Définition : qu'est-ce qu'une urétrite ?

L’urétrite est une inflammation - le plus souvent d’origine infectieuse - de l’urètre chez la femme comme chez l’homme.

Ne confondez pas urètre et uretère

L'urètre désigne le conduit qui va de la vessie au méat urinaire, soit vers l’extérieur de l’organisme. En plus de conduire l’urine, il a chez l’homme une fonction génitale, puisque ce canal assure également le passage du sperme.

Les uretères se situent quant à eux en amont de la vessie. Ces deux canaux relient les reins à la vessie. De son côté, l’urètre part de la vessie et mène l’urine hors du corps.

Image : schéma en coupe de l'appareil urogénital masculin

Ne confondez pas urètre et uretère© Creative Commons

Auteur : dessin de Tsaitgaist traduction française de Bibi Saint-Pol - Licence CC BY SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Image : schéma en coupe de l'appareil urogénital féminin

Ne confondez pas urètre et uretère© Creative Commons

Auteur : dessin de Tsaitgaist traduction française de Bibi Saint-Pol - Licence CC BY SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Inflammation de l'urètre : quelle fréquence ?

En France, 2016, le nombre de personnes chez qui on a diagnostiqué une infection à Chlamydia a été estimé à 267 097, soit un taux de 491 pour 100 000 habitants. Selon la même étude, le nombre de personnes diagnostiquées pour une infection à gonocoque en 2016 a été estimé à 49 628

Quels sont les symptômes de l'urétrite ?

Urétrite chez l'homme

En cas d'urétrite, le pénis émet des écoulements anormaux pouvant être transparents ou purulents. Ils apparaissent indépendamment de l'émission d'éjaculation ou d'urine.

D'autres symptômes peuvent permettre de reconnaître la pathologie, comme :

  • une sensation de brûlure au moment d'uriner
  • des démangeaisons au niveau du gland
  • des douleurs dans les testicules
  • de la fièvre et des frissons

Urétrite chez la femme

Les symptômes sont les suivants : 

  • des troubles de la miction
  • des démangeaisons vulvaires 
  • des leucorrhées, ou pertes blanches (des écoulements non sanglants venant des voies génitales)
  • une douleur au moment d’un rapport sexuel

Chez la femme, les signes sont souvent discrets. Cela entraîne une méconnaissance fréquente de l’infection et un risque important de contagion.

Quelles sont les causes de cette maladie ?

Les bactéries impliquées dans les urétrites sont principalement des agents pathogènes responsables d'infections sexuellement transmissibles, en particulier :

  • la Chlamydia trachomatis (25% des cas d'urétrite)
  • la Neisseria gonorrhoeae : elle est responsable de l’urétrite gonococcique qui provoque la blennorragie ou la chaude-pisse (15 à 40% des cas d'urétrite).

Dans 15 à 25% des cas, ces deux bactéries sont associées. Toutefois, d’autres agents pathogènes peuvent causer une urétrite, en particulier chez les hommes.

Quels sont les facteurs de risque de cette infection sexuellement transmissible ?

Étant donné que la pathologie a pour origine une infection sexuellement transmissible (IST), les rapports intimes non protégés sont un facteur de risque. Les autres éléments augmentant la possibilité de souffrir d'urétrite sont le fait d'avoir des partenaires multiples et/ou des antécédents d’IST.

Quelles sont les personnes à risque ?

Les femmes autant que les hommes sont susceptibles d’être porteurs d’une infection sexuellement transmissible. Chez les patientes, les symptômes étant plus discrets, il y a plus de risque de contaminer le partenaire sans le savoir.

Comment se transmet l’urétrite ?

L'urétrite est l'une des infections sexuellement transmissibles les plus courantes. Elle s'attrape par contact avec le vagin, le pénis, la bouche ou l'anus d'une personne infectée, même si cette dernière ne présente pas nécessairement de symptômes. D'autres infections peuvent être contractées en même temps, comme la gonorrhée ou le VIH.

Seul le préservatif permet de ne pas être infecté par des IST. Les rapports sexuels doivent être impérativement protégés pendant toute la durée du traitement.

Urétrite sans infection

Il arrive, rarement, qu’une urétrite ait d’autres origines qu’une IST, comme :

  • un traumatisme
  • une maladie systémique
  • une endoscopie

Qui, quand, consulter ?

En présence d'un écoulement urétral, il est conseillé de consulter son médecin traitant ou un urologue. Celui-ci recherchera la présence de symptômes comme  :

  • des brûlures en urinant
  • un écoulement purulent
  • des douleurs dans les testicules pour les hommes
  • des douleurs lors des rapports sexuels pour les femmes
  • de la fièvre

Il posera également des questions concernant votre vie sexuelle, vos partenaires et vos habitudes, notamment sur l’utilisation de préservatifs ou non.

Quelles peuvent être les complications de cette IST ?

Si l'infection n'est pas soignée, elle peut entraîner :

  • une urétrite chronique 
  • une sténose urétrale (un rétrécissement de l’urètre)

Les complications en fonction du sexe du patient 

Chez les hommes :

  • une prostatite (une infection de la prostate)
  • une proctite (une inflammation de l'anus)

Chez les femmes :

Par ailleurs, si la personne infectée ne reçoit pas de traitement, elle risque de contaminer ses partenaires sexuels. L'urétrite doit donc être soignée dès l'apparition des premiers symptômes.

Quels sont les examens à faire ?

En cas de soupçon d’urétrite :

  • Le médecin effectuera un prélèvement d’urine. Cela permettra de détecter les principales bactéries responsables de la pathologie selon une technique couramment utilisée : la PCR (polymerase chain reaction), une méthode de biologie moléculaire   d'amplification d'ADN.
  • Dans certains cas, un prélèvement de l’écoulement, dans un laboratoire ou à l’hôpital, peut être nécessaire pour isoler et cultiver la ou les bactérie(s).
  • Une prise de sang est aussi souvent demandée pour déterminer si d’autres infections sexuellement transmises sont présentes simultanément, comme la syphilis, l’hépatite B et le VIH (virus du sida).

Traitements : comment se soigne une urétrite ?

L'urétrite est généralement traitée avec des médicaments, surtout des antibiotiques, puisque l’agent infectieux est souvent une bactérie. Ils sont adaptés en fonction du germe mis en cause. Dans certains cas, l’urétrite non-bactérienne peut être traitée par corticoïdes, antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens. 

Cependant, dans tous les scénarios, le médecin recommande des mesures préventives :

  • abstinence sexuelle ou port de préservatifs jusqu’à la guérison totale
  • dépistage et traitement du ou des partenaire(s)
  • réalisation de tests de dépistage pour les différentes IST

Traitement des IST

Une IST ne peut pas se soigner seule, car chaque infection sexuellement transmise nécessite un traitement et une prise en charge spécifique.
Plus elle est traitée rapidement, plus faibles sont les risques de séquelles et de transmission.

Le gonocoque et les chlamydiae sont les bactéries les plus fréquemment impliquées dans l’urétrite. Le traitement antibiotique les cible donc en attendant les résultats des analyses, quitte à réajuster la prescription en fonction des résultats, à savoir :

  • une injection intramusculaire unique contre le gonocoque 
  • un traitement par voie orale contre les Chlamydiae

Les résultats des analyses peuvent entraîner la prise d’autres antibiotiques, un traitement antifongique en cas d’infection par un champignon ou un traitement antiviral en cas d’infection herpétique.

Urétrite : combien de temps dure l'infection ?

En combien de temps se soigne une urétrite ?

Réponse du docteur Marc Fourmarier : "La durée du traitement est importante (entre quatre et six semaines), cela afin d’éviter la récidive et les complications de type sténose de l’urètre."

Si vous avez des symptômes, ils disparaissent généralement entre 3 à 5 jours après la prise d'un traitement antibiotique.

Le médecin effectuera un contrôle après sept jours de traitement antibiotique. Il est conseillé d’avoir des rapports protégés pour ne pas contaminer son partenaire pendant toute la durée du traitement et jusqu’à la guérison.  Si les symptômes persistent ou recommencent après le traitement, des examens complémentaires sont nécessaires pour rechercher des germes ou des microbes moins fréquents, ou encore une cause non infectieuse des symptômes.

Comment prévenir une urétrite ?

Il est important de se rappeler que les relations sexuelles non protégées, avec un partenaire occasionnel ou avec plusieurs partenaires, augmentent le risque de transmission d’une IST. L’utilisation des préservatifs diminue le risque de transmission des infections sexuellement transmises.

D’autre part, la prise en charge précoce d’une IST, soit dès l’apparition des symptômes, permet d’interrompre la chaîne de transmission.  Il est également recommandé de ne pas avoir de relations sexuelles dans la semaine qui suit la prise du traitement.

Sites d'informations et associations

Traitement des IST, Ameli

Sources

A. Fontaine, Urétrites et cervicites : une prise en charge étendue aux partenaires sexuels, Haute Autorité de Santé (HAS), has-sante.fr

Urethritis in Men, American Family Physician