’hypermarché Carrefour épinglé une sanction, le Procureur de la République auprès du tribunal judiciaire de Besançon a proposé une transaction pénale de 21 000 euros acceptée par le professionnel.Les étiquettes mensongères ont bien évidemment été retirées dès le contrôle.
Des châtaignes devenues françaises comme par magie !
Ce n’est pas la première fois qu’une grande enseigne ou qu’un sous-traitant fraude sur l'étiquetage. Des affaires similaires sont régulièrement rapportées par la DGCCRF.
Plus tôt cette année en Dordogne, un grossiste de “fruits du Périgord” a été condamné pour avoir commercialisé 412 tonnes de fruits — framboises, myrtilles, groseilles, kiwis, châtaignes — importés, mais frauduleusement étiquetés « origine France ». Le tribunal correctionnel de Bergerac a prononcé un an de prison avec sursis à l’encontre du gérant, assorti d’une amende de 50 000 euros.
Dans un autre dossier, un supermarché E. Leclerc du Val-d’Oise a, lui aussi été écopé d’une amende transactionnelle de 10 000 euros pour avoir pratiqué la « francisation » de fruits et légumes, c’est-à-dire les avoir présentés comme français ou européens alors qu’ils ne l’étaient pas, selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Ces affaires rappellent que ces pratiques ne sont pas marginales et peuvent concerner des volumes colossaux, au détriment du consommateur.
L’origine France, un argument commercial décisif pour les consommateurs
Il faut dire que cet étiquetage trompeur peut maximiser les profits. Les Français sont en effet de plus en plus attachés à la traçabilité et à la provenance des produits.
D'après le baromètre CSA/Interfel publié en 2024, 66 % des consommateurs placent l’origine comme un critère d’achat prioritaire pour les fruits et légumes, devant même le prix ou l’apparence des produits.
En parallèle, une étude Ipsos pour l’Observatoire E.Leclerc révélait en 2025 que 61 % des Français déclaraient avoir augmenté leur consommation de produits locaux au cours des 12 derniers mois, en raison de préoccupations liées à l’économie locale et à la qualité perçue. L’argument « origine France » n’est donc pas qu’un simple label : il constitue un véritable levier marketing pour les producteurs mais aussi un gage de qualité, y compris nutritionnelle, pour les consommateurs. Le made in France répond ainsi aux exigences de transparence sur l’origine et le mode de production des fruits et légumes et à la volonté accrue de consommer plus local, gage d’un produit plus qualitatif. A condition que les étiquettes ne soient pas fausses !
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https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/
https://france3-regions.franceinfo.fr/
Baromètre CSA pour FranceAgriMer & Interfel (2024) — « Baromètre de confiance envers les fruits et légumes frais ».
Etude “Les Français achètent local” – Observatoire E.Leclerc des Nouvelles Consommations / Ipsos (2025).