Acouphènes, sciatique, vertiges, maux de tête... La faute aux fascias, comment les soigner ?

Lombalgies, vertiges ou encore céphalées : certaines douleurs persistent sans cause médicale identifiée, laissant les patients dans l’errance médicale. Les médecins démunis incriminent souvent l’aspect psychologique. « Mes vertiges ont commencé à la sortie du lycée. Après de multiples examens normaux, mon médecin m’a dit que c’était le stress », se souvient Julien, 40 ans. Mais si c’était plus complexe ?

Dans son livre Les Fascias, les connaître pour mieux les soigner, paru en octobre 2025 aux éditions Guy Trédaniel, la Dre Danièle Ranoux, neurologue, médecin de la douleur et spécialiste des syndromes myofasciaux, explique que de nombreuses douleurs inexpliquées sont mises sur le compte de la santé mentale, alors qu’elles seraient dues à ce réseau tissulaire qui entoure les muscles et les relie entre eux.

Le tissus conjonctif représente 80 % du corps humain 

Le corps humain est constitué de quatre grands types de tissus biologiques : le tissu épithélial (de la peau), nerveux, musculaire et conjonctif. « Ce dernier représente 80 % du corps humain. C’est le couteau suisse de l’organisme, puisqu’il compose des structures aussi différentes que les os, les cartilages, les vaisseaux sanguins, le sang et les fascias », explique la Dre Danièle Ranoux dans son livre.

Présents dans presque tout le corps, les fascias sont un peu comme un voile fin mais très résistant, dont la présence de cellules en fait un tissu vivant avec des propriétés de résistance et d’élasticité. « En kiné, on se dit que s’il y a un point de tension, cela veut dire que le fascia a perdu de sa mobilité, et donc on veut libérer ce fascia pour retrouver une mobilité maximale afin d’éviter toute tension, tout blocage et donc toute douleur. Il y a plusieurs façons de libérer les fascias : avec des mobilisations profondes en thérapie manuelle, avec des massages, avec des rouleaux… », explique Mariana Dias, kinésithérapeute.

 « C’est un peu comme une main qu’on cherche à faire entrer de force dans un gant trop petit. Les doigts (en comparaison aux fibres musculaires) ne peuvent s’insérer complètement dans le gant (le fascia) »

À chaque contraction ou relâchement des fibres musculaires, le rôle des fascias est d’accompagner ce mouvement. Pour y parvenir, ils doivent en permanence réguler leur degré de tension pour obtenir un mouvement harmonieux. « C’est un peu comme une main qu’on cherche à faire entrer de force dans un gant trop petit. Les doigts (en comparaison aux fibres musculaires) ne peuvent s’insérer complètement dans le gant (le fascia) », illustre la neurologue.

Lorsque les fascias dysfonctionnent, des douleurs peuvent apparaître. Dans son livre, la Dre Ranoux revient sur ces pathologies. En voici un diaporama.