Bouger après un cancer : 8 étapes pour ne pas faire d'erreur
L’activité physique est essentielle à la récupération post-cancer, tous les médecins sont d’accord sur ce point. D’ailleurs, plusieurs programmes d’accompagnement pendant les traitements anti cancer et après la rémission ou encore la cure post-cancer du sein (remboursée par l’assurance maladie) intègrent une reprise sportive dans leurs protocoles.
Mais il ne s’agit pas de foncer tête baissée et/ou de reprendre - si vous étiez un.e sportif.ve accompli.e - au même rythme qu'avant le cancer, sans aucune transition. Ulla Lust, “coach de mouvement en oncologie” en Belgique et auteure de Bouger après un cancer (éd. de l’Homme) propose huit étapes pour reprendre en douceur, sans risque, et en mettant toutes les chances de son côté pour installer la pratique dans la durée.
Vous pouvez retrouver en détails toutes ces étapes dans son livre, mais voici déjà, en images, les points essentiels à retenir.
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Bouger après un cancer de Ulla Lust, Les Éditions de l’Homme. Prix : 18 €.
Étape 1 : Osez commencer
Faites une liste de vos points forts et de vos points faibles”, conseille Ulla Lust. Il est normal, après un cancer, d'avoir un niveau de forme qui a changé. Les 7 effets secondaires les plus courants après un cancer, sont, toujours d'après Ulla Lust :
- Fatigue et nausées
- Articulations et muscles douloureux
- Risque de réduction de l’amplitude de mouvement de l’articulation, fibrose ou formation des tissus (après une chirurgie)
- Risque de lymphœdème (après l’ablation des ganglions)
- Après une radiothérapie : peau brûlée et moins souple
- Après une chimiothérapie : fatigue et neuropathie
- Avec une hormonothérapie : ostéoporose.
Malgré cela, vous pouvez pratiquer une activité physique adaptée, d’autant plus facilement que vous aurez identifié vos points forts : vous n’avez pas mal au dos, vous aimiez faire du sport, vous ressentez le besoin d’être un peu plus à l’extérieur, vous habitez à proximité d’un parc ou d’une salle de sport… Grâce à cela, vous avez plus de chances de vous orienter vers la bonne pratique.
Étape 2 : Osez bouger
Pour cela, vous devez rester à l’écoute de vos possibilités. “Vous avez terminé vos traitements depuis un moment ? Dans ce cas, votre situation est tout à fait différente de celle d’une personne qui quitte l’hôpital une semaine après avoir été opérée, précise Ulla Lust. La faisabilité ne se réfère donc pas à l’activité elle-même mais à la façon dont votre corps y réagit.” N’ayez pas peur de bouger, mais adaptez votre mouvements à vos capacités sachant que “l'activité idéale est celle où votre rythme cardiaque s’accélère mais où vous pouvez garder le contrôle de votre respiration.”
Étape 3 : Osez planifier
Planifier permet généralement d’être plus régulier. mais ce n’est pas non plus inscrit dans le marbre, la fatigue étant une conséquence courantes des traitements, vous devez pouvoir moduler. Pour vous aider, pensez à la méthode SMART, vous pouvez retrouver comment faire pas-à-pas, dans notre article ici.
Étape 4 : Osez savoir
Ulla Lust vous propose quatre règles, pour évaluer et réadapter votre pratique dans le temps.
- Ecoutez votre corps. C’est lui qui doit vous guider, donner le tempo : ne pas avoir envie ne veut dire ne pas pouvoir par exemple.
- Répartissez votre énergie, cherchez l’équilibre dans ce que vous faites.
- Utilisez les émotions négatives pour devenir plus fort.
- Votre corps à des limites, ne les ignorez pas.
Étape 5 : Osez évoluer
N’ayez pas peur de progresser au fil du temps. Pour ce faire, vous pouvez activer plusieurs leviers : la fréquence des séances, l’intensité des séances (des poids plus lourds en musculation ou une vitesse plus rapide en marche ou course à pied), la durée des séances et le type d’entrainement (passer du vélo d’appartement au vélo en extérieur par exemple).
Étape 6 : Osez vous reposer
L’exercice appelle à un repos supplémentaire, c’est normal. Ne négligez pas ce besoin et accordez un temps suffisant à la récupération (entre les séances par exemple).
Étape 7 : Osez manger
Adopter une alimentation variée et équilibrée, c’est essentiel pour bien récupérer après l’exercice mais aussi après la maladie. Ne faites pas l’impasse sur les protéines (animales, comme la viande blanche et le poisson ou végétales comme les légumineuses), car elles sont essentielles à la structure musculaire.