

L'une des solutions aux attentes interminables pour un rendez-vous chez le médecin se trouve-t-elle en pharmacie ? L’année 2024 et ces derniers mois ont déjà marqué des changements dans les attributions faites aux pharmaciens. Ces derniers sont désormais notamment compétents pour :
- Faire passer un test de dépistage TROD (Tests Rapides d’Orientation Diagnostique) pour connaître la cause d’une angine ou d’une cystite
- Délivrer le médicament adéquat selon le résultat de ce TROD.
- Remettre un kit de dépistage du cancer colorectal aux patients concernés
- Prescrire et administrer les vaccins mentionnés dans le calendrier des vaccinations en vigueur, selon les recommandations officielles.
- Accompagner certains patients atteints de maladies chroniques.
De nouvelles attributions pour appuyer les médecins
Pierre Olivier Variot, président de l’Union de syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), s’en réjouit : “Nous sommes satisfaits de ces nouvelles attributions, mais il en faudrait d’autres”. C’est pourquoi le syndicat a été entendu, ce mercredi 2 avril, par le Premier ministre François Bayrou. Les représentants ont exposé les missions que les pharmaciens pourraient être habilités à mener pour soulager les médecins, mais surtout les patients.
“Dans les faits, nous sommes beaucoup à déjà le faire, mais sans rémunération”, admet Pierre Olivier Variot. Cela permettrait donc de donner un cadre précis à ces prises en charge, et de l'étendre à tous les pharmaciens. “Pour certaines de ces missions, nous aurions peut-être besoin de formations, mais c’est totalement dans nos capacités”, ajoute le pharmacien.
Une visite que le syndicat souhaite fructueuse. “Nous espérons que nos demandes seront prises en compte bientôt, bien que nous n’ayons pas de visibilité sur le délai”, conclut le porte-parole de l’USPO. Voici les sept demandes de soins qui pourraient être confiées à ces professionnels de santé.
Prendre en charge les morsures tiques

Le syndicat a demandé d’autoriser les pharmaciens à retirer les tiques, et à prescrire les antibiotiques parfois nécessaires. Ces insectes peuvent être porteurs de la bactérie Borrelia, qui, sans antibiotiques, mène à la maladie de Lyme”, rappelle Pierre Olivier Variot. Retirer une tique de la peau requiert une technique spécifique pour éviter que la tête ne reste accrochée et prévenir l’infection bactérienne.
Prescrire certaines contraception

Les pharmaciens souhaitent aussi pouvoir prescrire et prendre en charge la contraception hormonale, donc la pilule. “Dans certains cas seulement”, précise le pharmacien. Et d’ajouter : “il s’agirait seulement des patientes que l’on voit utiliser très régulièrement la pilule du lendemain. La prendre quelquefois, c’est normal, c’est même fait pour ça. Mais elle reste peu fiable et toxique”. Une mesure déjà mise en place dans certaines parties du monde, comme au Québec.
Prendre en charge les douleurs dentaires

L’USPO a également suggéré au Premier ministre de permettre aux pharmaciens de prescrire des antibiotiques en cas de maux de dents. “L’objectif, c’est d’éviter le retard de prise en charge de la douleur et du problème. Cela permettra aux dentistes d’intervenir de manière plus productive”, explique son président.
Prise en charge des infections oculaires

De même que pour les douleurs dentaires, le syndicat souhaite que les pharmaciens soient habilités à traiter seuls certaines infections mineures de l'œil, comme des conjonctivites. Ils aimeraient ainsi pouvoir prescrire des collyres antibiotiques.
Certaines atteintes cutanées

Pierre Olivier Variot considère également que les pharmaciens devraient pouvoir s’occuper de certaines affections de la peau. Il cite par exemple les herpès, virus qui peut toucher plusieurs parties du corps et se soigne par un traitement antiviral.
Remise de kits de dépistage

En plus des kits de dépistage du cancer colorectal, le syndicat suggère de rendre disponible en pharmacie le kit d'auto prélèvement du papillomavirus, ainsi que les tests pour la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge).
Soigner des petites plaies

Enfin, l’USPO considère que les pharmaciens devraient pouvoir désinfecter et panser une petite blessure bénigne, ou orienter vers les urgences si elle semble trop importante.
Interview de Pierre Olivier Variot, président de l’Union de syndicats des pharmaciens d’officine (USPO)