Covid-19 : + 37 % des hospitalisations en une semaine, faut-il s’inquiéter de ce nouveau variant "Frankenstein" ?
Le soleil se couche plus tôt, les températures diminuent franchement, au plus grand plaisir des virus. Nez qui coule, toux, frissons, il est temps de faire son plein de mouchoirs pour affronter cette nouvelle saison. Un moment de l’année marqué notamment par le retour du micro-organisme tant redouté : le Covid-19 et son nouveau variant surnommé “Frankenstein”.
"Depuis deux ou trois semaines, on voit une prévalence très nette avec des syndromes pseudo-grippaux qu'on a du mal à étiqueter Covid ou pas parce qu'on teste beaucoup moins de monde qu'initialement. Mais beaucoup de ces syndromes peuvent correspondre", explique sur France 3 Hauts-de-France le Dr Guillaume Braconnier, médecin généraliste à Lille.
Des contaminations en hausses
Selon Santé publique France, un peu plus de 26 000 nouveaux cas ont été recensés entre le 8 et le 14 septembre. Un chiffre qui augmente en flèche la semaine suivante avec 32 000 contaminations, soit une progression de près de 25 %. Le réseau Sentinelles, qui surveille les infections respiratoires, confirme une incidence estimée à 49 cas pour 100 000 habitants pour la semaine du 15 au 21 septembre.
Même constat concernant les tests Covid. Selon le dernier bulletin de Relab, le réseau de surveillance basé sur des données de laboratoire, un test sur quatre est positif, contre un sur dix en début d’été.
La faute aux multiples mutations du virus. "Le problème, c'est que l'immunité qu'on pouvait avoir conservée d'une infection ou d'une vaccination précédente est non seulement atténuée naturellement par le temps, mais en plus, elle est contournée par ces mutations", explique sur France Info Mircea Sofonea, épidémiologiste.
Un nouveau variant très virulent
Mais ce nouveau variant est-il plus dangereux que les précédents ? Pour les experts, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Selon l’OMS, Frankenstein ou son nom officiel XFG ne provoque pas davantage de formes graves que ses prédécesseurs, mais son rythme de propagation impose une surveillance étroite. Les symptômes rapportés par les médecins restent proches de n'importe quel virus hivernal : toux, fièvre, courbatures, fatigue, gorge sèche et irritée.
"C'est une pathologie saisonnière avec laquelle on va devoir vivre de façon pérenne, néanmoins elle peut encore avoir de graves conséquences chez les personnes fragilisées, notamment les personnes âgées. Donc, il faut que les patients fragiles continuent de se faire vacciner contre le Covid", abonde le médecin généraliste Guillaume Braconnier.
Une campagne de vaccination trop tardive
Une campagne de vaccination qui débutera comme chaque année à la mi-octobre, plus exactement le 14. Un délai jugé tardif par plusieurs scientifiques et médecins au vu de la montée épidémique précoce. "Débuter une campagne de vaccination quand le pic est passé, c’est terrible ! Mais c’est surtout beaucoup moins efficace, d’autant que la durée de la réponse immunitaire avec nos vaccins à ARN messager est relativement courte », décrit l’infectiologue Odile Launay à nos confrères du Parisien.
En attendant, les gestes barrières et le port du masque sont toujours efficaces pour limiter la circulation du virus.