Plaisir sexuel : le rôle de neurones sensoriels dévoiléAdobe Stock

Clé d’une sexualité épanouie, le désir sexuel envers l’autre se nourrit d’ingrédients propres à chacun, que ce soit par le fantasme, les mots crus ou doux, des caresses, l'usage de sex toys, parmi d’autres aphrodisiaques.

Plus ou moins contrôlable, guidé par la psyché, et prompt à être stimulé chez les couples usés par la routine, le désir reste un domaine ceint de mystère.

Une étude apporte de nouvelles connaissances sur le sujet en soulignant le rôle de neurones sensoriels, les corpuscules de Krause, dans la montée du désir sexuel.

Des structures réceptives au froid

Les corpuscules de Krause ont été découverts pour la première fois dans les années 1850. Ces structures sensorielles énigmatiques possèdent des propriétés physiologiques et des fonctions encore inconnues et peu documentées scientifiquement. On les retrouve dans les organes génitaux et d'autres tissus cutanéo-muqueux.

Situés dans l’épiderme, les corpuscules de Krause étaient jusqu'ici surtout mis en avant pour leur rôle de thermorécepteurs cutanés. Sensibles aux variations de températures, ils sont capables de détecter les variations de températures et sont des récepteurs au froid (à la différence des corpuscules de Ruffini, les récepteurs de chaleur).

Ces structures neuro-sensorielles disposeraient également de propriétés "vibrotactiles" impliquées dans le plaisir sexuel, révèle cette étude menée par une équipe de chercheurs de la Harvard Medical School et parue le 15 juin dernier.

"Nous avons identifié deux sous-types distincts de neurones somatosensorielsv [liés au cortex cérébral, qui reçoit les informations sensorielles, ndlr] qui innervent les corpuscules de Krause du pénis et du clitoris de la souris et qui se projettent vers une région terminale sensorielle unique de la moelle épinière", décrivent les auteurs des travaux sur le site bioRxiv.

Ces mécanorécepteurs seraient ainsi sensibles au toucher léger et dynamique et aux vibrations mécaniques appliqués au clitoris ou au pénis, pointent encore les chercheurs.

Des capteurs vibrotactiles qui déclenchent l’excitation sexuelle

Pour s’en rendre compte, ils ont utilisé le procédé d’"activation optogénétique des terminaux afférents des corpuscules de Krause chez les mâles". Traduction : un procédé qui consiste à "introduire dans une cellule un gène qui code pour une protéine photosensible, laquelle va s’activer lorsqu’on l’éclaire avec une lumière spécifique", définit l’Inserm.

Cette méthode d’activation a provoqué une érection du pénis sur les souris utilisées pour l’expérience. A contrario, l'ablation génétique des corpuscules de Krause a entravé l’érection et l’éjaculation des souris mâles et réduit la réceptivité sexuelle des femelles.

Selon les chercheurs, ces observations portent à croire que les corpuscules de Krause, qui sont particulièrement denses dans le clitoris, constituent des capteurs vibrotactiles essentiels à "un comportement sexuel normal".

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