« Mon aventure scandinave a commencé par une expérience d’un an, lorsque le travail de mon mari chez Lego nous a emmenés dans le Jutland et que j’ai travaillé comme correspondante en Scandinavie. Mais nous avons découvert que nous aimions vivre à la danoise », témoigne au média britannique The Guardian Helen Russell. Cette mère de famille de trois enfants a consacré douze ans de sa vie à rechercher ce qui rend les pays nordiques si spéciaux. « La vie était facile là-bas. Aujourd’hui, ma famille et moi avons dû revenir en Grande-Bretagne », raconte-t-elle. Dans ses valises, elle a rapporté une chose essentielle selon elle : les sept leçons pour une vie heureuse à adopter où que l’on se trouve.
Alors que le monde qui nous entoure s’avère de plus en plus anxiogène, on ne dit pas non à quelques conseils pour une vie plus sereine. Guerres, pandémies, changement climatique, crises politique et économique, démocratie en grande fragilité : la recherche du bonheur devient essentielle pour continuer à avancer dans ce flou permanent.
Hygge ou l'art de vie des pays scandinaves pour être heureux
C’est tout un mode de vie qui fait que les pays scandinaves arrivent en tête du classement World Happiness Report. La parfaite harmonie avec la nature est un point souvent pris en exemple pour une tranquillité d’esprit. L’environnement fait de lacs multiples et de forêts infinies renforce la résilience et la force intérieure.
Depuis huit ans, la Finlande arrive en tête de ce palmarès. Ce pays dirigé par cinq femmes fait de la famille une priorité nationale. Selon les statistiques de l’OCDE, c’est le seul pays où les pères passent plus de temps que les mères avec les enfants en âge d’être scolarisés, explique au Courrier international Mikko Koivumaa, diplomate posté au Japon et ambassadeur officieux du mode de vie finlandais.
La France tient la 33ème place au classement
Mais derrière la Finlande, le Danemark, tout comme l’Islande et la Suède, reste parmi les mieux notés du rapport annuel publié le 20 mars dernier et réalisé sous l’égide de l’ONU. Ce n’est pas un hasard si l’Europe du Nord domine ce classement. D’un point de vue économique et social, les Nordiques montrent qu’une vie simple, équilibrée et en connexion avec la nature peut engendrer un bonheur authentique et durable.
C’est exactement le message que souhaite faire passer Helen Russell dans l’article du Guardian. Voici sept exemples de cette mère de famille britannique pour avoir une qualité de vie à la danoise malgré la 33e place de la France au classement 2025.
Janteloven : vous n’êtes pas tout à fait comme les autres, et c’est très bien ainsi
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La règle sociale danoise du janteloven incarne le principe d’humilité et de modestie afin de garder les pieds sur terre. Ce code moral fut conceptualisé par l’écrivain dano-norvégien Aksel Sandemose dans son roman de 1936 Un fugitif recoupe ses traces. Dans ce roman, chaque membre de la société est appelé à s’intégrer au collectif. « Vivre à la danoise signifie que personne ne se soucie de la voiture que vous conduisez, par exemple, et si c’est le cas, c’est qu’elle est incroyablement ennuyeuse. De retour au Royaume-Uni, cet état d’esprit permet de garder le sens des proportions dans un pays où la hiérarchie est bien vivante. Cela signifie ne pas être trop impressionné par le statut, les titres ou la richesse, et j’enseigne à mes enfants à faire de même », explique Helen Russell au Guardian.
La confiance est le ciment de la société
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Avez-vous déjà vu ou entendu que les bébés danois faisaient leur sieste dans leur poussette au frais ? Cette pratique courante montre une confiance certaine en la société. « Les Danois font confiance à leurs voisins, aux institutions et même aux étrangers, 74 % d’entre eux estimant que “la plupart des gens sont dignes de confiance”. Au Royaume-Uni, la confiance peut sembler plus difficile à obtenir, mais elle existe toujours. La confiance que j’ai tant appréciée au Danemark est en train de germer dans les communautés britanniques. Je veux l’encourager dans ma famille », témoigne la mère de famille.
L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée n’est pas un mythe
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L’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée est central pour les Danois. Les chiffres de l’OCDE montrent que le Danois moyen ne consacre que 33 heures par semaine à son travail. « Le retour à la culture britannique de l’effervescence signifie que le stress familier de mes années londoniennes refait surface de temps en temps. Parfois, une fois les enfants couchés, il m’arrive de reprendre le travail si des échéances se profilent. Mais les études montrent que nous sommes plus productifs lorsque nous sommes bien reposés, alors je sais que je ferai un meilleur travail demain si je dors bien cette nuit. Les courriels peuvent attendre, les week-ends sont sacrés. »
Qu’il pleuve ou qu’il vente, sortez dehors
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Le friluftsliv, ou « vie en plein air », est profondément ancré dans la culture nordique. De nombreuses études ont d’ailleurs démontré le lien entre le rapport à la nature et la réduction du stress. « Au Danemark, le proverbe dit qu’il n’y a pas de mauvais temps, il suffit d’être mal habillé. Nous avons fait des promenades en famille sous la neige, la grêle et la pluie, ce qui aurait amené Noé à reconsidérer ses choix de vie. Je m’en tiens au friluftsliv au Royaume-Uni, même si les passants me regardent bizarrement lorsqu’il pleut. »
Le bénévolat est vital
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Le bénévolat est un acte d’altruisme qui renforce les liens avec les autres. Depuis quelques années, la science s’est intéressée à son pouvoir sur la santé mentale, et il n’y a pas de doute. Cette pratique contribue à l’épanouissement. « Près de la moitié des Danois font du bénévolat, contribuant ainsi à leur communauté par le biais de clubs, d’événements et d’écoles. Au Danemark, si vous voulez quelque chose qu’il s’agisse d’une équipe de football ou d’un club de lecture vous vous retroussez les manches et vous y arrivez. Ici, au Royaume-Uni, je participe à des événements communautaires et je fais du bénévolat dans ma bibliothèque locale. Si le Danemark m’a appris quelque chose, c’est que les petits actes de service construisent des communautés plus fortes. »
Moins, c’est vraiment plus
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L’art de la simplicité rend-il plus heureux ? C’est du moins ce que prône cette philosophie d’humilité et de détachement. « Les Danois sont très économes (les impôts sont élevés), et les objets sont donc souvent d’occasion, mais même les maisons les plus modestes ont quelques touches de design. J’ai pris cela à cœur, en gardant notre maison britannique intentionnellement dépouillée : la moitié de nos affaires sont encore dans des cartons. Je résiste à l’envie d’encombrer et de remplir chaque espace. Au lieu de cela, je me concentre sur la création d’une maison fonctionnelle, confortable et qui nous est propre, tout en respectant les règles d’or des intérieurs danois (pas de grandes lumières, beaucoup de lampes, des matériaux naturels et des tissus tactiles). »
Mais l’amabilité n’a jamais fait de mal à personne
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« La gentillesse dont j’ai fait l’expérience au Danemark ne s’est pas toujours manifestée rapidement. De l’avis général, si les gens vous aident si vous le demandez, ils ne vous le proposeront pas. On m’a expliqué que c’est parce que les Vikings sont indépendants, l’autonomie étant très appréciée dans la société danoise. En revanche, dans certaines régions d’Angleterre, les gens adorent se mêler de vos affaires. Tout le monde sait ce qui se passe. »
« Alors que je suis de retour au Royaume-Uni, je garde ces leçons à portée de main pour m’aider à garder les pieds sur terre. Après tout, la maison, ce n’est pas seulement l’endroit où l’on vit, c’est aussi la façon dont on vit », conclut la jeune femme.
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