Faire chambre à part, une habitude qui gagne en popularitéIstock
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Plus d’un tiers des Américains en couple seraient soulagés de dormir seuls, d’après un sondage mené par l’institut américain OnePoll pour la marque Avocado Green Mattress. 82% des répondants affirment d’ailleurs que leur partenaire les empêche de dormir correctement. Des chiffres qui ont de quoi surprendre, puisqu’aux États-Unis - comme en France - dormir avec son ou sa partenaire en cas de cohabitation est la norme.

Chambre à part : vers une déstigmatisation ?

“Je pense que ce phénomène montre une libération de la façon dont on vit le couple. Depuis quelques années, il y a moins de dogmes, d'injonctions à vivre son couple. Je pense que tout le monde est plus à l'écoute de ses besoins, et c'est moins stigmatisé de vouloir faire chambre à part” estime la psychologue clinicienne Johanna Rozenblum.

Car l’habitude de dormir dans le même lit que son conjoint est une norme sociale dont il est compliqué de se défaire, même si on en a envie. “La majorité des couples dorment ensemble parce que c'est éducatif, parce que c'est social, parce que c'est religieux. Il y a dans notre culture occidentale une norme acquise et peu remise en question. Quand tout va bien dans le couple, faire chambre à part n’est pas un sujet”, analyse la psychologue.

Il y a pourtant plusieurs avantages à dormir séparément, du moins de temps en temps. Johanna Rozenblum note que cette habitude peut notamment être bénéfique pour la santé sexuelle. “Si c’est vu comme le respect de l'intimité de l'autre, comme le fait de raréfier ou de rendre plus organisé le fait de dormir ensemble, cela peut rendre les retrouvailles moins attendues, plus fantasmées. Et là, ça devient un outil de séduction, une façon de prolonger le désir.”

“Il faut savoir aborder son désir d'être seul positivement”

Reste qu’instaurer cette habitude peu commune au sein du couple peut s’avérer complexe, car l’autre peut se sentir blessé. Aussi, avant d’ouvrir le dialogue sur le sujet, il est essentiel d’être au clair dans ses intentions. “Si le désir de faire chambre à part n’est pas correctement expliqué, ça peut être très violent et vécu comme un rejet. À l’inverse, si on affirme que c’est un désir individuel et non lié à l’autre, qu’on détaille ce que ça peut apporter au couple, ça peut être très bien compris. Il faut savoir évoquer son désir d'être seul positivement”, développe la psychologue clinicienne.

Toutefois, les situations abordées ici sont des exemples qui concernent des couples “fonctionnels”. Dans certains cas, au contraire, le désir de faire chambre à part peut être dû à un dysfonctionnement.

“Dormir séparément peut aussi être la résultante d'une incompréhension”

D’après Johanna Rozenblum, “cela peut être la résultante d'une incompréhension, d’un conflit, et à ce moment-là, on fait chambre à part parce qu’on ne supporte plus la présence de l'autre, ce qui devient le symptôme d'une crise dans le couple”. Dans ce cas de figure, les deux partenaires peuvent avoir du mal à accepter que leur couple bat de l’aile. “Parfois, on a besoin d'un peu de temps pour le réaliser. Et il faut de l’honnêteté pour le conscientiser et le verbaliser à l'autre.”

Reste que pour faire chambre à part, il faut en avoir les moyens, ce qui est loin d’être le cas de tout le monde. Plus qu’une nouvelle tendance sociétale, cette habitude est avant tout un privilège économique.

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