Épidémie de VIH en Savoie : l'importance du dépistage, même chez les seniors

L’Agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes parle d’une augmentation inquiétante des contaminations par le VIH dans un communiqué publié le 9 décembre. Entre avril et novembre 2024, les services d’infectiologie des centres hospitaliers de la région ont identifié 14 cas de contamination au VIH avec la même souche virale. En alertant, l’agence sanitaire et les associations renforcent le message de prévention et de dépistage. Mais les seniors constituent-ils l’angle mort de la prévention de ce virus ? C’est du moins ce que pointe du doigt un sondage Ifop de 2022.

En quelques décennies, la sexualité des seniors s’est transformée. Pourtant, le sondage révèle que cette population perçoit une infection par le VIH comme un risque lointain. Sur 1 500 personnes âgées de 50 à 79 ans interrogées, 72 % se déclarent actives sexuellement : 66 % avec un seul partenaire et 6 % en multipartenariat. L’enquête démontre que les seniors sous-estiment leur risque d’infection par ce virus. Des résultats qui inquiètent les médecins et les associations.

Dans un rapport publié en 2022 par Santé publique France sur les contaminations au VIH, les seniors constituent une part importante de l’épidémie en France, avec 23 % des nouvelles découvertes survenues dans cette classe d’âge en 2021.

L’importance de la prévention et du dépistage chez les seniors

La prévention et le dépistage constituent les deux volets primordiaux pour se protéger. Pourtant, selon le sondage, parmi les 6 % de seniors ayant plusieurs partenaires sexuels, 24 % disent ne jamais utiliser de préservatif. Concernant le dépistage, seuls 7 % des personnes interrogées ont pratiqué un test VIH au cours des 12 derniers mois. Chez les 6 % de multipartenaires, ce taux n’atteint que 28 %.

L’ARS rappelle que le test sanguin de dépistage du VIH peut être réalisé sans ordonnance, sans rendez-vous, sans avance de frais et dans n’importe quel laboratoire d’analyse médicale.

L’agence souligne également l’efficacité du traitement du VIH, qui permet, pour les personnes porteuses du virus, de réduire la charge virale proche de zéro et d’éviter la contamination. "Ce sont les personnes non diagnostiquées et/ou non traitées qui transmettent le virus", précise-t-elle dans un communiqué.