Qu’est-ce que les maisons France santé promises par Sébastien Lecornu pour 2026 ?
Trouver un médecin en 2025 relève souvent du parcours du combattant. Dans de nombreuses régions, les patients attendent des semaines avant d’obtenir un rendez-vous, et certains doivent parcourir des kilomètres pour consulter. Face à cette pénurie, le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé lors de son premier déplacement à Mâcon, la création des maisons France santé. Un dispositif censé redonner un souffle au système de soins français. Peu de détails avaient alors été donnés. Depuis, le projet se précise.
Le 30 octobre, lors d’un déplacement dans la Manche, le chef du gouvernement a confirmé son intention de développer ces structures. « On va modifier le projet de loi de financement de la Sécurité sociale avec une somme de 130 millions d’euros », a-t-il déclaré. L’ objectif : que chaque Français puisse accéder à un professionnel de santé en moins de 30 minutes et obtenir un rendez-vous sous 48 heures. Mais à quoi vont ressembler ces fameuses maisons France santé ?
Un plan national pour rapprocher les soins
En réalité, le concept n’est pas totalement nouveau. Ces établissements s’inspirent des maisons de santé où exercent des médecins libéraux, et des centres de santé, où les praticiens sont salariés. Chacune de ces futures Maisons France Santé recevra un forfait de 50 000 euros pour démarrer.
Aujourd’hui, les centres de santé proposent des soins au tarif conventionné. On en dénombre plus de 2 900, dont 866 pluridisciplinaires. Le ministère de la Santé rappelle qu’à l’exception des centres de soins infirmiers, ces structures restent majoritairement implantées en zone urbaine. C’est l’une des raisons pour lesquelles les déserts médicaux continuent de s’étendre dans les campagnes.
Ces centres pluridisciplinaires sont pourtant souvent cités comme des modèles d’avenir. Ils facilitent la prise en charge des maladies chroniques et permettent aux infirmiers ou kinés de soulager les médecins de certaines tâches. Autre atout : ils attirent davantage les jeunes praticiens, séduits par le travail en équipe et un meilleur équilibre de vie.
Mais leur viabilité économique reste fragile. En appliquant les tarifs conventionnés et le tiers payant, tout en respectant des horaires d’ouverture contraignants, ils peinent à équilibrer leurs comptes.
De leur côté, les maisons de santé pluriprofessionnelles existent depuis 2007. Contrairement aux centres, leurs praticiens ne sont pas salariés, mais libéraux. On en comptait 2 501 fin 2023, et le ministère vise 4 000 d’ici 2027.
Un déploiement accéléré sur tout le territoire
Le gouvernement entend désormais franchir une nouvelle étape avec les maisons France santé. Sébastien Lecornu souhaite qu’entre 15 et 20 structures soient agréées par département d’ici Noël, avant une montée rapide pour atteindre 2 000 établissements d’ici l’été 2026. À terme, l’objectif est d’en compter 5 000 en 2027. Une promesse ambitieuse qui vise à combler les inégalités d’accès aux soins sur tout le territoire.
« Si on prend cette question à bras-le-corps, c’est quelque chose qui peut dépasser les clivages. Les Français, ce qu’ils veulent surtout, c’est un médecin », a résumé le Premier ministre le 15 septembre dans un communiqué.
Le constat est sans appel : en 2024, près de six millions de Français n’avaient pas de médecin traitant, et 87 % du territoire était classé en désert médical. Face à une telle urgence, le gouvernement parie donc sur ces nouvelles structures pour rapprocher les soins des citoyens. Reste à savoir si cette réforme suffira à réconcilier les Français avec un système de santé en quête d’oxygène.