Ballon gastrique : quelles conditions pour en bénéficier ? Adobe Stock
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Il existe actuellement deux types de ballon gastrique : le ballon Orbera et le ballon Allurion. Le premier est inséré dégonflé par la bouche. Une fois dans l'estomac, il est rempli de sérum physiologique avec un cathéter. Au bout d’un an, le ballon est retiré sous anesthésie générale. Le ballon Allurion ne nécessite ni intervention chirurgicale, ni endoscopie et est éliminé au bout de 4 mois par les voies naturelles.

La pose se fait en 15 minutes par un médecin. Le ballon se présente d'abord sous forme d'une très grosse gélule reliée à un cathéter. Le patient l’avale avant que le praticien injecte le sérum physiologique afin de le remplir. Il prend alors la forme d'une prothèse mammaire et permet une sensation de satiété.

Le ballon reste ainsi en place pendant au moins 4 mois avant de se désintégrer et de s'évacuer par les selles.

Les études cliniques prouvent qu’en moyenne, 10 à 15 % du poids total est perdu en 16 semaines et jusqu’à 95 % de la perte de poids moyenne peut être maintenue 1 an après l’élimination du ballon.

Pour que le ballon gastrique garantisse une perte de poids durable, la pose ne suffit pas. Un suivi psychologique et nutritionnel doit être maintenu. Le travail de perte de poids ne peut se faire tout seul. Si les premiers kilos vont s’envoler à la pose du ballon, rééquilibrer votre alimentation en faisant de meilleurs choix, pratiquer une activité physique et repenser son mode de vie tout entier est essentiel pour que les résultats soient durables.

Qui peut être éligible ? À partir de quel âge ? Quel IMC ? Medisite fait le point avec le Dr Arnaud Saget, chirurgien bariatrique et digestif, Lamia Zinaï, microbiologiste et nutritionniste ainsi que Anne-Gaëlle Courouble, psychologue consultante pour Allurion.

Le ballon gastrique conçu pour des patients avec un IMC supérieur à 27

Le Dr Arnaud Saget utilise le système Allurion depuis 2017. Selon lui, cette alternative est une solution pour les patients qui ne sont pas éligibles aux chirurgies de l’obésité comme le bypass ou la sleeve, c’est-à-dire avec IMC entre 30 et 35. "Elle peut aussi être intéressante pour les patients qui ont un IMC supérieur à 40, mais qui ne souhaitent pas avoir recours à une opération, nous explique le Dr Arnaud Saget. Vous êtes éligible à partir d’un IMC supérieur à 27".

Il y a peu de contre-indications. Or, les personnes qui ont été opérées de l’estomac ne sont pas éligibles pour des raisons de sécurité, car le ballon est intégré dans l’estomac. "Parce que le ballon doit être éliminé par voie naturelle. Donc rien ne doit empêcher son élimination", ajoute le chirurgien.

Avoir moins de 65 ans

À partir de 18 ans et jusqu’à 65 ans, vous pouvez envisager le ballon gastrique. "Après 65 ans, il faut être vigilant. Après 70 ans, c’est déconseillé. Il est plus dur de changer des habitudes à 70 ans qu’à 45. Et tant que vous êtes majeure, vous ne serez jamais trop jeunes. L’obésité est une maladie qui doit être prise en charge le plus tôt possible".

Des patients en échec nutritionnel

Les patients à qui l’on va recommander le ballon gastrique sont souvent des personnes en échec nutritionnel. "On va retrouver des personnes qui ont déjà essayé plusieurs régimes, à bout de souffle après plusieurs tentatives, explique la nutritionniste Lamia Zinaï. Les régimes restrictifs échouent dans 80 % des cas. Il peut s’agir de personnes en situation d’obésité qui commencent à développer des complications liées aux poids comme le diabète, l’arthrose ou le foie gras".

Avoir une vraie motivation de perte de poids

"Pour s’engager dans une perte de poids, que ce soit via le ballon gastrique ou autre, il faut une vraie motivation, indique Anne-Gaëlle Courouble, psychologue. Il faut prendre conscience que le surpoids est issu d’un déséquilibre et qu’il est multifactoriel. Le ballon va aider à avoir des résultats et renforcer la motivation, mais il ne suffira pas. La personne doit être prête à s’engager dans des changements de son mode de vie. Cela doit passer par un ancrage de nouvelles habitudes alimentaires. Accepter de voir la vérité en face aussi".

Il faut être prêt à prendre du temps pour soi

Changer de mode de vie est indispensable pour que le ballon gastrique puisse générer des résultats durables. Si vous n’avez aucun suivi et ne faites aucun changement après son élimination, vous risquez de reprendre le poids perdu pendant la pose du ballon. "Il faut prendre cette décision pour de bonnes raisons : pas pour plaire à son mari ou ses parents, mais pour vous, ajoute la psychologue. Il est aussi important d’avoir conscience de l’impact que votre perte de poids peut avoir sur les autres dimensions de votre existence. Il ne faut pas avoir peur de prendre du temps pour soi. Améliorer votre hygiène de vie passe aussi par écouter ses propres besoins (sommeil, alimentation…)".

Ballon gastrique : quels peuvent être les risques ?

Le chirurgien bariatrique rappelle qu’il n’y a aucune intervention sans risque. "Ils sont faibles, mais il y en a. On cite l’intolérance au ballon gastrique : certains patients ne parviennent pas à le supporter et vont être sujets aux vomissements et à la nausée. Dans ce cas, on envisage le retrait. Cela concerne 2 % des patients".

La pancréatite réactionnelle, les cas de saignements sont des complications encore plus rares. (0,2 % des patients).

On peut se retrouver face à un ballon gastrique qui migre jusqu’à se bloquer dans les intestins et provoquer une occlusion. "Cela concerne un patient sur 1000".

Sources

Merci au Dr Arnaud Saget, chirurgien bariatrique et digestifs, Lamia Zinaï, microbiologiste et nutritionniste ainsi que Anne-Gaëlle Courouble, psychologue.

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