La sylvothérapie, quand les arbres soignent les maux

Publié par Elodie Vaz
le 15/07/2024
young woman in nature tree hugging
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Et si pour être heureux, il suffisait d’enlacer un arbre ? C’est l’effet recherché de cette pratique venue tout droit du Japon. Cette thérapie possède selon les Japonais un impact mesurable sur de nombreux maux du quotidien.

À l’abri sous les feuilles d’un chêne centenaire, dans la pâle lumière déclinante d’un après-midi d’été en forêts, les arbres assurent une protection contre la chaleur. Mais bien au-delà d’un effet protecteur, leur impact sur le bien-être est puissant selon des études japonaises. Alors que la santé est devenue une des priorités des Français, la sylvothérapie séduit de plus en plus. 

Cette activité à vue le jour au Japon dans les années 1980 sous le nom de Shinrin Yoku, parfois traduit par "bain de nature", elle était cependant répandue depuis de nombreuses années. 

C’est le Dr Qing Li, biologiste et professeur de l’école de médecine de Tokyo qui popularise le sujet en publiant ses différentes études scientifiques dans l’ouvrage "Shinring Yoku", l’art et la science du bain de forêt des éditions First. La forêt serait selon lui l’endroit idéal pour évacuer les pressions et retrouver le contact avec ses sens. 

"La fréquentation des espaces verts par des résidents urbains, plusieurs fois par semaine permettait de réduire le recours aux médicaments psychotropes de 33 %, d’antidépresseurs de 36 % et d’anti histaminique de 26 %"

La nature a en effet une place importante dans la société japonaise. "Il est évident que la sylvothérapie soit plus facilement banalisée dans un pays qui met des arbres sur ses écrans publicitaires que chez nous" explique Florence Guérin, sylvothérapeute au média L’info durable en 2022.  

"Nous ne sommes pas faits pour vivre en zone urbaine. Quand j’analyse le rythme de vie d’un citadin, c’est tout simplement affolant. Plus nous sommes cloisonnés, plus nous sommes cernés. Mon meilleur exemple n’est autre que celui de la voiture, où l’on constate une augmentation de l’agressivité de la plupart des automobilistes lorsqu’ils prennent le volant", souligne-t-elle. 

Cette pratique a commencé à prendre de l’ampleur en Europe après le confinement. Les Français, cherchent des moyens de diminuer le stress de la vie quotidienne. Une équipe de scientifiques finlandais a mis en évidence en 2022 dans une étude que la fréquentation des espaces verts par des résidents urbains, plusieurs fois par semaine permettait de réduire le recours aux médicaments psychotropes de 33 %, d’antidépresseurs de 36 % et d’anti histaminique de 26 %. 

Voici un diaporama des bienfaits sur la santé de cette pratique.

Réduction de la tension artérielle

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hugging trees because they do so much for us
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Dans une méta-analyse de décembre 2022, incluant 21 études sur la pression sanguine (2 270 participants), et 13 études sur le cortisol salivaire utilisé comme marqueur de stress (1 786 participants), des preuves considérées comme “solides” ont montré que la sylvothérapie présente des effets thérapeutiques bénéfiques sur la santé physiologique et psychologique des résidents urbains en réduisant la pression sanguine et le stress par diminution du cortisol. Les sessions d’une durée égale ou supérieure à 20 minutes étaient plus efficaces que celles durant moins de 20 minutes.

Réduction du stress

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businessman at the woods embrace a tree trunk
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En 2022, Cecil Konijnendijk, chercheur Néérlandais sur la foresterie urbaine émet sa théorie des "3-30-300" pour profiter des bienfaits des arbres : pouvoir voir au moins 3 arbres depuis son domicile, son travail ou son école ; bénéficier d’au moins 30 % de surface arborée dans son environnement immédiat, et ne pas habiter à plus de 300 m d’un espace vert accessible.  

Une équipe de chercheurs a confirmé les bienfaits de cette règle de vie sur la santé mentale des Barcelonais, tout en constatant qu’à peine 5 % d’entre eux remplissaient strictement les conditions du "3-30-300".

Réduction de l’anxiété

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a caucasian man hugging a tree
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Les arbres permettent une augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique et une réduction significative de la fréquence cardiaque, qui permet une amélioration de l'humeur, une réduction de la tension, de l’anxiété. 

Réduction de la fatigue

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environmentalist tree hugger is hugging wood trunk in forest, female arms around the tree, selective focus
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Les arbres permettent une augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique qui permet une réduction de la fatigue et de la confusion mentale. 

Réduction de la dépression

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nature lover, close up of child hands hugging tree with copy space
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Les arbres permettent une augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique et une réduction, qui permet une amélioration de l'humeur et de la dépression. 

Réduction de la fréquence cardiaque

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an older man lovingly hugs a tree trunk and feels relaxed and good hugging a tree is good for the immune system, protects against heart attack, depression, stress and burnout
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Les arbres permettent une augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique et une réduction significative de la fréquence cardiaque.

Réduction de la colère

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caucasian woman holding arms around tree in park during the autumn
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Les arbres permettent une augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique, qui permet une amélioration de la colère et de l’hostilité.

 

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