Qu’est-ce que la pression ou tension artérielle ?

Commençons par le commencement. Le coeur fonctionne comme une pompe qui propulse le sang dans toutes les artères pour apporter énergie et oxygène à l’organisme. Ce sang, ainsi mis en circulation, exerce une pression sur la paroi des artères. Et c’est cette pression que l’on appelle la tension artérielle. Elle peut être mesurée et on l’exprime en millimètres de mercure (mmHg) ou en centimètres de mercure (cmHg).

La pression (ou tension) artérielle est normale si elle est inférieure à 14/9 cmHg ou 140/90 mmHg.

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle ?

L'hypertension artérielle correspond à une augmentation anormale de cette pression du sang dans les artères. Comme mentionné précédemment, cette pression est considérée comme anormale si elle est supérieure à 140/90 mmHg, soit 14/9 cmHg. On dit alors du patient qu’il est "hypertendu". Ce qui peut à terme entraîner des complications graves au niveau cardiovasculaire, cérébrovasculaire ou au niveau de certains organes cibles (rein, rétine…).

Exemples : l’accident vasculaire cérébral (AVC), les infarctus du myocarde, l’insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque…

Chiffres

L'hypertension artérielle touche 1,28 milliard de personnes âgées de 30 à 79 ans dans le monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Première cause de mortalité prématurée, cette maladie est pourtant encore mal diagnostiquée.

Près d’un adulte sur trois, soit 17 millions de personnes souffrent d’hypertension en France. Mais la moitié d’entre eux l’ignore, alerte Santé Publique France.

Pourtant, l’hypertension artérielle est un facteur de risque important de développer des maladies cardiovasculaires graves comme l’infarctus du myocarde ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Les données révèlent que seule une personne sur deux souffrant d’hypertension serait au courant de sa maladie.

Santé Publique France indique, en outre, que seul un malade sur quatre bénéficierait d’un traitement antihypertenseur qui permet de contrôler la pression artérielle.

Quels sont les symptômes d'une hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle est une maladie essentiellement silencieuse, elle est donc difficile à déceler. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son dépistage est primordial. Toutefois, certains symptômes peu spécifiques peuvent vous mettre la puce à l’oreille : maux de tête, essoufflements, insomnies, saignement de nez… En cas de doute, il faut en parler avec son médecin traitant.

Quelles sont les causes et facteurs de risque d'une tension trop élevée ?

Si tout le monde peut en souffrir, plusieurs facteurs de risque sont néanmoins associés à l'hypertension artérielle :

  • l’âge : le risque d'hypertension artérielle augmente avec l’âge et atteint 40 % des personnes à 65 ans et 90 % à 85 ans ;
  • la surconsommation de sel : on la doit surtout au "sel caché", largement présent dans les produits transformés, les surgelés ou dans les conserves ;
  • le surpoids ou l’obésité : on parle de surpoids si l’indice de masse corporelle (IMC : poids (kg) / taille (m)²) est supérieur à 25, et d’obésité s’il est supérieur à 30 ;
  • la sédentarité : c'est-à-dire l'absence d’activité physique régulière ;
  • l’alcool et le tabac ;
  • la solitude.

Solitude : le risque d'hypertension chez les femmes est augmenté

Selon une récente étude menée par l’Université de la Colombie-Britannique (Canada) et publiée dans le Journal of Hypertension, l’isolement social augmente le risque d’hypertension chez les femmes.

Chez les personnes âgées, l'isolement social est le plus grand facteur de risque connu de mortalité, égal au tabagisme. Nos recherches indiquent que les femmes, en particulier, sont plus susceptibles d'être hypertendues lorsqu'elles sont isolées à un âge moyen ou avancé, a déclaré la chercheuse principale Annalijn Conklin, professeure adjointe à la faculté des sciences pharmaceutiques de l'UBC et chercheuse au Center for Health Evaluation and Outcome Sciences.

"Chez les femmes, l'augmentation de la pression artérielle associée au manque de liens sociaux était similaire à celle observée avec l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, l'augmentation de la pollution par les régimes alimentaires riches en sel ou la prise de poids", a ajouté Conklin.

Les femmes âgées entre 45 à 85 ans et célibataires ont tendance à cultiver moins de liens sociaux que celles qui sont en couple. Or, ce phénomène accentuerait le risque d’hypertension selon les experts. Fatalement, les femmes veuves sont plus susceptibles de souffrir de cette pathologie, d’après les experts.

Les scientifiques recommandent d’entretenir un lien social quotidiennement pour diminuer les risques d’hypertension.

Hypertension : les agressions sexuelles et le harcèlement met les femmes à risque

Les femmes qui ont été victimes de violences sexuelles au cours de leur vie ont plus de risque de souffrir d'hypertension, selon une vaste étude menée aux USA et financée par l'agence de santé américaine NIH.

La recherche, publiée dans le Journal of the American Heart Association en février 2022, note que les femmes qui ont été victimes d'une agression sexuelle à un moment quelconque de leur vie étaient plus susceptibles de développer une hypertension artérielle, tout comme celles qui avaient subi du harcèlement au travail. Les victimes qui avaient dû faire face à la fois des viols et du harcèlement, présentent des risques encore plus importants. Cela suggère ainsi les agressions et les violences faites aux femmes ont des effets cumulatifs sur leur santé cardiovasculaire.

Hypertension : elle peut augmenter à cause de la colère

Les personnes hypertendues auraient une perception biaisée de la colère, selon une étude publiée dans les Annals of Behavioral Medicine le 22 mars 2022. D’après les chercheurs, les hommes souffrant d'hypertension percevraient plus souvent la colère lorsqu'ils regardent le visage d'une autre personne. A long terme, cela pourrait avoir un impact négatif sur leur pression artérielle.

L'étude a été menée sur 145 participants masculins, hypertendus et normotendus, c’est-à-dire, dont la tension artérielle est normale. Des psychologues leur ont ensuite présenté différentes images de personnes en colère.

“On a demandé aux participants quelle émotion ils voyaient dans les images”, expliquent les psychologues. “Les hommes hypertendus ont, le plus souvent, reconnu la colère”, explique Alisa Auer, l’une des auteures principales. Les hommes hypertendus ont surévalué la colère sur le visage des autres contrairement à l’autre groupe en bonne santé. Pour le Professeur Petra Wirtz, cette surestimation, “semble avoir une incidence sur le fait que la colère élevée contribue à l'augmentation de la pression artérielle au fil du temps.”

Café : combien de tasses augmente les risques ?

Attention au café si vous souffrez d'hypertension. Selon une récente étude japonaise, boire deux tasses ou plus par jour de café peut doubler les risques de maladies cardiovasculaires chez les personnes souffrant d’hypertension sévère. Dans le détail, l’étude a ainsi révélé qu’un risque accru de maladie cardiovasculaire avait été constaté chez les personnes ayant consommé deux tasses café ou plus et dont la tension artérielle systolique était égale ou supérieure à 160.  En revanche, l’étude a par ailleurs démontré que la consommation d’une tasse de café quotidienne ou de thé vert n'était pas associée à un risque accru de maladie cardiovasculaire, et ce quel que soit le niveau de pression artérielle.

"Ces résultats peuvent étayer l'affirmation selon laquelle les personnes souffrant d'hypertension artérielle sévère devraient éviter de boire trop de café", a déclaré l'auteur principal de l’étude Hiroyasu Iso. "Comme les personnes souffrant d'hypertension sévère sont plus sensibles aux effets de la caféine, les effets nocifs de la caféine peuvent l'emporter sur ses effets protecteurs et augmenter le risque de décès", assure l’expert en santé cardiaque de renommée internationale.

Paracétamol : il peut être en cause en cas de tension élevée

Une étude menée par l'Université d'Édimbourg, publiée dans la revue scientifique Circulation, menée sur 110 patients ayant des antécédents d'hypertension artérielle suggère que la prise de Paracétamol devrait être évitée si vous faites de l'hypertension. Les patients se sont vu prescrire un gramme de paracétamol quatre fois par jour - une dose couramment prescrite aux patients souffrant de douleur chronique - ou un placebo correspondant pendant deux semaines. Tous les patients ont reçu les deux traitements, l'ordre étant randomisé et en aveugle.

Il se trouve que les personnes à qui on a prescrit du paracétamol ont vu leur tension artérielle augmenter de manière significative, par rapport à celles qui prenaient le placebo. Cette augmentation était similaire à celle observée avec les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) et on pourrait s'attendre à ce qu'elle augmente le risque de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral d'environ 20 %, selon les experts.

Hypertension : les médicaments à éviter

Attention aux médicaments. Près d'une personne sur cinq qui souffre d'hypertension artérielle prend pourtant un médicament qui peut augmenter sa tension artérielle. C’est ce que révèle une étude présentée à la 70e session de l'American College of Cardiology (ACC). D'après les résultats de ces travaux, les trois classes de médicaments à éviter car provoquant une hausse de la tension artérielle sont les antidépresseurs, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dont l'ibuprofène et le naproxène, et les stéroïdes oraux utilisés pour traiter des maladies telles que la goutte, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou après une transplantation d'organe.

"Ce sont des médicaments que nous prenons couramment - qu'ils soient en vente libre ou prescrits - qui peuvent avoir l'effet secondaire involontaire d'augmenter la pression artérielle et pourraient avoir des effets néfastes sur notre santé cardiaque", a déclaré John Vitarello, MD, résident en médecine interne au Beth Israel Deaconess Medical Center à Boston et auteur principal de l'étude. Selon le Dr Vitarello, les résultats suggèrent que, dans certains cas, plutôt que de traiter l'hypertension artérielle avec davantage de médicaments, il est possible d'abaisser la pression artérielle en arrêtant de prescrire certains médicaments ou en les substituant pour des médicaments plus sûrs.

L’exposition aux PFAS favorise l’hypertension chez les femmes d’âge moyen

Les substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles (PFAS) sont une classe de produits chimiques synthétiques, surnommés “produits chimiques éternels” car ils ne se dégradent jamais dans l'environnement. Il en existe des milliers différents, qui sont utilisés dans les articles ménagers quotidiens, tels que certains shampoings, cosmétiques, ustensiles de cuisine antiadhésifs, emballages alimentaires, tissus d’ameublement, vêtements… On les retrouve également dans l’eau, le sol et l’air, et donc dans certains aliments que nous mangeons ; tant et si bien que 99 % des habitants de la planète en présentent des traces dans leur sang.

Or, plusieurs travaux ont montré leurs effets néfastes sur la santé. Le dernier en date ? Une étude publiée le 13 juin 2022 dans la revue Hypertension, de l’American Heart Association, qui montre un lien entre ces produits chimiques courants et le développement de l’hypertension. Celle-ci révèle que les femmes d’âge moyen qui présentent des concentrations sanguines élevées de certains PFAS sont plus à risque de développer une hypertension artérielle.

Les chercheurs ont analysé les données de 1058 femmes âgées de 45 à 56 ans initialement exemptes d'hypertension, issues du SWAN multiracial et multiethnique (Study of Women's Health Across the Nation). Leurs concentrations sanguines en PFAS ont été mesurées au début de l’étude et toutes les participantes ont réalisé une visite médicale annuelle entre 1999 et 2017.

Au cours de la période de suivi, 470 femmes ont développé une hypertension artérielle. Il s’est avéré que le tiers de femmes présentant les concentrations les plus élevées en sulfonate de perfluorooctane, en acide perfluorooctanoïque et en acétate de 2-(N-éthyl-perfluorooctane sulfonamide) avaient respectivement 42 %, 47 % et 42 % plus de risques de développer une hypertension artérielle, par rapport aux tiers de femmes dans les concentrations étaient les plus faibles pour ces PFAS.

Plus encore, les combinaisons de plusieurs PFAS semblent décupler les risques. En effet, les femmes dont les concentrations sanguines étaient le plus élevées pour les sept produits chimiques examinés avaient un risque d’hypertension artérielle accru de 71 %. "Il est important de noter que nous avons examiné des PFAS individuels ainsi que plusieurs PFAS ensemble, et nous avons constaté que l'exposition combinée à plusieurs d’entre eux avait un effet plus fort sur la tension artérielle", souligne le Pr Sung Kyun Park, auteur principal de l’étude. “Nos résultats indiquent clairement que des stratégies visant à limiter l'utilisation généralisée des PFAS dans les produits doivent être développées”.

6 plantes à éviter en cas d'hypertension

Si les plantes ont de nombreuses vertus pour la santé, certaines doivent être consommées avec précaution, notamment en cas d’hypertension. En effet, plusieurs d’entre elles peuvent provoquer une élévation de la tension artérielle et être propices à l'arythmie. Ces plantes sont donc à éviter sous quelque forme que ce soit : huiles essentielles, tisane, compléments alimentaires... Parmi elles, on trouve :

  • Le thym : Herbe de Provence très utilisée en particulier dans la cuisine provençale et rurale, le thym a un effet hypertensif. Il doit donc être limité si vous faites de l'hypertension ;
  • Le ginkgo : Le ginkgo biloba, communément appelé le ginkgo, est une espèce d’arbres originaire d’Asie (Chine et Japon), que l’on reconnaît à ses feuilles semblables à des éventails ;
  • La réglisse : Elle doit être limitée en cas d'hypertension à cause de l’un de ces principes actifs, l’acide glycyrrhizique. Ce dernier peut provoquer de l’hypertension et de l'arythmie ;
  • Le ginseng : Il s'agit d'une plante vivace qui appartient au genre Panax de la famille des Araliaceae. Selon certaines recherches, le ginseng peut interférer avec les médicaments pour la tension artérielle chez les patients hypertendus ;
  • Le millepertuis : C'est est un remède naturel, souvent utilisé pour lutter contre la dépression et d’autres formes de maladies mentales. Mais, lorsqu’elle est associée à d’autres médicaments contre l’hypertension, cette plante peut provoquer une réaction indésirable et des effets secondaires nocifs ;
  • Le guarana : En raison de la caféine qu'il contient, le guarana doit être évité en cas d'hypertension. Il a été associé à toute une série de problèmes cardiovasculaires. Le guarana, une plante originaire de l’Amazonie, est l’un des stimulants les plus populaires au monde.

    Hypertension : les conséquences sur la santé mentale

Plusieurs études ont déjà démontré les liens existants entre la santé mentale et l’hypertension, mais leurs résultats sont parfois mitigés, voire contradictoires. Le 7 avril 2023, des chercheurs de l’Institut Max-Planck de neurologie et des sciences cognitives (Allemagne) ont publié dans la revue Nature Communications une analyse en profondeur de ces liens. Ils ont ainsi observé les conséquences psychologiques d’une pression artérielle importante ainsi qu’une hypertension artérielle chez les personnes d’environ 65 ans. Pour cela, ils ont utilisé des données psychologiques, médicales et issues de l’imagerie. 

“Afin d’obtenir des résultats qui tiennent la route statistiquement parlant, nous avons utilisé un échantillon extrêmement large issu de l’étude UK Biobank, soit plus de 500 000 participants. Nous avons pu montrer qu’une pression artérielle importante est associée à moins de symptômes dépressifs, davantage de bien-être et moins d’activités liées aux émotions dans le cerveau - ce qui est surprenant à première vue, mais qui peut être expliqué par d’autres facteurs”, a réagi Lina Schaare, autrice principale de l’étude et chercheuse en neurogénétique.

5 viandes à réduire pour la diminuer

La viande transformée est souvent citée comme étant un aliment dangereux pour le cœur. Et pour cause, elle est trop salée, ce qui augmente la tension artérielle ainsi que le risque de maladies cardiovasculaires. C'est notamment le cas des viandes fumées et transformées.

Le Heart Research Institute UK (HRI), a listé celles qui contiennent le plus de sodium et qu’il faudrait éviter si vosu voulez réduire votre tension artérielle et protéger votre coeur . Parmi elles, on trouve : 

  • Le salami : Il est décrit par les experts comme étant une viande transformée très riche en sel, contiendrait 1620 mg de sodium pour 100 g ;
  • Le bacon : L’organisme britannique indique que le bacon est une viande transformée très riche en sel. On estime sa teneur en sel de 1270 mg pour 100g ;
  • Les saucisses :  Parmi les viandes transformées les plus riches en sel, la Heart Research Institute UK cite les saucisses. L'Anses estime la teneur moyenne de sodium dans les saucisses à 834 mg pour 100g
  • Le jambon :  Le jambon est également une viande transformée trop riche en sel selon les experts. L'Anses estime qu’il y a 722 mg de sel dans 100g de jambon ; 
  • La pâté : Le pâté est également cité par la Heart Research Institute UK comme un aliment très riche en sel. L'Anses estime sa teneur en sodium à 627 mg pour 100 g. 

Pour rappel, l'un des meilleurs moyens pour faire baisser la tension artérielle est de réduire sa consommation de sel. En effet, si cette dernière ne devrait pas dépasser les 5g par jour selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la plupart des individus ont une consommation largement plus importante.

Qui peut souffrir d’hypertension artérielle ?

Tout le monde. L’hypertension artérielle est une maladie chronique très fréquente. Elle touche en moyenne 1 adulte sur 3 en France, selon les chiffres de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale).

Qui, quand consulter ?

Chaque individu doit se faire dépister au moins une fois par an auprès de son généraliste.

Le conseil du docteur André Mignot, cardiologue : "si vous avez un tensiomètre à la maison, vous pouvez vous également vous auto-dépister une fois par an".

Comment mesurer sa pression (ou tension) artérielle ?

Pour savoir si vous souffrez d’hypertension artérielle, il faut donc mesurer votre tension. Pour ce faire, le docteur Nicolas Baron conseille d’utiliser un tensiomètre, et de procéder à l’opération à la maison. Et pour ceux qui ont besoin de mesurer leur tension régulièrement, certains modèles sont en vente en pharmacie à des prix raisonnables (aux alentours de 20 € / 30 €).

Mais pourquoi prendre sa tension à la maison plutôt que chez son médecin ? "Cela évite l’effet "blouse blanche", ce stress qui fait monter la pression lorsque l’on se retrouve chez le médecin et qui risque de fausser les résultats". Lorsque l’on procède à cette évaluation à la maison, on parle d’automesure.

Parmi ses autres recommandations : se poser quelques minutes avant de prendre sa tension. Et pour cause, la mesurer juste après une activité sportive ou intellectuelle risquerait également de fausser les résultats. En suivant le mode d’emploi de l’appareil, placer le brassard gonflable deux centimètres au-dessus du coude puis démarrer la mesure de la tension. Une fois la mesure lancée, il ne faut ni bouger, ni parler. Effectuer ensuite une seconde mesure à quelques minutes d’intervalle puis transmettre les résultats à votre médecin.

Peut-on prévenir l’hypertension ?

Certaines habitudes de vie permettent de réduire considérablement le risque de développer une hypertension artérielle. Elles sont les mêmes que les facteurs de risque, à savoir, adopter une alimentation saine et équilibrée, limitée en sel, en sucres, en acides gras saturés et riches en fruits et en légumes, pratiquer une activité physique régulière adaptée, veiller à avoir un IMC (IMC : poids (kg) / taille (m)²) inférieur à 25, limiter sa consommation d’alcool (pas plus qu’un verre standard par jour pour les femmes et 2 verres standards par jour pour les hommes avec 2 jours d’abstinence par semaine) et arrêter le tabac.

"Ces habitudes de vie ne préviennent pas uniquement une hypertension artérielle, mais également d’autres maladies évitables fréquentes (maladies cardio- et cérébrovasculaires, de nombreux cancers)", rappelle Santé Public France sur son site internet.

Hypertension : 5h d'activité physique par semaine réduit vos risques de 18 %

Comme évoqué précédemment, avoir une bonne hygiène de vie est le meilleur moyen de prévenir l'hypertension. Et cela passe notamment par la pratique d'une activité physique régulière - la sédentarité étant un facteur de risque d'hypertension.

Jusqu'à présent, les directives de l'OMS indiquent que les adultes devraient effectuer au moins deux heures et demie d'exercice d'intensité modérée chaque semaine pour prévenir cette pathologie... Une quantité qui n'est pas suffisante, d'après une nouvelle étude conduite par des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) et publiée dans l'American Journal of Preventive Medicine.

Selon les résultats de ces travaux, pour ne pas souffrir d'hypertension à la cinquantaine, il faudrait pratiquer 5 heures d'activité physique par semaine... Si possible durant les trois décennies qui précèdent.

Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont suivi 5 000 adultes âgés de 18 à 30 ans pendant une période de 30 ans. Ils ont constaté que les niveaux d'activité physique ont chuté entre 18 et 40 ans - aussi bien chez les hommes que chez les femmes - puis ont continué à décliner... Tandis que, parallèlement, les taux d'hypertension ont augmenté.

Pour les chercheurs, cela suggère qu'il faut intervenir auprès des jeunes adultes pour prévenir une hypertension future, lorsqu'ils auront atteint un âge moyen. Et pour cause, chez les 17,9 % de participants qui faisaient de l'exercice modéré au moins cinq heures par semaine au début de l'âge adulte, la probabilité de développer une hypertension était de 18 % inférieure à celle des personnes qui bougeaient moins.

La probabilité était encore plus faible pour les 11,7 % de participants qui ont maintenu leurs habitudes d'exercice jusqu'à l'âge de 60 ans. Une bonne raison de prendre le temps de bouger !

Hypertension : le régime DASH et le sport plus efficaces que les médicaments

Bonne nouvelle pour les personnes souffrant d'hypertension résistante. Selon une étude publiée dans Circulation le 27 septembre dernier, la revue de l’American Heart Association, le régime alimentaire DASH et l’activité physique seraient plus efficaces que les médicaments pour les personnes souffrant d’hypertension résistante. L'organisation estime que 20 à 30% des personnes souffrant d'hypertension artérielle souffrent de cette hypertension résistante, qui ne répond pas positivement aux médicaments.

Les chercheurs ont étudié comment une intervention combinant régime alimentaire DASH et exercice physique de 30 à 45 minutes trois fois par semaine, pendant une durée de quatre mois, dispensée dans le cadre d’une réadaptation cardiaque, pouvait réduire la pression artérielle par rapport à une seule séance d’éducation sur les changements de mode vie à réaliser pour réduire son hypertension. Résultat, les personnes ayant suivi ce régime et fait du sport parviennent à baisser sa pression artérielle systolique de 12 points, contre 7 points dans le groupe qui a mené l’expérience de manière non accompagnée.

Les changements de mode de vie efficaces

Ces résultats révèlent que les modifications du mode de vie chez les patients souffrant d’hypertension résistante peuvent permettre de diminuer leur pression systolique et d'améliorer leur santé cardiaque. "Nos résultats ont montré que les modifications du mode de vie chez les personnes souffrant d'hypertension résistante peuvent les aider à perdre du poids et à augmenter leur activité physique, ce qui a pour effet d'abaisser leur tension artérielle et de réduire potentiellement leur risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral", explique James A. Blumenthal, professeur à la faculté de médecine de l'université Duke (États-Unis) et auteur principal de l'étude.

Hypertension : vous étirer pourrait vous aider à réduire votre pression artérielle

Les étirements ne sont pas qu'un exercice supplémentaire après votre footing, il n'y a rien de mieux pour prévenir l'hypertension ! C'est ce que révèle une nouvelle étude parue le 18 décembre dernier dans le Journal of Physical Activity and Health et relayée par Pourquoi docteur ?. Selon les chercheurs de l’université de Saskatchewan, au Canada, l'étirement est meilleur que la marche rapide pour réduire la pression sanguine chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle.

Les étirements ne servent en effet pas seulement à assouplir vos muscles, ils assouplissent également vos vaisseaux sanguins. "Tout le monde pense que l'étirement consiste simplement à étirer les muscles, mais lorsque vous étirez vos muscles, vous étirez également tous les vaisseaux sanguins qui alimentent le muscle, y compris toutes les artères", assure le Dr Phil Chilibeck, coauteur de l'étude et professeur de kinésiologie. Ainsi, "si vous réduisez la raideur de vos artères, il y a moins de résistance à la circulation sanguine". Or, la résistance à la circulation sanguine augmente la pression artérielle, et, in fine, les risques cardiovasculaires.

Plus efficace que la marche rapide

En réalisant des étirements, vous assouplissez vos vaisseaux sanguins et faites ainsi baisser votre pression sanguine. Afin de parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réparti en deux groupes 40 hommes et femmes âgées de 61 ans en moyenne et présentant une pression artérielle élevée. Le premier a suivi un programme d'étirement de 30 minutes par jour, cinq fois par semaine, alors que le second a effectué de la marche rapide pendant la même durée et à la même fréquence. Résultats : la routine d’étirements a entraîné des réductions plus importantes de la pression artérielle que la marche rapide, et ce lors des trois types de mesures (assis, debout, et sur 24h). Les marcheurs ont cependant perdu plus de graisses corporelles au niveau de la taille que les participants affiliés au groupe d’étirements.

Le co-auteur de l'étude estime donc que l’étirement doit servir de complément à la marche pour faire réduire l’hypertension artérielle. Selon lui, les mêmes avantages peuvent être obtenus en effectuant une routine d’étirement plus courte qui met l'accent sur les groupes de muscles les plus importants des jambes, en particulier les quadriceps et les ischio-jambiers. L'avantage des étirements est qu'ils peuvent être facilement réalisés chez vous et sans matériel. "Lorsque vous vous détendez le soir, au lieu de rester assis sur le canapé, vous pouvez vous allonger par terre et vous étirer tout en regardant la télévision", suggère Phil Chilibeck.

Hypertension : ce simple exercice de respiration qui fait baisser votre tension

5 minutes par jour pour baisser votre tension. C'est la promesse incroyable d'un exercice de respiration. Selon une nouvelle étude publiée le 29 juin dernier dans le Journal of the American Heart Association, un exercice de respiration appelé "entraînement de la force musculaire inspiratoire" serait en mesure de faire baisser la pression artérielle en le pratiquant seulement 5 minutes par jours pendant quelques semaines. "Nous savons qu'il existe de nombreuses stratégies de style de vie qui peuvent aider les gens à conserver leur santé cardiovasculaire en vieillissant. Mais la réalité est qu'elles demandent beaucoup de temps et d'efforts et peuvent être coûteuses et difficiles d'accès pour certaines personnes", souligne l’auteur principal Daniel Craighead. Ce simple exercice respiratoire serait autant efficace que l'exercice physique et les médicaments pour lutter contre l'hypertension.

L'auteur de l'étude assure que contrairement au sport, cet exercice peut être "réalisé en cinq minutes, chez soi, pendant que l’on regarde la télévision". Créé dans les années 1980 pour aider les patients souffrant de maladies respiratoires graves à renforcer leur diaphragme et d'autres muscles inspiratoires, l’exercice revient en pratique à inhaler fortement grâce à un appareil portatif qui offre une résistance.

Le thé, un remède contre l'hypertension ?

Les bienfaits du thé sur la santé sont multiples. Selon une récente étude de scientifiques de l'université de Californie, il permettrait de prévenir ou traiter l'hypertension artérielle. Comme le rapporte Pourquoi docteur, qui relaie l'étude publiée dans la revue Cellular Physiology and Biochemistry, le thé vert et le thé noir contiendraient des molécules efficaces pour lutter contre l'hypertension.

Comment les composés du thé détendent les vaisseaux sanguins ?

Dans le détail, les scientifiques révèlent que les feuilles de thé vert ou noir contiennent des composés, dits favonoïdes, de type catéchine, appelés gallate d’épigallocatéchine et gallate d’épigallocatéchine de type 3. Ces molécules activent un canal ionique des protéines, nommé KCNQ5. Selon Pourquoi docteur, c'est cette activation qui diffuse les ions de potassium autour des cellules pour réduire leur excitabilité. Or ce canal est présent dans le muscle qui entoure les vaisseaux sanguins. L'étude assure que son activation détentrait les vaisseaux sanguins et réduirait ainsi l'hypertension. En résumé, les composés du thé vert et noir détendent les vaisseaux sanguins en activant les protéines des canaux ioniques dans la paroi des vaisseaux sanguins.

Un espoir pour de nouveaux traitements

Les composés du thé vert pourraient ainsi être utiles pour créer de nouveaux traitements contre l'hypertension. "Dans la mesure où un tiers de la population mondiale souffre d’hypertension et que cette maladie est considérée comme le premier facteur de risque modifiable pour les maladies cardiovasculaires et la mortalité prématurée, de nouvelles approches pour traiter l’hypertension ont un potentiel énorme en termes d’amélioration de la santé publique", assurent les chercheurs de l'université de Californie dans un communiqué publié le 8 mars dernier.

Journée mondiale contre l’hypertension : 17 mai 2021

Le 17 mai est la journée mondiale de l’hypertension artérielle, initiée par la Ligue mondiale contre l’hypertension. Le but de cette journée est de sensibiliser le public à la gravité des complications médicales que peut entraîner l’hypertension artérielle. Cette journée est également essentielle pour initier au dépistage, car si près d’un adulte sur trois est concerné par l’hypertension artérielle, près de la moitié ne le sait pas, selon les chiffres publiés par l’INSERM.

Hypertension essentielle (ou primaire)

Cela signifie qu’aucune cause connue n'explique son apparition, mais elle est favorisée par des facteurs de risque.

Hypertension primaire ou secondaire ?

Si dans l'immense majorité des cas, l'origine de l'hypertension artérielle reste inconnue, parfois, c'est une anomalie qui est responsable de l'élévation de la tension. On parle alors de tension artérielle secondaire. Cela peut être dû à des anomalies rénales par exemple, ou à d'autres pathologies.

Hypertension pulmonaire

L'hypertension artérielle ne doit pas être confondue avec l'hypertension artérielle pulmonaire, qui elle est une maladie rare caractérisée par une pression anormalement élevée du sang dans les artères pulmonaires. Ce qui a pour conséquence de faire travailler davantage le cœur, qui risque alors de se fatiguer. Jusqu’à provoquer à terme, une insuffisance cardiaque.

Les facteurs de risques sont multiples. Prédispositions génétiques, sclérodermie, anomalies cardiaques ou encore infection par le VIH font partie des causes potentielles. Sans oublier les HTAP sans cause connue, qui restent les plus fréquentes. En ce qui concerne les symptômes, rien de spécifique à la maladie. C’est d’ailleurs ce qui la rend difficile à détecter. Essoufflement à l’effort, douleurs thoraciques, étourdissements et œdèmes des jambes et des pieds. Au moindre doute, ici aussi mieux vaut en référer directement à son médecin.

Mieux comprendre la mesure de la tension artérielle

Plusieurs chiffres apparaissent lorsque l’on mesure sa pression artérielle. Chiffres que le commun des mortels peine à déchiffrer. - Les fameux 140/90 mmHg, soit 14/9 cmHg -. Ils représentent respectivement la pression systolique et diastolique.

  • Pression systolique

Il s'agit de la pression du sang lorsque le coeur se contracte et envoie du sang dans les artères.

  • Pression diastolique

Il s'agit de la pression du sang lorsque le coeur se relâche et se vide.

Quid de l’interprétation des résultats ? On considère que la tension est normale en dessous de 14/9, l’idéal étant 13/8 - 12/8. Ces mesures doivent toutefois être discutées avec votre médecin. Lui seul pourra vous conseiller et vous orienter.

Hypertension : comment la surveiller ?

Ceux qui suivent un traitement contre cette maladie doivent réaliser plusieurs mesures par mois. Une seule mesure ne suffit pas. Et pour cause, la pression artérielle augmente avec le stress et l’effort. Il est donc nécessaire de confirmer ces chiffres en suivant la "règle des 3". Pendant trois jours consécutifs, réaliser 3 mesures espacées d’une à deux minutes. 3 le matin avant le petit déjeuner et avant d’avoir pris vos médicaments et également 3 mesures espacées d’une à deux minutes le soir avant de vous coucher. Faire une moyenne de ces 18 mesures et transmettre le résultat à votre médecin.

Hypertension : quels traitements pour faire baisser sa tension ?

Les traitements contre l’hypertension artérielle visent à réduire au maximum le risque de complications cardiovasculaires. Il en existe plusieurs, parmi lesquels les traitements non médicamenteux.

Comme cité plus haut : plusieurs facteurs de risques sont associés à l’hypertension artérielle. Parmi lesquels l’âge, la surconsommation de sel, le surpoids, l’obésité, la sédentarité, l’alcool et le tabac. "Changer certaines de ces habitudes de vie peut déjà constituer une partie de la solution", explique le cardiologue. "C’est d’ailleurs ce que l’on conseille avant de recourir à un traitement médicamenteux".

Parmi ces recommandations : arrêter sa consommation de tabac et limiter sa consommation d’alcool.

Médicaments anti-hypertenseurs

De nombreux médicaments sont également utilisés pour traiter l’hypertension artérielle. "Certains agissent directement sur les hormones de l’organisme qui régulent la tension artérielle, d’autres rendent les parois des artères plus souples, d’autres encore permettent d’éliminer le surplus de sel et d’eau que contient l’organisme, et d’autres enfin tendent à faire diminuer la pression dans les artères. Comme leur mode d’action est différent, ces médicaments peuvent être associés pour avoir un effet plus important", explique le site de l’Assurance Maladie. On appelle ces médicaments des antihypertenseurs.

Ils se divisent en plusieurs sous-catégories :

  • les diurétiques thiazidiques, qui agissent sur les reins et favorisent l’élimination du sel.
  • les bêta-bloquants, qui ralentissent la fréquence cardiaque et limitent l’intensité de la pression que le sang exerce sur la paroi des artères.
  • les inhibiteurs calciques qui facilitent le relâchement des artèresles inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine 2 (ARA 2), qui agissent sur certaines hormones (rénine et angiotensine) qui régulent la tension artérielle en diminuant la contraction des vaisseaux.

Le choix du traitement est fait par le médecin selon chaque cas particulier.

  • Les effets secondaires des médicaments antihypertenseurs

Les médicaments antihypertenseurs peuvent, chez certaines personnes, provoquer des effets non souhaitables, appelés aussi effets secondaires. Compte tenu des nombreuses catégories de médicaments antihypertenseurs, ils peuvent être très variables et difficiles à prévoir. Au moindre doute, mieux vaut consulter son médecin traitant ou son cardiologue.

  • Durée du traitement antihypertenseur

L’hypertension artérielle est une maladie chronique, c’est-à-dire une affection de longue durée qui évolue avec le temps. Une personne qui souffre d’hypertension artérielle devra donc s’astreindre à suivre un traitement sur une très longue période, voire à vie. D’ailleurs, en cas d’arrêt du traitement, la tension artérielle remonte immédiatement. Avoir des chiffres de tension normaux avec le traitement prouve justement son efficacité, mais ce n’est en aucun cas un argument pour le stopper.

Hypertension : un médicament "4 en 1" prometteur

Une étude de l'Université de Sydney (Australie) a montré l'efficacité d'un nouveau traitement, associant quatre molécules à doses réduites : candesartan 2 mg, amlodipine 1,25 mg, indapamide 0,625 mg, et bisoprolol 2,5 mg. Ce médicament quatre-en-un serait plus efficace que la monothérapie, pour contrôler la pression artérielle.

Les chercheurs ont testé ce traitement dans un essai de phase 3, sur 591 patients souffrant d'hypertension artérielle non traités ou ayant reçu un seul traitement. Au bout des 12 semaines de l'étude, cette association de médicaments a entraîné une baisse de la pression artérielle chez 80 % des participants, contre 60 % dans le groupe témoin, traité par monothérapie. En outre, comme ces molécules sont administrées à des doses plus faibles, les effets secondaires s'en trouvent réduits.

Les résultats de ces travaux ont été publiés dans The Lancet et présentés lors de la conférence annuelle de l'European Society of Cardiology (ESC Congress 2021).

  • Diète

"Ce qu’il faut, c’est que le patient modifie son hygiène de vie sur le long terme et qu’il mange équilibré", affirme le médecin. "On sait globalement ce que cela veut dire. Plus de produits frais, de fruits, de légumes, moins de produits transformés… Mais si certains préfèrent donner un nom à cette hygiène de vie, effectivement il serait bien représenté par le régime DASH (dietary approaches to reduce hypertension) ou le régime méditerranéen".

  • Le régime DASH

Piqûre de rappel : le régime méditerranéen est caractérisé par la consommation abondante de fruits, légumes, légumineuses, céréales, herbes aromatiques et d'huile d'olive. Il encourage ses adeptes à limiter la viande rouge, le sucre, l'alcool et les produits laitiers (sans les interdire pour autant).

Même principe pour le régime DASH, un peu plus strict, qui encourage ses adeptes à ne garder les sucreries, les viandes rouges et les produits laitiers les plus riches, que pour certaines occasions. Et surtout, qui met un point d’honneur à supprimer le sel. Pour ce faire, on exclut la salière de la table et on fait également attention à sa consommation de charcuteries et de fromages. Exit également les produits transformés. Et pour cause, 80 % du sel que nous consommons est incorporé dans le pain, les céréales que l’on prend au petit déjeuner, le fromage, la charcuterie, les biscuits apéritifs, les préparations toutes faites ou les plats à emporter… On modère donc la consommation de ces aliments. On vérifie également sur l’étiquetage le contenu en sel des produits avant de les acheter afin de choisir les ingrédients les moins salés.

Alimentation : que manger en cas d'hypertension artérielle ?

"Les produits riches en potassium sont à privilégier" pour le Comité Français de Lutte Contre l'Hypertension Artérielle. Brocolis, épinards, choux ou encore courges, sont conseillés tout comme certains fruits (bananes, agrumes, ananas, abricots secs), germes de blé, légumineuses (fèves et haricots secs, pois secs, lentilles), et autres fruits oléagineux (amandes, noisettes).

Le yaourt

Selon une étude à paraître en novembre 2021 dans la revue scientifique International Dairy Journal, manger du yaourt pourrait également permettre d'abaisser la tension artérielle des personnes âgées. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs américains et australiens ont étudié le lien entre pression sanguine et consommation de yaourt sur 915 adultes âgés en moyenne de 62 ans. Environ 62% d'entre eux avaient une pression artérielle élevée, c’est-à-dire supérieure à 140/90. En plus des traitements, cette étude révèle l'importance des mesures diététiques sur l'hypertension artérielle.

Les analyses des chercheurs de l'Université du Maine et de l'Université de l'Australie du Sud ont révélé des réductions significatives de la pression artérielle chez les personnes souffrant d'hypertension. En revanche, aucune amélioration n'a été constatée chez les personnes âgées ayant une pression artérielle normale. Cette étude est la première à s'interroger sur l'impact de la consommation de yaourt sur la tension artérielle des personnes âgées présentant des tensions artérielles normales.

La pomme de terre

Mangez des pommes de terre pour lutter contre l'hypertension ! Selon une étude publiée le 11 mai dernier dans la revue Nutrients, la consommation de pommes de terre cuites au four ou bouillies dans le cadre d'un régime américain typique permet la réduction de la rétention de sodium et entraînerait une réduction de la pression artérielle. Les auteurs de l'étude précisent, effectivement, que une portion de 330 calories de frites cuites au four, lorsqu'elles sont consommées dans le cadre d'un régime américain type, n'a pas eu d'effet négatif sur la tension ou la fonction des vaisseaux sanguins de manière générale. "Bien que l'accent soit souvent mis sur la réduction des apports alimentaires en sodium afin de mieux contrôler la pression artérielle et le risque de maladie cardiovasculaire, ce n'est qu'une partie de l'histoire. Le potassium joue un rôle tout aussi important, et peut-être que le rapport potassium/sodium est le plus important dans le contexte de l'ensemble de la matrice alimentaire, car la farine de pomme de terre a entraîné une plus grande réduction de la rétention de sodium que le supplément de potassium seul", assure Connie Weaver, auteure principale de l'étude.

Les substituts de sel

Selon une étude publiée le 16 septembre 2021 dans le New England Journal of Medicine, les substituts au sel seraient bénéfiques contre l'hypertension pour les personnes les plus à risque de souffrir d’hypertension artérielle. Des chercheurs chinois ont en effet évalué pendant 5 ans l’impact d’un substitut au sel composé à 75% de sodium et à 25% de potassium sur des patients qui avaient déjà fait un AVC ou dont la tension était mal équilibrée. "La réduction de l'apport en sel réduit la pression artérielle, qui est l'un des principaux facteurs de maladie et de décès par crise cardiaque ou accident vasculaire cérébral", assure le coa-auteur de l'étude Darwin Labarthe, professeur de médecine préventive à la Division d'épidémiologie. Avec les substituts en sel composés à 75% de sodium et à 25% de potassium, "le sel diminue et le potassium augmente, ce qui est également bénéfique pour abaisser la tension artérielle - il est donc doublement efficace", assure-t-il.

Au-delà de la baisse de la tension artérielle, ces alternatives au sel seraient efficaces contre les incidents cardiovasculaires. Les volontaires ayant participé à l’étude qui ont continué de consommer du sel de manière habituelle ont été plus nombreux à faire un AVC pendant les cinq années de l’étude, par rapport à ceux qui ont consommé des substituts de sel. L’étude révèle également que les infarctus ont aussi été plus fréquents chez les personnes ne prenant pas de substituts de sel.

Exercice physique

En complément de ce rééquilibrage alimentaire, Nicolas Baron préconise aux hypertendus de pratiquer une activité physique régulière, une demi-heure de marche par jour par exemple.

Perte de poids

Autre recommandation du professionnel : la perte de poids. "Une perte de poids, même minime, peut déjà améliorer la situation", affirme le professionnel.

Mesures antistress

Le stress peut entraîner une élévation temporaire de la pression artérielle. Cette élévation disparaît avec l'arrêt du stress. Le stress n'est pas une cause de l'hypertension artérielle.

Hypertension : comment habituer nos papilles à un goût moins salé ?

Comment habituer notre goût à manger moins salé ? Lorsqu’on est hypertendu, l’excès de consommation de sel contribue à faire exploser votre tension artérielle. Mais comment adopter un régime appauvri sans sel sans en souffrir ?"L'un des principaux obstacles à l'adhésion à un régime pauvre en sel est que les gens n'aiment pas le goût, mais peu d'études ont abordé cette question", a déclaré l'auteur d'une récente étude présentée au Congrès de la Société européenne de cardiologie qui se tient actuellement à Madrid. Les travaux du professeur Misook Chung de l'Université du Kentucky à Lexington, aux États-Unis, ont révélé qu’il était possible que les papilles gustatives s'adaptent à un régime pauvre en sel.

Grâce à un programme d’éducation alimentaire expérimenté sur une partie d'une cohorte de 29 adultes souffrant d’hypertension pendant une durée de 16 semaines, les chercheurs sont parvenus à réduire la consommation de sodium de 1 158 mg par jour des personnes ayant suivi le programme, soit une réduction de 30% par rapport à la situation de départ. "L'une des premières étapes consistait à faire prendre conscience aux patients de la quantité de sel qu'ils consommaient. Grâce à l'appareil électronique, ils pouvaient tester la teneur en sel des repas au restaurant et demander au chef de réduire ou d'éliminer le sel lors de leur prochaine visite. Ils l'ont également utilisé à la maison pour réduire la teneur en sel de leur propre cuisine", détaille l’auteur de l’étude.

"Notre étude indique que nous pouvons réapprendre à nos papilles gustatives à apprécier les aliments pauvres en sodium et à réduire progressivement la quantité de sel que nous consommons. Le programme d'adaptation progressive du goût a le potentiel de contrôler la pression artérielle, mais il doit être testé dans le cadre d'un essai plus vaste avec un suivi plus long", concluent les chercheurs.

Evolutions et complications de l’hypertension artérielle (HTA)

Si elle n’est pas traitée, l'hypertension artérielle peut à terme entraîner des complications graves au niveau cardiovasculaire, cérébrovasculaire ou au niveau de certains organes cibles (rein, rétine…). Exemples : l’accident vasculaire cérébral (AVC), les infarctus du myocarde, l’insuffisance rénale, l'insuffisance cardiaque… Ces complications s’expliquent par "l’épaississement et la rigidification progressive des artères sous l’impact constant de la trop forte pression sanguine", rapporte l’INSERM.

Hypertension : en souffrir doublerait le risque d'épilepsie

L'hypertension serait aussi un grave facteur de risque de développer de l'épilepsie. En effet, souffrir d’hypertension artérielle doublerait le risque d’être atteint d’épilepsie. C’est ce qu’il ressort d’une étude publiée le 16 novembre dernier dans la revue Epilepsia. Au cours de l'étude internationale réalisée sur 2 986 adultes américains d'un âge moyen de 58 ans, 55 nouveaux cas d'épilepsie ont été constatés pendant les 19 ans du suivi.

Résultat, selon l’étude, l'hypertension, définie comme la présence d'une pression artérielle élevée ou l'utilisation de médicaments antihypertenseurs, est liée à un risque presque deux fois plus élevé de développer de l'épilepsie.

"Notre étude montre que l'hypertension, un facteur de risque vasculaire commun et modifiable, est un facteur de prédiction indépendant de l'épilepsie chez les personnes âgées", a déclaré la co-auteure principale Maria Stefanidou, de la Boston University School of Medicine. Une étude choc quand on sait que près d'un tiers des adultes en France (30%) souffrent d'hypertension.

"Étant donné que l'hypertension est un facteur de risque très répandu, qui devrait augmenter à court terme et reste fréquemment non traitée, nos résultats devraient influencer les services de santé publics car l'hypertension peut-être maîtrisée", assure en effet la co-auteure de la recherche.

Hypertension : en souffir augmenterait le risque de déclin cognitif

L’hypertension artérielle provoquerait la destruction de zones cérébrales, responsable du déclin cognitif. L’étude, menée par des chercheurs de l’Université d’Edimbourg (Royaume-Uni) a été publiée le 27 mars dans la revue European Heart Journal. 

Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé les données d'imagerie IRM cérébrale de plus de 30 000 participants à l'étude UK Biobank, afin de voir l’impact de l’hypertension artérielle sur certaines parties du cerveau. Tomasz Guzik, professeur de médecine cardiovasculaire à l'Université d'Édimbourg (Royaume-Uni), auteur de l’étude, a expliqué: "En utilisant cette combinaison d'approches d'imagerie, de génétique et d'observation, nous avons identifié des parties du cerveau qui sont affectées par l'augmentation de la pression artérielle, y compris les zones appelées le putamen et les régions spécifiques de la substance blanche. Nous avons pensé que ces zones pourraient être celles où l'hypertension artérielle affecte les fonctions cognitives, telles que la perte de mémoire, les capacités de réflexion et la démence". Il ajoute : "Lorsque nous avons vérifié nos résultats en étudiant un groupe de patients en Italie qui souffraient d'hypertension artérielle, nous avons constaté que les parties du cerveau que nous avions identifiées étaient effectivement affectées."

En effet, les scientifiques ont découvert des changements dans 9 parties du cerveau, provoquées par une pression artérielle plus élevée. Les modifications apportées dans ces zones comprennent des diminutions du volume cérébral et de la surface du cortex cérébral. La co-auteure de l'étude, la professeure Joanna Wardlaw, responsable des sciences de la neuroimagerie à l'Université d'Édimbourg, a conclut : "Cette étude montre que des régions cérébrales spécifiques présentent un risque particulièrement élevé de lésions de la pression artérielle, ce qui peut aider à identifier les personnes à risque de déclin cognitif dans les premiers stades et potentiellement à cibler plus efficacement les thérapies à l'avenir". D’autres études restent nécessaires pour confirmer ces résultats. 

Faire de l’hypertension artérielle jeune réduirait la santé cognitive en vieillissant

Selon une étude américaine menée par l’UC Davis et publiée dans la revue JAMA Network Open le 3 avril 2023, avoir de l’hypertension artérielle dans la trentaine augmenterait le risque de voir son cerveau se détériorer vers l’âge de 75 ans. Pour observer cela, les chercheurs ont comparé les scintigraphies d’imagerie cérébrale par IRM (Imagerie par résonance magnétique) de 427 participants. Ils ont comparé ceux ayant fait de l’hypertension artérielle dans leur trentaine et ceux qui n’en avaient pas fait. 

Les participants ayant de l’hypertension artérielle montraient un volume de matière grise cérébrale, un volume de cortex frontal et une anisotropie fractionnelle (une mesure de la connectivité cérébrale) inférieurs à ceux n'avaient pas fait d’hypertension artérielle jeune. Les scores des hommes hypertendus étaient inférieurs à ceux des femmes. Ainsi, les conséquences de l’hypertension artérielle dans le jeune âge sont plus importantes chez les hommes. 

"Cette étude démontre vraiment l'importance des facteurs de risque au début de la vie, et que pour bien vieillir, vous devez prendre soin de vous tout au long de la vie - la santé du cœur est la santé cérébrale", a conclu Rachel Whitmer, autrice principale de l'étude. 

Sites d'informations et associations

HTAPFrance

21, rue de Cîteaux

21190 Meursault

Tel : 06 37 44 52 80

Fédération française de Cardiologie

5 Rue des Colonnes du Trône

75012 Paris

Tel : 01 44 90 83 83

Sources

Le site de l'Assurance Maladie : 

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/hypertension-arterielle-hta/definition-facteurs-favorisants (consulté le 09/06/2020) 

Le site de l'INSERM : 

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/hypertension-arterielle-hta (consulté le 09/06/2020).

Le site de Santé Public France : 

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-cardiovasculaires-et-accident-vasculaire-cerebral/hypertension-arterielle (consulté le 09/06/2020).

Stretching is Superior to Brisk Walking for Reducing Blood Pressure in People With High–Normal Blood Pressure or Stage I Hypertension, Journal of Physical Activity and Health, 18 décembre 2020. 

Hypertension artérielle: l’étirement est aussi efficace que la marche active, Pourquoi docteur ?, 18 janvier 2021. 

Physical Activity and Hypertension From Young Adulthood to Middle Age, AJPM, 15 avril 2021. 

https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18809 

Merci à Raphaël Gruman, nutritionniste

https://www.hriuk.org/health/learn/risk-factors/high-blood-pressure

https://ciqual.anses.fr/

https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehad101/7081391?login=false

https://www.nature.com/articles/s41467-023-37579-6

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2802984

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2023/hypertension-arterielle-en-france-17-millions-d-hypertendus-dont-plus-de-6-millions-n-ont-pas-connaissance-de-leur-maladie

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