8 questions taboues sur les pertes vaginales
Sommaire

J'ai des pertes blanches abondantes, faut-il s’inquiéter ?

Ce qu’il faut savoir : les pertes blanches sont naturelles chez la femme. Il s’agit de sécrétions qui montrent une activité physiologique normale du vagin. Elles sont également essentielles pour le lubrifier. Mais elles ne se manifestent pas de la même façon selon les personnes. Certaines se plaignent d’en avoir tous les jours, d’autres sporadiquement mais de manière abondante et d’autres encore avant et après les règles. Il n’est pas rare de constater une variation du "flux" au fur et à mesure du cycle.

L’avis du gynécologue : "Le vagin est un organe humide naturellement et il est normal que le col de l’utérus sécrète de la glaire. Cela peut s’avérer variable en fonction des femmes, comme celles qui disent avoir des règles sur une semaine et d’autres seulement pendant trois jours", explique le Dr David Elia qui précise cependant qu’il faire attention à "un changement en terme d’abondance"

Pourquoi mes pertes blanches ont une odeur ?

Ce qu’il faut savoir : les pertes blanches sont le plus souvent inodores. Mais les femmes qui connaissent des pertes blanches quotidiennes peuvent le remarquer : il n’est pas rare de sentir une légère odeur particulière, souvent âcre. Cette sensation ne doit inquiéter que si l’odeur en question est vraiment forte ou différente de la norme et rappelle celle d’un "poisson pourri". Sinon, leur odeur naturelle peut même s’avérer agréable pur certains hommes qui la trouvent "aphrodisiaque". De fait, il faut faire la distinction entre pertes blanches "odorantes" et "malodorantes".

L’avis du gynécologue : " Tout a une odeur mais il n’y aucune ambiguïté entre une odeur de pertes ordinaires et celle de poisson pourri qui marque le plus souvent une vaginose bactérienne. Dans ce cas-là l’odeur est encore plus forte durant les règles ou un rapport sexuel car les mauvaises odeurs s’exhalent au contact de liquide à PH élevé comme le sang ou le sperme", explique le Dr David Elia.

Mes pertes blanches ont une couleur étrange, pourquoi ?

Ce qu’il faut savoir : les pertes blanches portent bien leurs noms puisqu’elles se caractérisent par une couleur blanche, plus ou moins foncée selon la période du mois. Sous l’influence du cycle menstruel, elles peuvent survenir sous différentes couleurs, de laiteuse voire translucide à l'ovulation à un blanc "œuf" plus opaque dans la période qui suit. Elles peuvent même revêtir un aspect légèrement jaune dans la culotte en séchant. Mais si les pertes vaginales deviennent verdâtres, brunâtres, jaunâtres, grises, ou qu’elles sont accompagnées de sang ou encore de douleurs dans le bas-ventre, il est important de consulter un spécialiste.

L’avis du gynécologue : "Les pertes blanches sont le plus souvent translucides avant ovulation puis blanches ou de couleur blanc-jaunâtre mais tout dépend de leur abondance. Si elles sont vraiment jaunâtres ou verdâtres, il peut s’agir d’une vaginose bactérienne même s’il n’y pas de mauvaises odeurs. Si elles ressemblent plus à du lait caillé, c’est plus probablement une mycose, surtout si elles s’accompagnent de prurit vulvaire", précise le Dr David Elia.

Mes pertes blanches ont une couleur étrange, pourquoi ?

J’ai des importantes pertes blanches après un rapport sexuel, que faire ?

Ce qu’il faut savoir : on peut avoir l’impression de noter la présence de pertes blanches plus abondantes après un rapport sexuel. Mais il ne faut pas les confondre avec d’autres types de sécrétions vaginales. Les pertes blanches ne varient pas en fonction de l’excitation sexuelle, mais la lubrification vaginale oui. Si le rapport n’est pas protégé avec un préservatif, le vagin peut contenir du sperme et ce dernier peut également "garder" des traces de lubrifiant, celui du préservatif ou celui ajouté avant le rapport. Donc il n’est pas rare que ce mélange forme ce que l’on peut considérer à tort comme des pertes blanches.

L’avis du gynécologue : "Non, le rapport sexuel en soi ne donne pas des pertes blanches différentes, si c’est le cas c’est en raison d’un germe quelconque et il faut aller consulter", explique le Dr David Elia.

Pertes blanchesavec démangeaisons et brûlures, faut-il consulter ?

Ce qu'il faut savoir : si les pertes blanches peuvent survenir quotidiennement, elles ne doivent jamais s’accompagner de brûlures ou de démangeaisons. Si c’est le cas, il peut s’agir de la manifestation d’une infection vaginale dont les causes sont multiples : un champignon (mycose génitale) une bactérie (vaginose bactérienne) ou une MST/IST. Tous ces germes peuvent envahir le vagin et provoquer une infection, mais on peut le diagnostiquer dans la plupart des cas à partir des caractéristiques des pertes blanches. Il ne faut pas non plus négliger un signe d’alerte important, par exemple celui d’une douleur pendant un rapport.

L’avis du gynécologue : "Les pertes normales ne grattent pas, ne piquent pas, ne provoquent pas de démangeaisons. Si les démangeaisons qui accompagnent ces pertes concernent toute la région de la vulve, il s’agit à 99% d’une mycose. Pour la vaginose bactérienne, les pertes sont abondantes et malodorantes. Pour les infections comme la chlamydia ou le gonocoque, les signes sont plus discrets mais on note souvent par exemple l’apparition de brûlures urinaires", déclare le Dr David Elia.

Pertes blanchesavec démangeaisons et brûlures, faut-il consulter ?

Un changement de consistance est-ce normal ?

Ce qu’il faut savoir : il se peut que la consistance des pertes blanches change en fonction du cycle hormonal, car elles sont influencées par l’action des oestrogènes, de la grossesse ou de l’excitation sexuelle. Il n’est pas rare de constater des pertes blanches plus abondantes en milieu de cycle (d’apparences laiteuses au début, elles peuvent devenir foncées en fin de mois) car associées à de la glaire cervicale. C’est à un changement d’apparence soudain qu’il faut prêter attention, si elles deviennent sans raison granuleuses, grumeleuses, gluantes ou avec un aspect lait caillé. Il faudra dans ce cas le faire savoir à un médecin qui déterminera ou non une possible infection.

L’avis du gynécologue : "Il ne faut pas s’inquiéter de voir après ovulation que les pertes deviennent moins transparentes et plus "blanc d’œuf cuit" car c’est la glaire qui devient plus solide après ovulation, souligne le Dr David Elia. En revanche une mycose peut expliquer un aspect « grumeleux » dit aussi lait caillé. Et tout autre changement de caractéristique de la glaire peut expliquer une vaginose".

Serviettes ou tampons : utiles contre les pertes vaginales ?

Ce qu’il faut savoir : il est normal d’utiliser des protections périodes pendant les règles, mais ces dernières ne sont pas adaptées pour la période du cycle où les pertes blanches apparaissent. Les femmes qui en ont quotidiennement et/ou de manière abondante sont tentées d’y avoir recours en dehors du cycle, mais il s’agit d’une mauvaise habitude : le tampon augmente le risque de mycoses s’il est utilisé "à sec" car il assèche la paroi vaginale et les serviettes, imperméables à l’air, provoquent la multiplication des bactéries. Le mieux est encore le protège-slip en cas de pertes importantes, même si une bonne hygiène intime ne nécessite pas leur utilisation quotidienne.

L’avis du gynécologue : "Les tampons ne doivent pas être utilisés plus de six à huit heures et les serviettes sont à privilégier pendant la nuit pour respecter cette durée maximum", rappelle le Dr David Elia, qui met en garde contre le syndrome du choc toxique, "une infection généralisée exceptionnelle mais très grave qui se déclare si les tampons sont utilisés pour pallier à des pertes ayant pour origine une infection ou sont laissés beaucoup trop longtemps en place".

Serviettes ou tampons : utiles contre les pertes vaginales ?

Un contraceptif oral peut-il influer sur mes pertes vaginales ?

Ce qu’il faut savoir : la consistance des pertes blanches change en fonction du cycle menstruel et donc selon les variations d'hormones telles que l'œstrogène. Les femmes sous pilule peuvent noter une différence car ce contraceptif peut diminuer les pertes vaginales en bloquant l’ovulation. De fait, elles ont généralement moins d’écoulement de glaire qui donne des pertes liquides et filantes au moment de l’ovulation que les femmes qui ne possèdent pas ce contraceptif. Mais cet effet n’est pas durable si la pilule est arrêtée.

L’avis du gynécologue : "La pilule va arrêter la sécrétion de la glaire, ce qui peut expliquer pourquoi une femme se sentira moins mouillée, atteste le Dr David Elia. En revanche, ces sécrétions peuvent s’avérer plus importantes chez les femmes qui sont sous stérilet et les patientes sous pilule qui changent pour ce contraceptif font souvent la remarque".

Sources

Merci au Dr David Elia, gynécologe-obstétricien à Paris

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