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Si nos regards et nos inquiétudes sont toujours tournés vers le variant du SARS-COV-2 apparu chez nos voisins britanniques, la mutation qui a émergé en Afrique du Sud, pourrait causer bien plus de problèmes.

Le variant d’Afrique du Sud inquiète les scientifiques

Il n’y a rien d’anormal qu’un virus mute. Ces modifications surviennent fréquemment lorsqu’il se réplique. Une précédente étude révélait qu’elles intervenaient tous les 15 jours en moyenne chez le coronavirus. La plupart du temps, les mutations sont sans conséquence. Toutefois, dans certains cas, elles apportent un avantage aux virus. Les variants apparus en Angleterre, en Afrique du Sud et au Japon semblent par exemple plus contagieux.

Et, le variant du continent africain, nommé E484K, inquiète particulièrement la communauté scientifique. En plus se propager plus facilement, il pourrait bien être plus résistant. Des tests en laboratoire ont révélé que cette mutation entraîne une diminution de la reconnaissance du virus par les anticorps.

Le Pr François Balloux de l'University College de Londres, cité par l'organisme britannique Science Media Centre puis par l’AFP, explique : "à ce titre, elle peut aider le virus à contourner la protection immunitaire conférée par une infection antérieure ou par la vaccination".

Pour le professeur Ravi Gupta, professeur de microbiologie à l'Université de Cambridge, interrogé par l'AFP et repris par Nice Matin, la mutation d’Afrique du Sud "est la plus inquiétante de toutes". En effet, une étude parue le 6 janvier 2021 a mis en lumière un cas préoccupant. Une Brésilienne ayant eu la COVID-19 en mai 2020, a développé à nouveau la maladie en octobre après avoir été infectée par la mutation E484K. Selon les auteurs, ce second épisode aurait été plus sévère que le premier. Cela pourrait indiquer que l'organisme a eu une réponse immunitaire plus faible.

Toutefois, le monde scientifique se veut rassurant pour le moment. Pour la plupart, les éléments connus actuellement n’indiquent pas que la mutation résiste aux vaccins mis au point pour lutter contre la covid-19.

Mutation : l’efficacité des vaccins en question

"Même si vous baissez en efficacité, vous allez normalement toujours avoir une neutralisation du virus", a assuré Vincent Enouf, du Centre national de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur à Paris à nos confrères. L'immunologiste Rino Rappuoli, chercheur et responsable scientifique du géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) partage cet avis : "je ne pense pas que cette mutation soit à elle seule problématique pour les vaccins". Néanmoins, ils conviennent qu’il faut développer mener des recherches sur ces variants pour mieux les appréhender.

Plus inquiet, le Pr Gupta prévient : "à ce stade, ils (les vaccins) devraient tous rester efficaces, mais ce qui nous inquiète, c'est la perspective de futures mutations qui s'ajouteraient". Il appelle ainsi à "vacciner le plus vite possible partout dans le monde".

Sources

Covid-19: ce que l'on sait sur la mutation E484K, "la plus inquiétante de toutes", Nice Matin, 13 janvier 2021.

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