Les personnes vivant seules auraient plus de fringalesIstock
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La solitude augmenterait-elle la sensation de faim et les épisodes de fringale ? C’est ce qu’affirme une étude publiée le 4 avril 2024 dans la revue JAMA Network Open. Pour cette étude, les chercheurs ont recruté 93 femmes et les ont interrogées sur leurs sentiments de solitude et d’isolement.

Résultats : ils suggèrent que celles qui se considèrent comme “seules” montrent une plus grande activité dans la région cérébrale associée aux fringales et à l’envie de manger, surtout lorsqu’on leur fait observer des photos d’aliments très caloriques. Ces femmes auraient également tendance à ne pas manger sainement et à souffrir d’une moins bonne santé mentale.

Comprendre les liens entre habitudes alimentaires et isolement social

Par ce travail, la chercheuse et professeure spécialisée dans le microbiome intestinal et les maladies digestives Arpana Gupta, qui a mené l’étude, voulait étudier les impacts négatifs de la solitude, surtout chez les personnes qui ont continué à faire du télétravail après les confinements dus au Covid-19. Son but était de comprendre les liens entre la gestion de l’isolement social par le cerveau et les habitudes alimentaires.

La recherche a déjà prouvé qu’il existe une association entre l’obésité et la dépression et/ou l’anxiété et que le binge-eating (ou les fringales compulsives) peut être une façon de gérer la solitude. Toutefois, les liens cérébraux entre ces sentiments et ces comportements sont peu étudiés. “Aucune recherche n’avait été faite sur les liens entre la façon dont le cerveau gère la solitude et l’obésité”, affirme la professeure Arpana Gupta.

Les personnes très isolées ont tendance à avoir plus de masse graisseuse

Son équipe a divisé les 93 participantes en deux groupes : celles dont le sentiment de solitude était grand et celles dont le sentiment de solitude était faible. Les scientifiques ont ainsi découvert que les femmes très isolées avaient tendance à avoir plus de masse graisseuse, une alimentation moins saine, davantage de fringales, une alimentation basée sur la récompense, des comportements alimentaires incontrôlés, et de forts niveaux d’anxiété et de dépression.

Les chercheurs ont également montré des photos aux participantes via trois salves : des photos qui représentaient des aliments versus des images de choses non comestibles ; des photos qui représentaient des aliments sucrés versus des images de choses non comestibles ; des photos qui représentaient des aliments salés versus des photos de choses non comestibles.

“Ces résultats fournissent des preuves de ce que l’on pensait intuitivement”

Les auteurs de l’étude ont ensuite observé l’activité cérébrale des participantes pendant qu’on leur projetait ces images via une IRM.

Les scientifiques ont donc pu se rendre compte que parmi les femmes se disant seules, l’activité des régions cérébrales associées aux envies extrêmes de manger des aliments sucrés était accrue. À l’inverse, l’activité des régions cérébrales associées au contrôle des comportements alimentaires était moindre. “Ces résultats sont intéressants car ils fournissent des preuves de ce que l’on pensait intuitivement. Quand on est seul ou que l’on se sent seul, cela n’affecte pas que nos sentiments ; on a tendance à ne pas s'appesantir sur ce que l’on mange, ce que l’on veut manger, et sur nos envies irrépressibles d’aliments malsains”, conclut Arpana Gupta.

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