Sommaire
Définition : la ménopause, qu’est-ce que c’est ?
De même que la puberté, la ménopause est une phase hormonale naturelle de la vie des personnes de sexe féminin. Elle intervient en général entre 45 et 55 ans (51 ans en moyenne en France) et marque la fin de la période fertilité. C’est pourquoi le signal principal est l’arrêt des règles : une femme est considérée comme ménopausée lorsqu’elle n’a pas eu ses règles depuis plus d’un an (hors autres raisons comme la prise de pilules spécifiques ou certains problèmes de santé).
Causes : la fin des ovocytes
Les ovaires, glandes génitales du système reproducteur féminin, servent à produire les hormones sexuelles (œstrogène et progestérone) et les ovules. Or, ces dernières sont stockées depuis la naissance, et leur nombre diminue au fil du temps et des cycles hormonaux. Lorsque ce stock d’ovules s’épuise, le cycle ovarien se stoppe alors naturellement : c’est la ménopause. Elle marque la fin des cycles menstruels et donc de la possibilité de tomber enceinte, et s’accompagne également d’une grosse chute de production des hormones sexuelles.
La préménopause : première étape
Cet arrêt ne s'opère pas de manière soudaine, mais en plusieurs étapes. Il est précédé par une période de transition de deux à quatre ans dite préménopause, ou périménopause. C’est à ce moment, parfois confondu avec la ménopause, qu’apparaissent en réalité les signes désagréables. Ces derniers, qui diffèrent selon les personnes, comprennent :
- des règles irrégulières
- des bouffées de chaleur
- des sueurs nocturnes
- une sécheresse vaginale
- des fuites
- des infections urinaires
- des difficultés à dormir
- une difficulté à se concentrer
- un risque accru d’anxiété ou de dépression
- un syndrôme prémenstruel plus intense qu’à l’accoutumée : seins douloureux et/ou gonflés, fatigue, irritabilité
La plupart de ces symptômes disparaissent tous seuls, en général quelques années après l’arrêt des règles. Néanmoins, il arrive qu’ils persistent plus longtemps, voire à vie, nécessitant parfois un suivi médical.
Les conséquences : physiques et psychologiques
Une fois la réserve d’ovocytes totalement épuisée et les règles arrêtées depuis plus d’un an, la personne est considérée comme en phase de ménopause. Outre l’arrêt du cycle menstruel, l’arrêt de la production d'œstrogène et de progestérone peut avoir des effets sur le corps. Ces conséquences physiques, plus ou moins importantes selon la personne et son mode de vie, comprennent :
- une ossature plus fragile
- une répartition de graisse différente
- un risque plus élevé de cholestérol et d'athérosclérose
- un risque plus élevé de pression artérielle
- un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires
- ds troubles de la mémoire et de la concentration
- des ongles et cheveux plus fragiles
D’autres effets, plus rares, ont également été recensés. Par exemple, une personne concernée sur dix connaît une baisse de la libido. D’autres expérimentent une peau plus sèche, des maux de tête, l'apparition d’allergies, asthme ou eczéma, etc. Retrouvez la liste complète ici.
Mais les conséquences de la ménopause ne sont pas que physiques. Au niveau psychologique, il peut arriver que cette étape de la vie soit compliquée à accepter et à vivre. Premièrement, dans 20 à 25 % des cas, les symptômes sont parfois extrêmement désagréables ou douloureux. Couplés à la chute d’hormones, ils peuvent mener à des troubles anxieux ou dépressifs.
Ceux-ci sont également favorisés par les changements physiques. Certaines femmes peuvent mal vivre cette étape symbolique du temps, la modification de leur apparence, ou encore le fait qu’une part de leur féminité liée à la reproduction soit derrière elle. Bien qu’en réalité, le fait d’être ménopausée n’enlève rien à la féminité, la pression sociale ou de l’entourage peut parfois faire germer cette idée reçue. Celle-ci peut être encore plus ancrée chez celles qui connaissent à cette période une perte de libido. Toutes ces difficutés peuvent favoriser les troubles phychologiques ou même alimentaires.
Les traitements : hormonal, médicamenteux, naturel…
Heureusement, des solutions existent. La ménopause ne peut pas être “soignée”, car il ne s’agit pas d’une maladie. Mais certains de ses symptômes et conséquences peuvent être soulagés.
Pour ce faire, il est possible de se rapprocher d’un médecin généraliste ou d’un gynécologue. Selon le profil et la gravité de l’impact des symptômes, un traitement hormonal substitutif de la ménopause (THM) peut être prescrit. Celui-ci, choisi par 6 % des personnes concernées en France, est essentiellement composé des hormones que le corps a naturellement cessé de produire. Il agit notamment sur les bouffées de chaleur, la perte osseuse et la sécheresse vaginale. Il comprend toutefois des contre-indications, notamment chez les femmes ayant souffert d’un cancer du sein ou d’un AVC. En outre, les effets secondaires sont nombreux. Ils comprennent un risque plus élevé de plusieurs cancers, d’AVC, de thrombose veineuse, de fibrome, de calculs biliaires et le retour de l’endométriose chez les femmes concernées.
Le THM n’est pas seul à pouvoir traiter les effets de la ménopause. En effet, chaque problème de santé peut être pallié avec le remède adéquat. Pour ce faire, vous pouvez vous rapprocher du spécialiste concerné : gynécologue, cardiologue, endocrinologue, orthopédiste… De même, pour les personnes souffrant de difficultés psychologiques dues à ces changements, un suivi psychologique ou psychiatrique peut être nécessaire.
Enfin, les médecines douces, en complément d'un suivi médical classique, peuvent aider à soulager certains symptômes. De nombreuses plantes médicinales sont notamment louées pour leurs bienfaits dans ce domaine. Retrouvez-les ici. Plus globalement, une alimentation équilibrée, ainsi que l’arrêt du tabac et le ralentissement de la consommation d’alcool aident également à passer cette étape.
La ménopause précoce, késako ?
On parle d’insuffisance ovarienne, ou de ménopause précoce, lorsque l’arrêt définitif des règles a lieu avant 40 ans. Passé cet âge, même si la ménopause intervient avant les 51 ans habituels, elle n’est pas considérée comme précoce.
La ménopause précoce peut avoir plusieurs causes, comme certaines anomalies chromosomiques, maladies auto-immunes ou troubles métaboliques. De même, les chimiothérapies et radiothérapies nécessaires dans le traitement de certains cancers peuvent aussi avoir cet effet. Enfin, l’ablation des ovaires provoque logiquement la ménopause.
Les symptômes sont sensiblement les mêmes que ceux de la ménopause. Une ménopause précoce ne présente pas de risque particulier, si ce n’est le fait de ne plus pouvoir tomber enceinte. Pour les personnes concernées, il peut donc être essentiel d’être prévenue à l’avance. Si vous avez un doute, rapprochez-vous d’un spécialiste qui pourra vous faire faire les tests nécessaires. Si le diagnostic est posé à temps, une personne en phase de ménopause précoce qui souhaite tomber enceinte peut procéder à une fécondation in-vitro.