Qu'est-ce que l'allergie au soleil ou la lucite ?

Il existe plusieurs types de réactions d’hypersensibilité au soleil : la lucite estivale bénigne, la lucite polymorphe, l’urticaire solaire ou encore la photosensibilisation. Toutes ces réactions ont des mécanismes différents.

La plus fréquente des réactions au soleil est la lucite estivale bénigne, qui provoque une éruption cutanée, accompagnée de démangeaisons intenses, sur les zones exposées, souvent en début de saison estivale, qui disparait spontanément en quelques jours. La photosensibilisation est habituellement liée à une prise médicamenteuse associée à l’exposition au soleil et peut provoquer des lésions cutanées définitives.

La lucite estivale bénigne, la lucite polymorphe et l’urticaire solaire sont les trois formes les plus répandues d’hypersensibilité au soleil. Il existe une forme plus rare, la photodermatose printanière juvénile, qui se caractérise par une éruption cutanée crouteuse au-dessus des oreilles, plus fréquente chez le garçon, entre 5 et 12 ans. Cette atteinte est généralement bénigne.

Les réactions d’hypersensibilité au soleil sont-elles fréquentes ?

La lucite touche près de 20 % des adultes avec une nette majorité chez les femmes, qui représentent 90 % des cas. Elle apparait généralement entre 15 et 20 ans. La lucite estivale bénigne tend à s’atténuer avec le temps, contrairement à la lucite polymorphe.

Photo d'une allergie au soleil : urticaire

Les réactions d’hypersensibilité au soleil sont-elles fréquentes ?© Creative Commons

© CC - James Heilman, MD

Reconnaître les types d’allergies au soleil

La lucite estivale bénigne

La lucite estivale bénigne est la plus fréquente et la moins grave des allergies au soleil : elle touche surtout des femmes.

Les symptômes de la lucite apparaissent en quelques heures, après l’exposition au soleil, en début de saison estivale. Il s’agit de petits boutons rouges, qui apparaissent sur les zones les plus exposées comme les bras, le décolleté, mains pieds et épaules. Le visage n’est généralement pas touché.

Ces lésions cutanées s’accompagnent de démangeaisons qui peuvent être intenses. La lucite disparait spontanément en quelques jours, en général une semaine, à condition de ne plus s’exposer au soleil. Elle récidive chaque année et à tendance à diminuer avec le bronzage.

La lucite polymorphe

La lucite polymorphe est moins fréquente et plus grave que la lucite estivale bénigne. Elle peut toucher les enfants et les adultes jeunes. Elle tend à récidiver d’année en année tout en s’aggravant.

Elle apparait souvent dès le printemps, même par temps couvert ou lors d’une exposition derrière une vitre, quelques heures après l’exposition au soleil.

Elle provoque des petits boutons rouges, accompagnées de plaques. Les boutons peuvent être remplis de liquide et suinter, donnant un aspect d’eczéma. Ils apparaissent sur toutes les zones découvertes, y compris sur le visage, contrairement à la lucite estivale bénigne.

Elle peut être présente même lorsque la peau est bronzée. La lucite polymorphe nécessite une consultation chez un dermatologue, car les lésions peuvent persister toute l'année.

L’urticaire solaire

L’urticaire solaire est une allergie au soleil qui se déclenche dans les 15 minutes qui suivent l’exposition. Les rayonnements responsables peuvent être les UVA, les UVB ou la lumière visible. Ce sont plus souvent les femmes jeunes qui sont atteintes, entre 20 et 30 ans.

Les symptômes les plus fréquents de l’urticaire solaire sont :

  • des boutons sur les bras, les jambes et/ou le décolleté,
  • des démangeaisons intenses comme celles qui sont provoquées par des piqûres d'orties,
  • des sensations de brûlure, d'engourdissement ou des picotements au niveau des zones atteintes,
  • des maux de tête ;
  • des vertiges ;
  • des sensations de malaise.

Ces symptômes disparaissent spontanément en quelques heures sans traitement, après l’interruption de l’exposition au soleil. L’urticaire solaire peut disparaitre au fil des années.

La photosensibilisation ou réaction photo-allergique

Une fois absorbés, les principes actifs des médicaments vont dans la circulation sanguine. Avec certains médicaments, des réactions de photosensibilité peuvent se produire lors d’une exposition aux UV, via la peau. Cela peut provoquer des lésions cutanées. Ce phénomène est appelé photosensibilisation.

La photosensibilisation se manifeste par un érythème, ou rougeur, au niveau des zones exposées, accompagné de petits boutons, qui peuvent être suintants. Si l’exposition est renouvelée, la réaction cutanée peut se généraliser et provoquer des lésions permanentes.

L’exposition solaire est contre-indiquée lors de la prise de certains médicaments. Il peut s’agir d’anti-inflammatoires, d’anti-diabétiques, d’antibiotiques de la classe des fluoro-quinolones par exemple.

Les symptômes de l’allergie au soleil

Allergie au soleil ou sensibilité au soleil ?

La sensibilité au soleil n’est pas issue d’un processus allergique. Elle est simplement liée à la qualité de la peau, qui est alors plus sensible aux rayons UV et qui a tendance à faire des coups de soleil. L’allergie au soleil est un phénomène plus grave qui fait intervenir les cellules immunitaires à l’origine du déclenchement de l’allergie. Elle est plus grave et peut être liée à la prise de certains médicaments comme les anti-inflammatoires stéroïdiens, certains antibiotiques ou antalgiques, etc.

Allergies au soleil : les UV-A en cause

Les UVB sont responsables du bronzage et des coups de soleil. Ce sont les Uva qui provoquent des réactions allergiques au soleil, et cela ne nécessite pas d’exposition intense. Ces allergies surviennent en début de saison estivale, mais la plupart des crèmes solaires protectrices ne sont pas totalement efficaces sur les UVA.

Facteurs de risque de l'allergie au soleil

Les principaux facteurs de risque de développer une allergie au soleil sont :

  • avoir une peau claire ;
  • être à un âge extrême de la vie ;
  • être une femme.

Mon conseil de médecin généraliste :

"Les femmes enceintes doivent éviter le soleil pour ne pas développer un masque de grossesse, qui peut laisser des traces définitives."

Lucite : qui sont les personnes les plus vulnérables ?

Les personnes les plus vulnérables à la lucite sont les adultes jeunes, et notamment les femmes. Les lésions peuvent être plus ou moins importantes et peuvent parfois passer inaperçues.

Combien de temps dure une allergie au soleil ?

La lucite estivale bénigne dure environ une semaine. Les formes plus graves d’allergies au soleil peuvent durer plus longtemps.

Qui, quand consulter ?

La lucite estivale bénigne ne nécessite pas, à première vue, de consultation. Comme son nom l’indique, elle est bénigne disparait spontanément en quelques jours. Toutefois, si les signes persistent il peut être utile de consulter son médecin traitant ou un dermatologue pour s’assurer du bon diagnostic et envisager un traitement.

Complications et évolutions de la lucite

La lucite estivale est une pathologie bénigne qui guérit sans traitement et ne provoque pas de complications. La lucite polymorphe peut provoquer une persistance des boutons, même en dehors d’une exposition au soleil et s’aggraver d’année en année.

Comment diagnostiquer une lucite ?

Le diagnostic de la lucite se fait essentiellement sur l’aspect des lésions et l’historique de leur survenue. Aucun examen complémentaire n’est nécessaire.

Dans certains cas seulement, des examens pourront être réalisés dans un centre spécialisé en photodermatologie, surtout lorsque les symptômes sont très invalidants. Des phototests seront effectués sur la peau du sujet pour déterminer quel rayonnement est responsable de la réaction allergique.

Quels sont les traitements pour soigner une allergie au soleil (ou lucite) ?

Quelle que soit la gravité de la réaction au soleil, il est nécessaire d’adopter les bons gestes face au soleil, c’est-à-dire :

  • une exposition progressive, surtout les premiers jours ;
  • éviter de s’exposer entre 12 et 16 heures ;
  • appliquer régulièrement les crèmes protectrices ;
  • préférer la protection textile.

La principale mesure pour éviter les réactions au soleil, est de limiter l’exposition et d’utiliser des crèmes solaires hautement protectrices, qui doivent protéger des UVA et des UVB. La plupart du temps, la lucite estivale bénigne ne nécessite aucun traitement.

Lorsque l’allergie au soleil se pérennise, certains médicaments peuvent être utilisés :

  • les produits contenant des caroténoïdes : ils peuvent être pris 1 à 2 semaines avant le début de l'exposition et pendant l'exposition solaire. Ils sont vendus en parapharmacie, mais ne doivent pas être utilisés trop longtemps sans avis médical ;
  • l’acide para amino-benzoïque est conseillé en prévention de la lucite estivale bénigne. Le traitement doit débuter 15 jours avant le début de l'exposition solaire et se prolonger pendant la durée de l'exposition ;
  • la vitamine PP peut aider à soulager les symptômes de l’allergie au soleil.
  • les antipaludéens de synthèse représentent le traitement de référence pour la prévention des lucites. Le traitement doit être débuté 7 jours avant le début de l'exposition et poursuivi pendant la durée de l'exposition ; cependant, ces médicaments ne sont pas sans danger et un suivi médical et ophtalmologique doit être réalisé. Ils doivent être réservés aux formes sévères et invalidantes de lucite. ;
  • l es médicaments antihistaminiques sont recommandés à la fois en prévention des symptômes de l'urticaire solaire ou des lucites estivales bénignes, mais également pour soulager les symptômes cutanés, notamment les démangeaisons. Les médicaments antihistaminiques peuvent provoquer des effets secondaires dont le plus fréquent est la somnolence. Certains antihistaminiques sont contre-indiqués à certaines périodes de la grossesse. ;
  • les corticoïdes locaux peuvent permettre de soulager les démangeaisons et de diminuer l'intensité et la durée de l'éruption.

Comment prévenir l'allergie au soleil ?

La meilleure prévention de l’allergie au soleil est de ne pas s’exposer ou avec des conditions de protection optimales, comme :

  • porter un tee-shirt, un chapeau ou une casquette ;
  • rechercher des zones d’ombre ;
  • utiliser une crème solaire avec un indice fortement protecteur (au moins 50).

La prévention de la lucite estivale bénigne peut également se faire grâce à des rayons UV médicaux, qui sont différents de ceux utilisés en esthétique. Ils sont prescrits et réalisés par des médecins dermatologues. Les séances débutent deux à trois mois avant l’ensoleillement. Elle peut être prise en charge par la Sécurité Sociale, mais seulement sur demande du dermatologue et après échec des traitements médicamenteux.

Mon conseil de médecin généraliste :

"la lucite estivale bénigne, comme la lucite polymorphe, doit être considérée comme un signal d’alarme : le capital soleil est consommé et/ou l’on a un phototype faible. Il est donc recommandé de consulter un dermatologue qui pourra, à cette occasion, faire un dépistage des cancers de la peau."

Sites d’informations et associations

Des sites d’informations et associations sur les allergies cutanées sont consultables sur internet. Il s’agit de :