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Et si les hormones pouvaient s oigner nos articulations ? L'arthrose, pathologie qui affecte la mobilité des articulations et provoque des douleurs, touche environ 10 millions de personnes en France, dont deux tiers ont plus de 65 ans. Or, elle semble davantage toucher les femmes ménopausées. Une nouvelle étude, récemment publiée dans Nature Aging, explore les liens entre arthrose et ménopause.
En effet, le risque d'arthrose est connu pour augmenter chez les femmes passés 50 ans. L’arthrose du genou, par exemple, est deux fois plus fréquente chez les femmes ménopausées que chez les hommes. Cependant, les recherches sur les effets spécifiques de la ménopause sur les articulations restent limitées.
La ménopause peut-elle déclencher l’arthrose ?
L'étude en question a analysé des souris femelles après l'induction chimique de la ménopause. Des changements hormonaux notables ont été observés, notamment :
- une chute du taux de 17beta-estradiol et de progestérone, deux hormones féminines
- Une augmentation de l'hormone folliculo-stimulante, une autre hormone liée à la reproduction
Ces changements hormonaux ont entraîné une prise de poids et une dégénérescence accrue du cartilage dans les articulations des souris. Les chercheurs ont également constaté des signes d'inflammation, en particulier dans les articulations du genou. Une autre observation clé était une fragilité osseuse dans certaines zones du tibia.
Un traitement hormonal pour soigner la ménopause et les articulations ?
Les chercheurs ont ensuite étudié l’impact de l’administration d’un traitement hormonal, à base de 17beta-estradiol et de progestérone, pour soulager les rhumatisme de la la ménopause. Les souris traitées ont montré une amélioration de l'intégrité du cartilage, bien que l'os sous-chondral et la synovie ne soient pas affectés par ces traitements.
L'étude a enfin observé des effets sur des cellules humaines cartilagineuses provenant de femmes âgées de plus de 60 ans (donc après ménopause) ayant subi une opération du genou. Résultat ? La progestérone semble ralentir le vieillissement des cellules du cartilage articulaire. De plus, la combinaison d'hormones améliore la santé du cartilage.
Des recherches plus poussées à faire sur les femmes
Les experts soulignent l’importance de cette recherche, qui permet de mieux comprendre pourquoi les femmes sont plus à risque de développer une arthrose grave après la ménopause. Toutefois, l’étude reste limitée, car menée sur des souris, qui ne reproduisent pas parfaitement les conditions humaines. De plus, la ménopause a été induite chimiquement, ce qui peut fausser les résultats.
Il reste donc des incertitudes quant à la manière dont ces résultats se traduiront chez l'humain. Les chercheurs reconnaissent également que d'autres études sont nécessaires pour explorer les effets des traitements hormonaux à long terme. Les effets secondaires potentiels des hormones, comme des néoplasmes dans les intestins observés chez certaines souris traitées, devront aussi être étudiés dans des recherches futures.
Comment prévenir et soulager les douleurs articulaires liées à la ménopause ?
Cette étude pourrait néanmoins ouvrir la voie à la recherche de nouveaux traitements de l’arthrose à base d’hormones, pour les femmes après la ménopause. Cette pathologie, très douloureuse et contraignante, a pour l’instant une prise en charge limitée. En premier lieu, certains réflexes comportementaux limitent la progression de la maladie selon les patients. Il s’agit par exemple de :
- perdre du poids en cas d’excès
- avoir une alimentation saine
- pratiquer de l'exercice/activité physique régulière et d’intensité modérée en dehors des poussées inflammatoires
- éviter de porter des charges lourdes,
- adapter son environnement
- se munir d’une canne lors des phases douloureuses aiguës,
- porter des semelles orthopédiques
Ensuite, certains médicaments permettent de diminuer la douleur, comme des antalgiques ou des anti-inflammatoires. Enfin, il existe une opération, l’arthroplastie, qui permet de remplacer une articulation par une prothèse. Cette dernière est proposée pour les genoux ou les hanches, lorsque l’arthrose engendre un handicap sévère.
