4 clés pour être moins perfectionniste Adobe Stock
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La société, le monde professionnel, vos proches, parfois même votre famille vous poussent, volontairement ou non, à être perfectionniste. À travers des normes bien trop élevées, une auto-évaluation très critique, vous recherchez encore et toujours la perfection. Si cette qualité est indispensable pour réussir et s’épanouir, avec de l’abus et aucune limite, elle se transforme en un comportement autodestructeur et épuisant qui met à rude épreuve votre santé et votre mental.

Être perfectionniste, qu'est-ce que c'est exactement ?

Afin de comprendre où vous vous situez exactement, il est important de bien définir le comportement perfectionniste.

Car oui, il y a le “je suis perfectionniste” en guise de réponse à la question “quel est votre plus grand défaut ?” lors d’un entretien professionnel. Celui à l’allure d’une pirouette verbale pour se mettre en valeur avec un défaut qui serait en réalité une qualité.

Soit, chercher la perfection dans son travail pour être le meilleur. En revanche, le véritable perfectionniste, celui qui recherche la perfection dans tout ce qu’il entreprend, a un comportement néfaste sur le long terme. Vie professionnelle, vie privée ou face à soi-même, rechercher la perfection de façon systématiquement est une source d’épuisement et de mal-être comme le soulignent les chercheurs André Marchand et Isabelle Boivin.

"Le perfectionnisme peut jouer un rôle important dans le développement et le maintien de certains troubles anxieux. Les recherches effectuées jusqu'à ce jour ainsi que notre expérience clinique nous convainc de l'importance d'évaluer ce problème chez le patient anxieux lorsque le clinicien a un doute que cette tendance contribue à la problématique principale".

Toujours insatisfaits, les perfectionnistes se sentent toujours dans l’échec, dans le doute, et manquent ainsi de confiance en eux à la suite de déceptions ininterrompues. Pour autant, il existe plusieurs sortes de perfectionnisme, qu’il est important d’identifier avant d’agir.

3 profils de perfectionnistes

Le perfectionniste qui veut être parfait

L’échec est une faiblesse. Pour eux, il est hors de question de ne pas réussir. Alors, pour y arriver, le perfectionniste lutte sans répit face à lui-même et s’inflige des attentes élevées, bien souvent inatteignables. Rapidement, ce genre de perfectionniste nourrit une obsession pour la réussite, pour ne jamais échouer.

Le perfectionniste qui attend que les autres soient parfaits

Tout le monde a déjà été plus ou moins déçu lorsqu’un ami, un proche, un membre de votre famille n’a finalement pas répondu à vos attentes. Mais chez certains perfectionnistes, cet échec peut rapidement prendre des proportions élevées et impardonnables. Des attentes bien trop exigeantes envers autrui qui entraînent l’impossibilité d’avoir des relations sociales positives et évolutives.

Le perfectionniste qui pense devoir être parfait pour les autres

À l’heure des réseaux sociaux, des retouches photos et des filtres, ce type de perfectionniste explose. En particulier chez les plus jeunes, qui pensent avoir besoin de montrer une image parfaite aux autres, quoiqu’il arrive. Pour réussir, ils sont prêts à tout : mentir, déformer la réalité, truquer les photos et vidéos… Un perfectionnisme dit “social”, existant depuis toujours dans la rue, sur d’anciennes photos, auprès de proches… qui ne fait aujourd’hui que grandir sur la Toile malgré son côté destructeur évident.

Après avoir identifié votre perfectionnisme, il faut ensuite agir. Un travail en plusieurs étapes, grâce auquel les résultats seront positifs en peu de temps.

Comment être moins perfectionniste ?

Pour soigner cette obsession du perfectionnisme, une seule solution, avec un remède en 4 étapes selon Diane Ballonad Rolland, fondatrice et dirigeante du Cabinet Temps et Équilibre et de l’Académie des Pros de l’organisation.

Avoir conscience de son perfectionnisme

La première étape passe évidemment par la conscience du problème, et donc l’envie de changer, de se soigner. Si cela semble facile au premier abord, il ne suffit pas simplement d’avoir entendu cette petite réflexion vous concernant dans la bouche d’un proche. Il est nécessaire de vous en rendre compte vous-même, après avoir décortiqué soigneusement vos actes et pensées. Vous devez “prendre conscience des effets négatifs et de la souffrance” liés à vos habitudes de perfectionniste.

Baisser ses exigences et attentes

S’imposer certains buts à atteindre et être exigeant pour réaliser ses rêves est un comportement approprié et exemplaire qui permet de se motiver soi-même. En revanche, certaines tâches du quotidien n’ont pas à être vues comme une compétition. Parfois, il suffit de faire les choses bien, sans pour autant chercher la perfection et une implication démesurée.

Définir ses objectifs et priorités

Reprenez vos plans “parfaits”, et redéfinissez vos priorités. Indiquez également le niveau suffisant de qualité à atteindre en amont, ce dont vous êtes capable, sans vous demander la lune. En définissant des objectifs, et le chemin à parcourir pour les atteindre, en deçà de vos exigences, vous allez rapidement vous apercevoir que rien de grave ne se passe lorsque vous laissez votre perfectionnisme de côté. Ainsi, en définissant vos priorités, pas question de tout contrôler, d’être sur tous les tableaux, et d’en faire plus pour être toujours meilleur(e).

Avancer doucement mais sûrement

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. L’essentiel pour travailler son côté perfectionniste est d’être prêt. De se lancer, avec les bonnes méthodes et de prendre le temps de les mettre en place. C’est un travail à mener sur soi-même. Et comme tout travail sur soi, qu’il soit mental ou physique, cela peut prendre du temps. Mais avec la volonté et les bonnes méthodes, les résultats attendus seront au rendez-vous. Pour exemple, le premier exercice est celui du lâcher prise, qui peut alors se travailler grâce à la sophrologie, au yoga ou encore à la méditation. Une formule pour se recentrer et lâcher prise qui demande de la discipline et du temps. Mais qui fonctionne.

Ainsi, comme le souligne plusieurs professionnels en psychologie, en bien-être ou encore en santé mentale cités ci-dessus, être moins perfectionniste est avant tout un travail à faire sur soi. Une volonté de changer, de penser autrement, afin de se sentir mieux et de nouer de véritables relations avec autrui. Un travail de longue haleine, qui s’avère être une réussite pour les plus motivés

Sources

Merci à André Marchand et Isabelle Boivin, psychologues et chercheurs

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