7 phrases à ne plus dire à vos enfants (même adultes)

Publié par La Rédaction Médisite
le 22/11/2025
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Les mots peuvent blesser, alors même que l’intention n’y est pas. Et c’est souvent le cas entre les parents et les enfants, même quand ces derniers sont devenus grands. Ces petites phrases ne sont pas anodines. Evitez-les !

La communication est le pilier fondamental de toute relation, et elle est d’autant plus importante dans le lien parent-enfant. Pourtant, même avec les meilleures intentions, des automatismes verbaux hérités ou prononcés sous le coup de la frustration peuvent se révéler de véritables "violences éducatives ordinaires" (VEO). Des mots qui font souvent autant de mal que les maux et qui peuvent impacter durablement vos relations familiales. 

Ne sous-estimez pas le poids et les effets des mots. Ces paroles sont absorbées par l'enfant et peuvent altérer la perception qu’il a de sa propre valeur, et quel que soit son âge. Car ce n’est pas parce que vos enfants ont grandi qu’ils sont devenus hermétiques à ce que vous leur dites. Ceci est d’autant plus vrai que des phrases maladroites auront ponctué leur enfance et pourront à nouveau exacerber des souvenirs douloureux ou des réflexes qui mettent à mal l’image de soi.

Manque de confiance en soi, il remonte souvent à l’enfance

Selon une revue systématique de 2023 menée par une équipe américaine et une équipe anglaise*, la violence verbale durant l'enfance est une composante clé de la maltraitance émotionnelle, associée à divers problèmes de santé mentale à long terme. Le cerveau des jeunes enfants, encore très malléable, est particulièrement sensible au stress généré par ces critiques. L'impact de ces mots sur le cerveau de l'enfant est désormais bien documenté, pouvant affecter le développement des structures cérébrales responsables de la régulation émotionnelle. Plus tard, ces mêmes mots vont réveiller des douleurs chez l'adulte. 

Des phrases anodines ? Pas tant que cela !

"Tu es trop sensible", "Tu ne fais jamais d'efforts", "Prends exemple sur ta sœur"... Ces phrases, souvent prononcées dans la vie de tous les jours sont loin d'être anodines. Répétées au fil des ans, elles agissent comme des gouttes d’eau qui érodent la pierre de la confiance en soi. Loin d’être oubliées, ces paroles s’impriment dans le psychisme en développement de l’enfant et peuvent forger des schémas de pensée qui mèneront, à l’âge adulte, à une anxiété chronique, une dévalorisation constante et un perfectionnisme épuisant. Il s'agit d'une architecture invisible dont les fondations ont été posées bien avant que nous ayons les outils pour les comprendre.

Il est cependant possible de transformer ces réflexes toxiques en leviers d'épanouissement. Comment ? En remplaçant le jugement par l'empathie. Adopter un langage qui valide les émotions et valorise l'effort est un des piliers de la parentalité positive, et les alternatives que nous allons explorer sont conçues dans cet esprit. Un réflexe à adopter à tous les âges, car il n’est jamais trop tard pour réparer la communication parents-enfants. Ce diaporama vous propose un guide pour identifier les mots à bannir et les remplacer par des tournures constructives.

Phrase toxique n°1 : « De mon temps, c'était plus facile »

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Cette phrase minimise le vécu actuel de l’interlocuteur, lui impose un fardeau de comparaison intergénérationnel et le fait se sentir incompris ou inadapté à son époque. L’alternative constructive est : « Le monde a beaucoup changé, et c'est toi qui vis cette réalité. Quels sont tes outils pour t'adapter ? ». Cette reformulation instaure l'empathie en reconnaissant que la réalité d'aujourd'hui comporte ses propres défis. Elle replace l’autre dans un rôle actif, l'encourageant à trouver des solutions aux problèmes qu'il rencontre et à se sentir soutenu dans son propre cheminement.

Phrase toxique n°2 : « Tu dramatises / Arrête de te plaindre, ce n'est rien »

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Minimiser les émotions de votre fils ou de votre fille envoie le signal que son ressenti n'est pas valide ou digne d'intérêt. À terme, il apprend à se couper de ses émotions et à les refouler, ce qui nuit à sa régulation émotionnelle. Il vaut mieux dire : « Je vois que tu es très en colère/triste. Peux-tu m'expliquer ce qui te blesse en ce moment ? ». Valider l'émotion sans la juger permet à vos enfants de se sentir compris et l'aide à mieux la gérer, renforçant la confiance dans la relation. Face à une rupture amoureuse par exemple, des mots comme « C’est une douleur réelle, je te crois. Je suis là pour toi » sont plus adaptés.

Phrase toxique n°3 : « Je suis déçu(e) de toi »

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Exprimer sa déception personnelle crée un sentiment de culpabilité écrasant, car vos enfants, même adultes, cherchent votre approbation parentale. Privilégiez : « Je vois que le résultat n'est pas celui que tu espérais. Que vas-tu apprendre de cette expérience ? ». Cela dissocie l'action de la valeur de la personne et remplace le blâme par une perspective de croissance. Selon une étude américaine publiée dans la revue *Psychological Science *en 2016, les parents qui perçoivent l'échec comme une occasion d'apprendre ont des enfants qui développent une plus grande capacité à croire en leur potentiel d'amélioration.

Phrase toxique n°4 : « Parce que je l'ai dit ! »

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Cette réplique autoritaire coupe court à la discussion. D’autres phrases du même type peuvent rompre le dialogue et mener parfois à des brouilles familiales inutiles. Proposer une brève explication, sans forcément négocier la limite, est une approche plus respectueuse : « Je sais que tu n’aimes pas cette décision. Je vais t’expliquer rapidement pourquoi, puis on avance. »

Phrase toxique n°5 : « Pourquoi tu ne fais pas comme ta sœur / les autres enfants ? »

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La comparaison est un poison pour la confiance : elle installe un sentiment d'infériorité, fragilise l'amour-propre et alimente une rivalité malsaine. L'alternative bienveillante est : « Je vois l'effort que tu as mis là-dedans. Tu as une façon unique de faire les choses, et je crois en tes capacités. » En se concentrant sur les forces et l'unicité de l'enfant, elle valorise le processus plutôt que le résultat. Ce type de phrases positives renforce durablement l'estime de soi de l'enfant, bien plus efficacement que toute comparaison.

Phrase toxique n°6 : « Tu es toujours maladroit(e) / tu n'écoutes jamais »

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Coller une étiquette comme "maladroit" ou "paresseux" pousse l'enfant à s'identifier à ce trait négatif et à reproduire le comportement reproché, encore et encore, tout au long de sa vie. Il est plus constructif de critiquer l'action, et non la personne : « J'ai remarqué que ton comportement dans cette situation a créé [telle conséquence]. Comment pourrions-nous faire différemment la prochaine fois ? » Remplacer le "Tu es..." par un "Ce que tu as fait est..." descriptif permet de qualifier l'acte sans attaquer l'identité, tout en invitant à la recherche de solutions et à la responsabilisation.

Phrase toxique n°7 : « Si tu ne fais pas [x], je ne te laisserai pas faire [y]. »

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La menace ou le chantage affectif ne fonctionne pas, ni chez les ados ni chez les enfants devenus adultes. Ce type d’attitude peut aussi se retourner contre les parents, qui peuvent par exemple être privés de leurs petits-enfants, quand leur propres enfants usent de ce type de chantage affectif.

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