Pénurie de médicaments : la liste des traitements en rupture de stock
Le 9 novembre 2020, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir dévoilait une étude sur les pénuries de médicaments en France. Et les résultats se sont avérés très inquiétants. En effet, de nombreux médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM), pour lesquels une interruption de traitement peut s’avérer dramatique pour les patients, étaient alors en pénurie... Dix mois plus tard, la plupart d'entre eux le sont toujours, et d'autres ont rejoint cette liste déjà longue !
Dans ce diaporama, nous vous listons les médicaments actuellement indisponibles sur le marché français, que nous avons réactualisée au 10 septembre 2021 avec les données de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).
Médicaments : 2 400 ruptures de stock en 2020 !
D’après l’UFC-Que Choisir, les pénuries de médicaments ont presque triplé en trois ans, pour atteindre 1 200 en 2019. En 2020, en raison notamment de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le nombre de ruptures s’élevait à 2 446. Autrement dit, six fois plus qu’il y a quatre ans. À titre de comparaison, on comptait seulement 89 signalements de rupture de stock en 2010, d'après les données de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Problème : les solutions proposées par les laboratoires sont loin d’être satisfaisantes. Dans 30 % des cas, ils renvoient vers un autre médicament. Une solution “parfois médiocre puisque les substitutions peuvent entraîner des effets secondaires plus importants, ou nécessiter un temps d’adaptation à la nouvelle posologie”, précise l’association.
12 % des industriels recommandent des solutions considérées comme “de derniers recours”, notamment la diminution de la posologie. Pire encore, dans 18 % des cas, ils ne proposent aucune solution alternative. Or, l’annulation du traitement peut avoir des conséquences désastreuses chez les patients atteints de lourdes pathologies, comme le cancer.
Les médicaments les moins chers en pénurie
Contre toute attente, ce ne sont pas les nouveaux traitements de pointe qui manquent le plus. Mais plutôt des molécules anciennes (commercialisées depuis plus de 20 ans) et plutôt bon marché... Autrement dit, qui rapporte moins d'argent aux industries pharmaceutiques.
"Les industriels semblent donc bien faire le choix de sécuriser l’approvisionnement des médicaments rentables, au détriment des plus anciens, pourtant toujours indispensables aux usagers", déplore l'UFC-Que Choisir.
Faut-il relocaliser la production en Europe ?
En cause, notamment, la stratégie d'externalisation adoptée par les laboratoires : "80 % du volume de principes actifs est fabriqué en dehors de l’Union européenne, contre 20 % il y a 30 ans", indique l'association, qui redoute que les subventions pour la relocalisation servent plutôt à financer les coûteuses innovations thérapeutiques, déjà largement produites en Europe.
Interrogé par Le Parisien, Thomas Borel, Directeur scientifique du Leem, syndicat qui regroupe 260 entreprises françaises de médicaments, justifie : "15 % des ruptures sont liées à des problèmes sur l'outil de production (pannes, retards…), 15 % à la disponibilité des matières premières, essentiellement les principes actifs, 35 % sont la conséquence d'une demande mondiale qui augmente de 6 % par an. Nous avons aussi 10 % de la production perdue pour défaut de qualité et, enfin, 25 % sont dus à des contraintes réglementaires (nouvelles normes, autorisations de mise sur le marché). Et certains médicaments sont arrêtés car ils sont produits à perte".
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Pénuries de médicaments Devant la responsabilité criante des laboratoires, les pouvoirs publics doivent sortir de leur complaisance, UFC-Que Choisir, 9 novembre 2020.
Ruptures de stock des médicaments, ANSM, liste des traitements en pénurie au 10 septembre 2021.
Pénurie de médicaments : l’UFC-Que choisir dénonce une inquiétante aggravation, Le Parisien, 9 septembre 2020.
Des médicaments anticancéreux
ALKERAN 50 mg/10 ml, lyophilisat et solution pour usage parentéral (I.V.)
BELUSTINE 40 mg, gélule
BLEOMYCINE BELLON 15 mg, poudre pour solution injectable
PACLITAXEL KABI 6 mg/ml, solution à diluer pour perfusion
PEMETREXED FRESENIUS KABI flacon de 100 mg et 500 mg, poudre pour solution à diluer pour perfusion
VITRAKVI 20 mg/ml, solution buvable flacon de 100 ml
ZEVALIN 1,6 mg/ml, trousse pour préparations radiopharmaceutiques pour perfusion
HYCAMTIN 0,25mg, gélule
MITOMYCINE ACCORD 10 mg, poudre pour solution injectable/ pour perfusion ou voie intravésicale
BCG MEDAC , poudre et solvant pour suspension pour administration intra-vésicale
VINCRISTINE TEVA 1 mg/ml, solution injectable
METHOTREXATE MYLAN 100 mg/ml , solution injectable, 10 flacons de 50 ml et 10 flacons de 10 ml
JAVLOR 25 mg/ml , solution à diluer pour perfusion en flacon de 10 ml
TOMUDEX 2 mg , poudre pour solution pour perfusion
ZIRABEV 25 mg/ml , solution à diluer pour perfusion
Des traitements hormonaux
ALKONATREM 150 mg, gélule (Chlorhydrate de déméclocycline)
DEPO PRODASONE 500mg suspension injectable
OCTIM 150 microgrammes/dose, solution pour pulvérisation nasale
SYNACTHENE RETARD 1 mg/1 ml, suspension injectable
Des anti-inflammatoires
SOLUMEDROL 40 mg/2ml lyophilisat et solution pour usage parentéral2
ROACTEMRA 162 mg, solution injectable en stylo prérempli
DIPENTUM 250 mg comprimé et DIPENTUM 500 mg comprimé
Des médicaments pour le cœur
DOBUTAMINE PANPHARMA 250 mg/20 ml, solution à diluer pour perfusion
Spécialités SPIRONOLACTONE ALTIZIDE 25 mg/15 mg, comprimé pelliculé sécable
BREVIBLOC 10 mg/ml, solution pour perfusion (poche de 250 ml)
Un médicament contre le reflux gastro-œsophagien
CIMETIDINE ARROW 200 mg COMPRIME EFFERVESCENT
Un médicament contre l’ostéoporose
ALENDRONATE 10 mg comprimé
Des anti-hémorragiques
OCTAFIX 100 UI/ml , poudre et solvant pour solution injectable
EXACYL 1 g/10 ml, solution buvable