Cancer : les conseils d'un nutritionniste pour réduire son risqueIstock
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Elle a secoué le paysage médiatique. Une étude publiée dans la revue scientifique PLoS Medicine le 13 février 2024 a confirmé le lien entre l’ingestion de certains additifs émulsifiants et un risque accru de cancers, en particulier du sein et de la prostate. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs se sont basés sur l’analyse des données de 92 000 Français adultes, qui ont participé à l’étude de cohorte NutriNet-Santé entre 2009 et 2021.

« Après un suivi moyen de 7 ans, les chercheurs ont constaté que des apports plus élevés en monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E471) étaient associés à des risques accrus de cancers au global », précise le communiqué de presse qui a été publié à la suite de l’étude. Pour Raphaël Gruman, ces résultats ne sont pas une surprise. « L’étude confirme ce que l’on savait déjà plus ou moins : la consommation d’additifs est nocive pour la santé. On avait l’intime conviction que cela avait une incidence sur les risques de cancer, mais il n’y avait pas encore d’étude assez précise pour le justifier, ce qui est aujourd’hui le cas », déclare l’expert.

"L’effet « cocktail » des additifs entre eux n’est pas évalué"

Selon le professionnel de santé, démontrer les effets des additifs sur la santé est une bonne chose mais cela n’est pas suffisant. « On a déjà identifié dans l’alimentation les aliments qui sont pro-cancérigènes. Le problème est que l’on a des concentrations d’additifs par produit qui sont limitées, les industriels ont des quantités à respecter, mais on ne tient pas compte de l’effet « cocktail » de ces additifs entre eux », explique Raphaël Gruman.

« On peut avoir 10 additifs différents dans un même produit, mais cela ne peut être évalué. On sait que les additifs sont néfastes, mais on ignore leurs effets lorsqu’ils sont plusieurs à entrer dans la composition d’un même produit. C’est encore plus dangereux que ce qu’on ne peut imaginer. »

Alimentation biologique : elle peut aider à limiter le risque de cancer

Outre les additifs alimentaires, les pesticides figurent parmi la liste des substances cancérigènes. Pour Raphaël Gruman, l’alimentation biologique peut s’avérer une bonne alternative à l’alimentation conventionnelle lorsque l’on veut limiter son risque de développer un cancer. En effet, les aliments bios contiennent une quantité moindre de pesticides.

« Des études ont démontré très précisément que la concentration de pesticides dans les aliments peut être responsable de cancers. Consommer bio peut donc être intéressant pour limiter l’ingestion de pesticides. En revanche, ce n’est pas parce qu’un aliment est bio qu’il ne contient pas d’additifs. Ceci est souvent le cas des aliments ultra-transformés, qu’ils soient bios ou pas. »

Risque de cancer : la consommation d’aliments ultra-transformés doit être limitée

Les aliments ultra-transformés ont envahi les placards de nos cuisines et sont largement consommés. En Europe et en Amérique du Nord, 30 à 60 % de l’apport énergétique alimentaire des adultes provient d’aliments ultra-transformés. Environ 80 % de la patientèle de Raphaël Gruman consomme quotidiennement des aliments ultra-transformés. Mais c’est quoi un aliment ultra-transformé ? Il s’agit d’aliments bruts qui ont subi d’importantes transformations physiques, chimiques ou biologiques par des procédés industriels. Rien de bien naturel et donc de bon pour la santé… Problème : les aliments ultra-transformés favorisent les cancers en raisons des additifs qu’ils contiennent mais également des matières grasses hydrogénées.

« Les aliments ultra-transformés sont très communs. Les biscuits industriels sont un aliment ultra-transformés, au même titre que les chips. Mais tout est une question de dosage, c’est la fréquence et la quantité à laquelle on consomme ces aliments qui va faire toute la différence », explique le nutritionniste. « Je recommande de ne pas choisir de produits ultra-transformés qui contiennent plus de deux conservateurs (E210, E282…). On évite ainsi l’effet "cocktail". Je préconise également de se limiter à la consommation d’un produit ultra-transformé par semaine, une boîte de gâteaux par exemple. »

Les emballages des aliments peuvent favoriser certaines maladies dont le cancer

Les emballages dans lesquels sont conservés les aliments peuvent eux aussi s’avérer cancérigènes, notamment ceux en plastiques qui libèrent des microplastiques. « Cela peut amener à un risque de cancer, mais cela peut également amener à des dysfonctions métaboliques au niveau des organes. Le foie et le cerveau rencontrent des difficultés à expulser ces microplastiques qui restent stagnants dans l’organisme. De fait, cela peut engendrer des pathologies comme des maladies neurodégénératives », explique l’expert. « Il y a également une implication au niveau hormonal.

Les glandes masculines et féminines peuvent être impactées ou la thyroïde, par ces microplastiques. » La consommation d’aliments en vrac peut être privilégiée afin de limiter son exposition aux microplastiques, tout comme l’eau du robinet.

Contre le cancer, privilégiez le fait-maison

Les aliments bruts ainsi que les repas faits-maison sont à privilégier selon Raphaël Gruman. « Si on n’a pas le temps, les aliments bruts surgelés sont une bonne alternative aux aliments frais.Ils sont prédécoupés, on gagne donc du temps et c’est aussi économique puisqu’on limite les pertes.On peut pratiquer le Batch-cooking, préparer à l’avance ses repas, puis on les congèle. »

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