Si les Françaises font partie des Européennes ayant le plus de partenaires sexuels dans leur vie, avec 37 % d’entre elles qui en ont eu au moins cinq contre 23 % des Italiennes et 31 % des Espagnoles, elles n’en restent pas moins les plus insatisfaites. C’est en tout cas ce que révèle une étude Ifop pour The Poken Compagny, qui a mené l’enquête auprès de 5025 femmes vivant dans les cinq plus grands pays européens (Espagne, Italie, France, Allemagne, Royaume-Uni).

Une vie sexuelle en berne pour les Françaises

35 % des Françaises seraient insatisfaites sexuellement, soit beaucoup plus que dans des pays du nord comme l’Allemagne (23 %) ou le Royaume-Uni (27 %). L’insatisfaction des Françaises se rapproche plutôt du niveau observé dans des pays méditerranéens comme l’Italie (30 %) et l’Espagne (28 %). Plus singulier, ce degré d’insatisfaction semble progresser plus vite que dans les autres pays. A titre de comparaison, le niveau d’insatisfaction des Françaises a grimpé de quatre points entre 2016 et 2021, alors qu’il n’augmente que d’un point chez nos voisins.

Effet Covid ou non, c’est aussi dans l’Hexagone que l’on retrouve un grand nombre de femmes n’ayant pas eu de rapports sexuels au cours du dernier mois ayant précédé l’enquête, avec 41 % d'entre elles qui n'en ont pas profité. Sur ce point, seul le Royaume-Unis nous dépasse avec près de 47 % d’Anglaises dans la même situation.

Coronavirus, premier responsable de l’insatisfaction sexuelle des Françaises ?

“Cette contraction de l’activité sexuelle des femmes – déjà observée par l’Ifop en France lors du premier confinement – paraît somme toute logique compte tenu de l’usure psychologique mesurée dans l’ensemble des pays soumis à différentes restrictions ou règles de distanciation”, avance François Kraus, directeur de l’expertise. “Il est vrai que les principaux impacts de la crise sur la santé psychologique des populations (hausse du taux de stress ou d’anxiété, états dépressifs, consommation nocive d’alcool, pensées suicidaires…) sont tous de nature à altérer la libido et/ou l’épanouissement sexuel”, ajoute-t-il en précisant qu’il faudra tout de même attendre de prochaines études “pour savoir si cette tendance est purement conjoncturelle (effet Covid) ou si elle reflète une diminution plus structurelle de l’activité sexuelle”.

Un bien-être affectif tout aussi mauvais

Étroitement corrélé au degré d’insatisfaction sexuelle, le mécontentement de la vie sentimentale atteint également des sommets en France, avec 28 % des femmes insatisfaites. Un chiffre égalé par les Anglaises, mais qui chute à 16 % pour les Allemandes.

“La plus forte insatisfaction mesurée en France tient sans doute à des éléments culturels – comme l’injonction à la performance qui pousse à des pratiques qui ne sont pas les plus épanouissantes – mais surtout à une pluralité de facteurs”, avance François Kraus. L’expert met ainsi en avant d’autres paramètres à prendre en compte, tels que la forte consommation d’antidépresseurs, le chômage élevé, le stress lié à vie professionnelle ou encore les conditions des confinements successifs, “qui s’avèrent défavorables à cet épanouissement sans pour autant relever de leur sexualité stricto sensu”.

Sources

Étude Ifop pour The Poken Compagny réalisée par questionnaire auto-administré du 1 au 5 mars 2021 auprès d’un échantillon national de 5 026 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus vivant dans les pays suivants : France, Italie, Espagne, Allemagne et Royaume-Uni.

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