AVC, anevrisme… la fabrication des stents et des catheters en images

Cathéter et stent : des outils de NRI

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En France, les anévrismes et les malformations artério-veineuses sont quasiment tous traités par NeuroRadiologie Interventionnelle (NRI), une spécialité médicale qui résout les problèmes vasculaires cérébraux en intervenant uniquement par voie sanguine, sans chirurgie.

Dans ce cas, les neuroradiologues insèrent un long cathéter au niveau de l’artère fémorale et le font remonter jusqu’à la zone cérébrale à soigner. Ils insèrent dans ce cathéter un micro-cathéter qui porte le stent pour déposer ce dispositif à l’endroit voulu.

À lire aussi : Comment réparer une malformation artério-veineuse dans le cerveau : les images au bloc

Point de départ : des billes de matériau biocompatible

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Les longs cathéters indispensables à la NRI sont fabriqués par des usines spécialisées dans les dispositifs médicaux. Medisite a visité les locaux de l’entreprise française Balt, fondée en 1977 et installée à Montmorency (Val d’Oise).

Ces dispositifs sont fabriqués à partir de billes de matériaux biocompatibles comme le polyuréthane ou le silicone.

Fabrication des cathéters par extrusion

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La fabrication du cathéter se fait par extrusion, un procédé de fabrication par écoulement de matière.

Sur la photo (de droite à gauche) :

Etape 1 : Un stock de billes est placé en début de chaîne dans la machine à extrusion.

Etape 2 : Les billes sont extrudées : elles sont transformées en microtubes plus ou moins souples selon le matériau choisi.

Etape 3 : Les tubes destinés à être utilisés comme cathéter sont expulsés de la machine à extrusion et récupérés par les employé·e·s de l’usine.

En NRI, le cathéter très long car il doit parcourir le réseau sanguin de l’artère fémorale jusqu’au cerveau : les tubes fabriqués ici mesurent entre 1,50 et 1,70m.

Une vérification minutieuse de chaque cathéter

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Les employé·e·s de l’usine vérifient ensuite que chaque tube produit par extrusion est conforme, possède un diamètre calibré et pourra bien poursuivre la chaîne de production.

Chaque cathéter a en effet pour vocation d’être utilisé en NeuroRadiologie Interventionnelle, une spécialité médicale si minutieuse qu’un défaut de cathéter pourrait entraîner de lourdes conséquences chez le ou la patient·e.

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Assemblage des cathéters

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Les tubes de cathéters fabriqués et vérifiés par les ouvrier·ère·s changent ensuite de zone. Ils arrivent dans une nouvelle pièce où les cathéters sont assemblés sous des loupes binoculaires.

Création d’une partie détachable

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Une des étapes est de constituer manuellement une partie distale détachable. Ainsi, si le bout du cathéter reste collé dans la colle biologique en cours d’intervention, les neuroradiologues pourront la laisser en place dans le vaisseau sanguin et retirer le reste du cathéter. Cette petite partie restante ne posera pas de problème à l’organisme.

La réalisation de la partie détachable se fait de manière extrêmement précise, à la main, sous loupe binoculaire.

Fixation d’une bague au bout du cathéter

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Maintenant que les cathéters sont fabriqués, place aux stents.

Un stent est un dispositif médical qui a la forme d’un tube creux spiralé. Sa fonction principale est de maintenir un vaisseau sanguin ouvert pour permettre un flux normal, par exemple dans le cas d’une sténose*. Les stents sont également utilisés pour traiter certains anévrismes en empêchant qu’ils ne se rompent ou pour éviter les saignements dans le cas d’une malformation artério-veineuse cérébrale. Ils peuvent aussi être utilisés pour retirer un caillot sanguin d’un vaisseau.

Ces dispositifs sont construits à partir de filaments de nitinol, un alliage de nickel et de titane. Cette matière très souple présente l’avantage de reprendre sa forme initiale en se déployant hors d’un cathéter.

Les ouvrier·ère·s tissent chaque stent à la main, sous une loupe binoculaire, en s’aidant d’une bobine sur laquelle le motif de la spirale du stent désiré est gravé.

*La sténose est un rétrécissement du calibre d’un vaisseau sanguin.

Stent : un tissage manuel

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La fabrication d’un stent dure entre 20 minutes et 1h30 selon la complexité et la finesse des modèles.

À l’usine Balt, les ouvrier·ère·s changent régulièrement de poste : assemblage du cathéter, tissage, fixation des bagues de métal… Un planning tournant leur permet de ne pas user leur concentration sur une même tâche répétée à longueur de semaines.

De 20min à 1h30 de tissage par stent

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Plusieurs modèles de stents sont fabriqués dans l’usine. Sur cette photo, il s’agit d’un stent "catch" ou Stentriever. Il est utilisé pour retirer les caillots des vaisseaux. Les médecins insèrent un cathéter jusqu’au caillot, y glissent ce type de stent qui agrippe le caillot dans son grillage particulier. Les médecins retirent ensuite le tout, libérant le vaisseau sanguin obstrué. La circulation sanguine est ainsi restauré et le risque d’AVC ischémique abaissé.

Un stent pour retirer un caillot

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L’usine Balt fabrique également le plus petit stent du monde, appelé Silk Vista Baby, qui mesure 0,43 mm de diamètre. Il est utilisé pour traiter les anévrismes, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les malformations artério-veineuse par neuroradiologie interventionnelle.

Le plus petit stent du monde

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Une fois les stents fabriqués, il faut faire en sorte qu’ils soient bien acceptés par l’organisme dans lequel ils seront placés. Pour cela, les fabricants déposent à la surface du stent une molécule brevetée constituée de différents acides aminés. Cette molécule rend le dispositif invisible aux yeux du système immunitaire. Sans cette technique, le stent risquerait d’être reconnu comme un corps étranger et pourrait entraîner la formation d’un caillot, générant un risque d’AVC ischémique. Même avec ce revêtement, les médecins s’assureront qu’aucune complication ne survient au cours de la pose, dans les 20 minutes qui suivent puis trois ou six mois plus tard.

Et ce n’est pas tout : les cathéters ont eux aussi droit à un traitement de surface. Dans l’usine, ils reçoivent en effet une couche de traitement hydrophile pour faciliter leur navigation dans les artères et donc diminuer le temps d’intervention.

Enfin, les cathéters sont envoyés dans une usine externe où ils seront stérilisés à l’oxyde d’éthylène. Toutes ces étapes garantissent au médecin une intervention sure et la moins traumatique possible pour le ou la patient·e. Stents et cathéters sont désormais prêts pour le bloc opératoire !

Sur la photo : deux types de stents observés à la loupe binoculaire.

Des stents invisibles pour le système immunitaire

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Sources

Journée au service de neuroradiologie interventionnelle de la Fondation Rothschild et à l’usine Balt de Montmorency (Val d’Oise) organisée par  le Syndicat National de l'Industrie des Technologies Médicales (Snitem).

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