
- 1 - Pour quelles pathologies l’IPA peut-il intervenir ?
- 2 - Qu’est-ce qu’un(e) infirmier(ère) en pratique avancée (IPA) ? Quelles sont ses spécialités ?
- 3 - Est-ce qu’un infirmier peut rédiger des ordonnances ?
- 4 - Faut-il que le médecin oriente vers l’IPA pour une consultation ?
- 5 - L'infirmière en pratique avancée peut-elle orienter vers un médecin ?
- 6 - Où trouver un(e) infirmier(ère) en pratique avancée (IPA) ?
IPA : des nouveautés depuis le décret d'application
Le décret d’application paru au Journal officiel du 21 janvier 2025 donne le feu vert à l’entrée en vigueur des dispositions de loi dite Rist de 2023. Une loi qui vise à “améliorer l’accès aux soins ainsi que la qualité des parcours des patients en réduisant la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées”, explique le ministère de la santé. L'ordre des infirmiers s'est félicité de cette avancée dans un communiqué de presse.
Le but est de désengorger les cabinets des médecins généralistes de plus en plus saturés mais aussi d’assurer un meilleur suivi des patients porteurs d’une pathologie chronique.
Les infirmiers et les infirmières qui intègrent ce dispositif ont ainsi suivi une formation renforcée pendant deux années, qui s’ajoutent à la formation classique, et sont ainsi qualifiés pour prendre le relais dans certaines conditions encadrées par la loi.
Le législateur a ainsi défini des pathologies et les domaines d'intervention pour lesquelles les IPE sont habilités à réaliser des actes jusque-là dévolus aux seuls médecins.
Pour quelles pathologies l’IPA peut-il intervenir ?
Les IPA sont plus spécifiquement destinés au suivi des patients au long cours. Le ministère de la santé liste les cinq domaines d’interventions des IPA.
Ce sont :
- Les pathologies chroniques stabilisées et les polypathologies courantes en soins primaires : accident vasculaire cérébral, artériopathies chroniques, cardiopathie, maladie coronaire, diabète de type 1 et de type 2, insuffisance respiratoire chronique, maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson, épilepsie.
- L’oncologie et l’hémato-oncologie.
- La maladie rénale chronique, la dialyse, la transplantation rénale.
- La psychiatrie et la santé mentale.
- Les urgences.
Qu’est-ce qu’un(e) infirmier(ère) en pratique avancée (IPA) ? Quelles sont ses spécialités ?
Cette “spécialisation” de la pratique d’infirmier(ère) date de 2016. A l’issue des deux années d’étude supplémentaire, l’IPA dispose de compétences élargies par rapport à celles de l’infirmier "classique". Il s'agit donc d'un infirmier expérimenté et ce professionnel de santé peut ainsi prendre le relais d'autres professionnels de santé, notamment le médecin traitant. L’IPA peut notamment selon l’Assurance maladie :
- Conduire un entretien et réaliser l’examen clinique?
- Réaliser des actes techniques sans prescription médicale et en interpréter les résultats pour les patients suivis.
- Demander des actes de suivi et de prévention pour les pathologies qui entrent dans le dispositif.
- Prescrire des médicaments non soumis à prescription médicale obligatoire, des dispositifs médicaux ou des examens de biologie (cette prérogative est élargie à tous les types de médicaments avec le décret du 21 janvier 2025, voir plus loin).
- Renouveler, en les adaptant si besoin, des prescriptions médicales pour les pathologies qui entrent dans le dispositif.
Est-ce qu’un infirmier peut rédiger des ordonnances ?
Un(e) infirmier(ère) en pratique avancée peut effectivement rédiger des ordonnances de primo-prescription, et plus seulement des ordonnances de renouvellement de traitement (dans le cadre du suivi d’une maladie chronique notamment). L’IPA peut ainsi établir une ordonnance pour des médicaments soumis ou non à prescription obligatoire ou des examens biologiques, tout cela bien évidemment uniquement dans le cadre des pathologies ou soins pour lesquels il est habilité à la faire. C’est une des grandes avancées obtenues avec le décret d’application.
Qu'est-ce que l'IPA peut prescrire ?
Cette nouvelle prérogative va être précisée dans les semaines qui viennent, le législateur va encadrer cette disposition en publiant une liste exhaustive des médicaments et examens concernés par les nouvelles prérogatives des infirmiers(ères) en pratique avancée.
Faut-il que le médecin oriente vers l’IPA pour une consultation ?
Non. C’est une autre des nouveautés de ce mois de janvier, il n’est plus obligatoire que le médecin oriente vers l’infirmier(ère) de pratique avancée. Le décret d’application précise ainsi : “l'IPA participe à la prise en charge globale des patients dont le suivi lui est confié par un médecin ou s'adressant directement à lui”. Toutefois, ces prérogatives ne s'appliquent que pour les IPA pratiquant dans les centres ou maisons de santé, les hôpitaux et cliniques et les centres médico-sociaux.
L'infirmière en pratique avancée peut-elle orienter vers un médecin ?
Oui. Le décret d’application du 21 janvier indique en effet que si l’IPA constate que l’évolution de la pathologie ou la situation le nécessite, elle adresse le patient “sans délai au médecin traitant du patient et en informe expressément ce dernier afin de permettre une prise en charge médicale dans un délai compatible avec l'état du patient. En l'absence de médecin traitant, l'infirmier exerçant en pratique avancée reporte l'information dans le dossier médical partagé et oriente le patient vers un médecin ou une structure adaptée en lui transmettant les informations utiles à la poursuite des soins. Dans le domaine d'intervention « urgences », le patient est adressé au médecin de la structure des urgences”.
Où trouver un(e) infirmier(ère) en pratique avancée (IPA) ?
Les IPA peuvent exercer à l'hôpital mais aussi dans les structures coordonnées comme les centres, les maisons de santé et les équipes de soins (primaires ou spécialisés). L’Assurance maladie met à disposition des assurés sociaux un annuaire interactif sur son site qui permet de trouver un IPA près de chez soi.