Douleur brutale au ventre : trois signes d’anévrisme de l'aorte qui nécessite une urgence vitale

L'anévrisme de l'aorte abdominale se développe dans l'ombre. Cette pathologie correspond à une dilatation progressive de l'aorte, l'artère principale qui traverse l'abdomen pour irriguer le corps. Le véritable danger se trouve dans son caractère insidieux : la maladie n'entraîne généralement aucun symptôme perceptible tant que la paroi artérielle tient bon. Pourtant, les statistiques concernant la mortalité de l'anévrisme de l'aorte abdominale placent ce trouble au troisième rang des causes de décès cardiovasculaires, juste derrière l'infarctus et l'AVC.

Ce risque concerne majoritairement les hommes, en particulier après 65 ans. Plusieurs facteurs aggravent la situation, notamment le tabagisme, l'hypertension artérielle ou des antécédents familiaux. Lorsque le diamètre de cette dilatation dépasse 5 à 5,5 cm, la paroi artérielle devient instable. La rupture constitue alors une urgence vitale absolue, affichant un taux de mortalité d'environ 50 % même pour les patients parvenant à l'hôpital. Comprendre l'évolution de l'anévrisme de l'aorte abdominale, ses symptômes et sa rupture potentielle est donc une nécessité pour les populations à risque.

Un examen de cinq minutes pour éviter le pire

Face à cette menace silencieuse, la médecine dispose d'une arme préventive redoutable. Le dépistage permet d'identifier l'anomalie bien avant qu'elle ne devienne critique, autorisant une surveillance active ou une intervention programmée. L'examen de référence est l'échographie abdominale. Simple, indolore et non invasif, ce test s'apparente à celui pratiqué lors des grossesses.

Il ne faut que quelques minutes au praticien pour visualiser l'aorte et mesurer son diamètre. Si aucun anévrisme n'est détecté, le risque est écarté durablement. C'est la raison pour laquelle le dépistage chez l'homme de 65 ans par échographie est vivement conseillé, surtout pour les fumeurs et anciens fumeurs. Des études démontrent que sur 1 000 hommes dépistés, le nombre de décès liés à cette pathologie diminue significativement par rapport à une population non suivie.

Identifier les trois signes de rupture

Lorsque la prévention n'a pas eu lieu, la vigilance doit être totale. Une fissuration ou une rupture de l'aorte ne pardonne pas et exige une réaction immédiate. Il existe des signes d'alerte vitale spécifiques qui doivent déclencher l'appel aux secours.

Le premier signal est la douleur. Elle se distingue par sa violence. L'apparition d'une douleur au ventre et au dos brutale signale une urgence vasculaire majeure. Les patients la décrivent souvent comme une sensation de déchirement fulgurante, irradiant vers les lombaires, qui ne cède pas aux analgésiques classiques. Le second signe est physique : il est parfois possible de percevoir une masse pulsatile, battante, au niveau de l'abdomen, accompagnée d'une grande sensibilité au toucher. Enfin, le troisième signal correspond à l'état de choc hémorragique. Une chute brutale de la tension artérielle, un pouls qui s'emballe, une pâleur extrême ou une perte de connaissance traduisent une hémorragie interne massive.

Face à ce tableau clinique, chaque seconde compte. Il est impératif de composer le 15 (SAMU) sans la moindre hésitation. Ne tentez jamais de conduire ou de vous rendre aux urgences par vos propres moyens. Seule une prise en charge chirurgicale immédiate, par chirurgie ouverte ou endoprothèse, peut offrir une chance de survie.