Que dire et ne pas dire à une personne qui traverse une rupture amicale ou amoureuse ?
Un cœur brisé, qu’il s’agisse d’une rupture amoureuse ou d’une amitié brisée, est toujours difficile à porter. Si l’on est témoin de la souffrance d’un proche, on veut bien faire… mais trouver les bons mots est loin d’être évident. Certains commentaires, même bien intentionnés, peuvent consoler. D’autres, au contraire, risquent d’aggraver la douleur. Alors, que dire et que vaut-il mieux éviter lorsqu’on veut soutenir quelqu’un dans cette épreuve ?
Les mots marquent… longtemps
« Les mots, pour le meilleur ou pour le pire, restent gravés dans l’esprit des gens », rappelle au Time, Natalia Juarez, coach américaine en relations amoureuses. Une rupture bouleverse bien plus qu’une simple relation : elle touche l’identité, les projets, le quotidien. Dans ces moments fragiles, le moindre mot peut résonner comme un baume… ou comme une gifle.
Certaines expressions sont à proscrire. Dire que « le temps guérit toutes les blessures », par exemple, revient à « minimiser leur douleur », met en garde Natalia Juarez. Autre maladresse fréquente : conseiller de tourner la page en se jetant dans les bras d’un autre. « C’est indélicat », affirme-t-elle, ajoutant que tant les hommes que les femmes lui disent combien ils détestent entendre cela. Même remarque pour le fameux « au moins, vous n’étiez pas mariés », qui invalide une relation parfois très profonde. Et surtout, insiste la spécialiste : « Ne demandez jamais à votre ami pourquoi il n'a pas encore surmonté sa rupture. »
Accompagner sans imposer
Chaque séparation est unique. L’essentiel n’est pas d’avoir « la bonne formule », mais d’offrir un espace sûr où l’autre peut déposer ses émotions. Comme le rappelle au Time, la psychologue américaine Jan Miller, vouloir « régler » trop vite le problème peut être contre-productif. Être présent, écouter, accepter les silences : voilà ce qui compte.
Une rupture n’est jamais simple, et la guérison n’est pas linéaire. « Un jour, vous vous sentez vraiment mal, et le lendemain, vous vous dites : “OK, ça va mieux”, puis vous croyez apercevoir sa voiture et vous avez une crise émotionnelle », décrit Morgan Cope, professeure adjointe de psychologie au Centre College (Kentucky). Dans ces montagnes russes émotionnelles, les mots justes ne sont pas des formules magiques. Ils sont des balises, qui rappellent à la personne qu’elle n’est pas seule, qu’elle est entendue et qu’elle a le droit de ressentir ce qu’elle ressent.
Heureusement, il existe des mots qui soutiennent, valident les émotions et aident à avancer. En voici un diaporama.
Afficher les sources de cet article
C’est vraiment une grande nouvelle
Morgan Cope, recommande de commencer par une formulation neutre. « De cette façon, vous ne faites aucune supposition », explique-t-elle. Ensuite seulement, on peut adapter son discours selon que l’ami est soulagé… ou anéanti.
Félicitations
Car toutes les ruptures ne sont pas tristes. « Cela peut être agréable s'il a longtemps souffert et qu'il semble prêt à entendre cela », note Morgan Cope.
Tu as fait de ton mieux
Natalia Juarez rappelle que cette phrase permet de dissiper regrets et culpabilité : « Est-ce que cela s'est terminé trop tôt ? Aurions-nous pu essayer davantage ? Aurais-je pu aimer plus fort ? » Autant de questions douloureuses que cette reconnaissance aide à apaiser.
Maintenant, tu y vois plus clair
Même une relation floue laisse un vide. « Votre ami a probablement passé beaucoup de temps à ruminer, à réfléchir et à être obsédé par l’autre personne », explique Morgan Cope, au Time. Valider cette clarté nouvelle aide à avancer.
Tu ne repars pas de zéro, tu pars de ton expérience
Amber Lee, entremetteuse et cofondatrice du service de rencontres Select Date Society aux Etats-Unis, insiste : « Il est plus sage, plus fort et plus conscient de lui-même qu’auparavant. »
Il n’y a aucune honte à regretter quelqu’un qui ne vous convenait pas
« Nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ressentons », rappelle Amber Lee. Valider cette ambivalence libère de la culpabilité.
Ça n'a pas marché parce que ce n'était pas le bon choix, pas parce que tu n'es pas à la hauteur
Selon Amber Lee, cette nuance « réduit la honte et suscite la curiosité au lieu de l'autocritique ».