Un neuroscientifique partage ses secrets sur le sommeil
Ces conseils sont destinés à celles et ceux qui se réveillent déjà fatigués, ou à qui l’on ne peut pas parler avant leur premier café du matin. Celles et ceux qui peinent à avoir les idées claires, qui piquent du nez après le repas, qui n’ont pas l’énergie de faire une activité qu’ils aiment. Celles et ceux qui ont du mal à apprendre et retenir, qui se sentent plus facilement à fleur de peau. Et si tout partait de votre relation avec votre oreiller ?
Le Dr. Matthew Walker, professeur en neuroscience et en psychologie à l’Université de Berkeley (Californie, USA), a fondé le Centre de Recherche pour le Sommeil, dont il est le directeur, et écrit le livre Pourquoi nous dormons, best-seller paru aux éditions La Découverte. C'est donc la personne parfaite si vous cherchez des infos pour passer une nuit paisible !
Bien dormir pour redécouvrir le "vrai soi"
Et cet expert est clair : mieux dormir permet de maximiser son énergie, mais pas seulement. Selon lui, les avantages vont bien au-delà, et nous permettent de découvrir la vraie version de nous-même, plutôt que la copie cernée. Clarté émotionnelle et mentale, capacité de concentration et d’apprentissage, régulation des hormones… Un bon sommeil permet même d’éloigner des maladies comme le cancer, Alzheimer, le diabète, ou l’obésité, améliorant ainsi la longévité.
Mais alors, comment prétendre à ces bienfaits ? Pour le média High Values, le Dr. Matthew Walker livre des faits étonnants, et surtout méconnus, sur le sommeil. Des pistes à garder en tête pour mieux dormir, et ainsi mieux vivre.
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Vous dormez moins que vous ne pensez
L’avis de l’expert : “La plupart des gens pensent qu’ils dorment huit heures par nuit, mais c’est rarement le cas. Un bon dormeur est endormi environ 85 à 90 % du temps qu’il passe au lit. Pour obtenir 6h30 de sommeil effectif, il faut donc rester au lit environ huit heures. Si vous visez sept heures de sommeil, prévoyez d’être au lit un peu plus longtemps.”
Privilégiez la régularité
L’avis de l’expert : “Une étude menée sur plus de 300 000 personnes a montré que la régularité des heures de coucher et de lever est un meilleur indicateur de longévité que la quantité de sommeil. Les personnes qui se couchaient à des heures très différentes d’une nuit à l’autre (plus de deux heures de décalage) présentaient le taux de mortalité le plus élevé.”
Pour bien dormir, dormez moins
L’avis de l’expert : “Si vous mettez des heures à vous endormir, arrêtez de vous forcer. Essayez de ne rester au lit que 6h30. Votre cerveau, face à ce temps limité, va s’adapter rapidement et devenir plus efficace. C’est un peu comme une courte séance de sport : vous ne traînez pas et vous allez droit au but.”
Écrivez vos soucis
L’avis de l’expert : “Si votre esprit s’emballe au moment du coucher, prenez un carnet deux à trois heures avant de dormir et notez tout ce qui vous stresse. Chaque souci, chaque anxiété. Une étude a montré que cette simple habitude peut réduire de moitié le temps d’endormissement.”
Dormez sur le côté
L’avis de l’expert : “Pendant votre sommeil, votre cerveau a un système de nettoyage qui élimine les substances toxiques. Deux substances liées à la maladie d’Alzheimer, la bêta amyloïde et la protéine tau, sont ainsi évacuées. Des études sur les animaux suggèrent que dormir sur le côté optimise ce processus.”
On ne change pas sa nature
L’avis de l’expert : “Si vous essayez de forcer un changement de rythme de sommeil, vous vous battez contre 22 gènes. Même les méthodes les plus extrêmes ne peuvent décaler votre heure de coucher naturelle que d’environ une heure. Il vaut mieux travailler avec votre horloge biologique qu’aller contre elle.”
L’alcool, un vrai faux-ami
L’avis de l’expert : “L’alcool ne vous aide pas à dormir, il vous sédate. C’est une nuance très importante. Un verre de vin après le dîner peut réduire la libération d’hormone de croissance d’environ 50 %. Vous aurez l’impression d’avoir bien dormi, mais votre corps sait la vérité.”