Les verrues plantaires sont des lésions cutanées bénignes, fréquentes mais souvent mal comprises. Provoquées par un virus, elles peuvent être douloureuses, surtout lorsqu’elles apparaissent sur les zones d’appui du pied. Pourtant, malgré leur banalité, elles suscitent de nombreuses questions… et pas mal de fausses croyances.

Qu’est-ce qu’une verrue plantaire ?

Les verrues plantaires sont des excroissances de la peau causées par une infection par le virus du papillome humain (HPV), principalement les types 1, 2, 4, 27 et 57. Ce virus pénètre dans la peau via une micro-lésion, souvent au niveau des pieds — surtout sur la plante, d’où leur nom. Les verrues peuvent être simples (solitaires) ou en mosaïque (plusieurs petites verrues regroupées).

Contrairement aux verrues vulgaires qui apparaissent sur les mains, les verrues plantaires sont souvent enfoncées dans la peau à cause de la pression exercée lors de la marche, ce qui les rend parfois difficiles à repérer.

Est-ce contagieux ?

Oui, le HPV est contagieux par contact direct peau à peau ou via des surfaces contaminées (piscines, douches publiques, vestiaires, tatamis…). Il n’est cependant pas systématiquement transmissible : tout dépend du système immunitaire de la personne exposée et de l’état de sa peau.

Qui est le plus à risque ?

Certaines personnes sont plus susceptibles de développer des verrues plantaires que d'autres. Les enfants et les adolescents figurent parmi les plus exposés, notamment ceux qui pratiquent des sports pieds nus comme la gymnastique ou les arts martiaux. Leur peau est plus fine et leur système immunitaire encore en développement, ce qui facilite la pénétration du virus. Les personnes immunodéprimées, qu’il s’agisse de patients sous traitement immunosuppresseur ou atteints de pathologies comme le VIH, sont également plus vulnérables à l’infection par le papillomavirus humain. Les diabétiques doivent eux aussi rester vigilants : la moindre lésion au niveau des pieds peut se compliquer plus facilement chez eux. Les sportifs réguliers, notamment les nageurs ou adeptes de sports en salle, sont également très exposés, car i ls fréquentent des environnements chauds et humides propices à la survie du virus. Enfin, toute personne ayant une peau abîmée, fendillée ou souvent humide – comme c’est le cas chez les individus qui transpirent beaucoup ou qui ne sèchent pas bien leurs pieds – présente un terrain favorable au développement des verrues.

Faut-il absolument les traiter ?

Dans la majorité des cas, les verrues plantaires finissent par disparaître spontanément, sans traitement spécifique. Selon la Haute Autorité de Santé, entre 60 % et 70 % des verrues guérissent d’elles-mêmes dans un délai de six mois à deux ans. Cela dit, il existe plusieurs situations où un traitement devient recommandé, voire nécessaire. C’est notamment le cas lorsque les verrues deviennent douloureuses, gênent la marche, sont multiples, ou persistent au-delà de deux ans. Certaines verrues peuvent aussi être particulièrement inesthétiques ou se propager rapidement, ce qui incite les patients à consulter. Le traitement permet alors d’accélérer la guérison et de limiter le risque de contagion, même s’il n’est pas toujours garanti à 100 %.

Quels sont les traitements les plus efficaces ?

Le traitement des verrues plantaires repose d’abord sur l’application de produits topiques, généralement à base d’acide salicylique ou d’acide lactique. Ces substances, disponibles en pharmacie sans ordonnance, agissent en ramollissant la couche cornée et en détruisant progressivement la verrue. C’est souvent la première ligne de traitement, surtout pour les cas peu étendus. En parallèle, la cryothérapie, qui consiste à geler la verrue à l’azote liquide, peut être pratiquée chez le médecin ou grâce à des dispositifs en vente libre. Elle provoque une destruction thermique du tissu infecté. Pour les verrues plus résistantes, des techniques plus invasives comme le laser ou l’électrocoagulation peuvent être envisagées. Une autre approche consiste à stimuler la réponse immunitaire locale pour aider le corps à combattre le virus. Cette méthode, dite d’immunothérapie, est souvent réservée aux cas récalcitrants. Enfin, certaines plantes comme la chélidoine – aussi appelée « herbe à verrues » – sont utilisées dans des approches naturelles pour leurs propriétés kératolytiques. Leur efficacité varie cependant beaucoup d’un individu à l’autre, et les preuves scientifiques restent limitées. Dans tous les cas, il est important de garder en tête qu’aucun traitement n’offre de garantie de succès immédiat. La patience est souvent de mise, et les récidives ne sont pas rares.

Comment prévenir les verrues plantaires ?

La prévention repose sur quelques gestes simples mais essentiels. Dans les lieux publics humides comme les piscines, les douches collectives ou les vestiaires, il est vivement conseillé de porter des sandales ou des tongs pour éviter tout contact direct avec le sol potentiellement contaminé. L’hygiène des pieds joue aussi un rôle clé : il est important de bien les laver, de les sécher soigneusement – y compris entre les orteils – et de les maintenir au sec. Il faut éviter de marcher pieds nus dans les lieux publics, surtout si la peau présente des petites plaies ou des fissures. En cas de verrue déjà présente, il ne faut surtout pas la gratter ou la manipuler, car cela favorise la dissémination du virus. Enfin, certaines règles de bon sens permettent de limiter la transmission : ne pas partager les serviettes, les chaussettes, ni les chaussures, que ce soit entre membres de la famille ou entre amis.

Mais malgré toutes ces informations, les verrues plantaires restent entourées de croyances populaires tenaces, parfois farfelues, souvent fausses… et qui peuvent même retarder la guérison. Pour y voir plus clair, passons en revue 7 idées reçues à oublier d’urgence.

Les verrues plantaires sont dues à un excès de transpiration

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Faux. Si l’humidité favorise la macération et donc l’infection, la transpiration en soi n’est pas la cause directe. C’est bien un virus, le HPV, qui est responsable.

Ce sont des champignons

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Non. Contrairement au pied d’athlète, les verrues ne sont pas des infections fongiques mais virales.

Il suffit de les brûler avec de l’ail ou du citron 

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Erreur. Certains remèdes maison peuvent irriter la peau sans éradiquer le virus. Leur efficacité n’est pas prouvée scientifiquement.

Une verrue plantée, c’est pour la vie

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woman's foot with glued medical plaster for plantar wart treatment of calluses and warts on the feet copy space for text

Faux. Même sans traitement, beaucoup de verrues disparaissent spontanément. La patience (parfois longue) est une alliée.

Une fois enlevée, elle ne revient jamais

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Pas toujours. Le HPV peut rester dans la peau. Il n’est pas rare que la verrue réapparaisse, surtout si l’immunité est affaiblie.

On peut les enlever avec un couteau ou une pince

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chiropodist removes skin on a wart with a scalpel on the sole of foot of a woman

Dangereux et faux. Se charcuter peut provoquer des infections ou des saignements. Il faut éviter toute automutilation.

Plus c’est douloureux, plus c’est grave

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Pas nécessairement. La douleur dépend surtout de la localisation de la verrue (zones d’appui), pas de sa gravité.

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