Les pharmaciens demandent la prise de rendez-vous pour se rendre en pharmacieIstock
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Et si la solution pour ne pas faire la queue à la pharmacie existait déjà ? Face à l'afflux constant de patients dans les officines et à la fermeture de certaines d’entre elles, l'Ordre national des pharmaciens réfléchit à la mise en place d'un système de rendez-vous en pharmacie. Cette initiative, calquée sur le modèle québécois, vise à mieux organiser l'accueil et la prise en charge des patients, tout en améliorant les conditions de travail des professionnels du secteur.

Actuellement, les pharmacies françaises fonctionnent en accès libre : or, cela peut entraîner des temps d'attente prolongés, notamment aux heures de pointe. Certains patients viennent pour des achats rapides, tandis que d'autres ont besoin de conseils approfondis ou de services spécifiques comme un bilan médicamenteux. L'instauration d'un système de rendez-vous permettrait de fluidifier ces différents parcours en distinguant les consultations longues des passages express.

Pourquoi prendre rendez-vous en pharmacie ?

Comment fonctionnerait ce modèle ? D'après Carine Wolf-Thal, présidente de l'Ordre national des pharmaciens, cette mesure apporterait une meilleure organisation du travail en officine et répondrait aux attentes des patients. Les consultations sur rendez-vous pourraient concerner des services comme :

  • la vaccination
  • la réalisation de tests diagnostiques
  • l'accompagnement des patients atteints de maladies chroniques

L'objectif est de permettre aux pharmaciens de consacrer davantage de temps à ces missions tout en réduisant l'engorgement des comptoirs. La mise en place d'un tel système pourrait s'appuyer sur des outils numériques facilitant la prise de rendez-vous. Cette réflexion s’inscrit dans un contexte où les pharmaciens anticipent une baisse de 2,3 % des effectifs en 2032.

Une idée inspirée du modèle québécois

Au Québec, de nombreuses pharmacies offrent déjà des services sur rendez-vous pour améliorer l'accès aux soins de santé. Ces services incluent par exemple la vaccination, le renouvellement d'ordonnances, la prise de la tension artérielle, des tests de dépistage du Covid-19, du cholestérol et d'autres pathologies, etc.

Ces initiatives désengorgent les pharmacies, rendant leurs services plus rapides et améliorant le quotidien des pharmaciens. Carine Wolf-Thal précise que l’Ordre national des pharmaciens ne prévoit pas forcément de calquer le fonctionnement outre-Atlantique, mais de s’en inspirer.

Une organisation à revoir pour la prise de rendez-vous médical

Toutefois, la mise en place de ce dispositif devra s'accompagner d'une adaptation des équipes et d'une concertation avec les patients. Si certaines pharmacies appliquent déjà ce modèle de façon informelle pour certains services, sa généralisation représente un défi logistique et organisationnel. Les décisions à venir seront déterminantes pour évaluer la faisabilité de cette évolution.

Si cette idée suscite l'intérêt de nombreux professionnels de santé, elle soulève donc certaines interrogations. Comment garantir un équilibre entre les patients avec rendez-vous et ceux qui se présenteraient spontanément dans ces espaces ? Les pharmacies auront-elles les moyens humains et techniques d'adopter ce système sans dégrader la qualité du service pour l'ensemble des personnes ?

Téléconsultation, vaccin et test covid... Vers la pharmacie du futur ?

Le recours au rendez-vous s'inscrit dans une tendance plus large de transformation du métier de pharmaciens. Ces dernières s’imposent de plus en plus comme des acteurs de premier plan dans l'accès aux soins, notamment depuis la crise sanitaire du Covid-19. Leur rôle évolue aussi pour permettre de pallier en partie le problème des déserts médicaux en France.

Les pharmacies se voient ainsi donner davantage de responsabilités, notamment en ce qui concerne la vaccination et la distribution de tests et la prescription de certains médicaments, comme les antibiotiques contre les infections urinaires. Plus récemment, il est aussi possible de bénéficier d’un dispositif de téléconsultations directement depuis les pharmacies.