Définition

Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC), appelé aussi "algodystrophie", est une maladie rare qui provoque de fortes douleurs dans un bras ou une jambe, souvent après un accident (comme une fracture), une opération ou parfois après un AVC (accident vasculaire cérébral). Ce n’est pas juste une douleur normale après une blessure : ici, la souffrance est très intense, dure longtemps et s’accompagne d’autres symptômes handicapants.

Les deux types de SDRC

Il existe deux formes de cette maladie :

  • Type I : C’est la plus fréquente. Elle apparaît après une blessure sans atteinte directe d’un nerf. Par exemple : une fracture, une entorse, une immobilisation, voire un AVC ou une crise cardiaque.

  • Type II : Elle ressemble à la première, mais ici un nerf périphérique est endommagé.

Quels sont les symptômes ?

Les signes peuvent varier d’une personne à l’autre, mais on retrouve souvent :

  • Une douleur forte et persistante, souvent comme une brûlure ou une douleur sourde, dans une main, un pied, un genou…

  • La zone touchée peut changer de couleur ou de température, gonfler, transpirer plus ou moins.
  • Les mouvements deviennent difficiles (raideur, faiblesse, tremblements).
  • La peau et les ongles peuvent aussi changer d’aspect (peau brillante, ongles cassants, poils qui tombent…).
  • Le cerveau réagit différemment à la douleur, ce qui rend parfois la zone douloureuse très sensible au toucher ou au froid.

La douleur peut aller et venir au fil de la journée sans raison apparente, ce qui est très perturbant. Cela peut aussi avoir un impact sur le moral, avec de l’anxiété, de la tristesse, et une peur de bouger.

Pourquoi ça arrive ?

Son origine reste un mystère. Pourquoi certaines personnes développent-elles ce syndrome et d’autres pas ? Ce n’est pas prévisible, mais voici ce que dit la science :

  • Cela survient souvent après une blessure ou une opération (comme une fracture du poignet).

  • Une douleur très forte qui ne diminue pas dans la semaine suivant l’accident peut être un signe d’alerte.
  • Le fait de trop immobiliser un membre ou de ne pas bouger du tout peut favoriser le SDRC.

À noter : le SDRC reste rare, et la plupart des gens guérissent normalement après une blessure sans en souffrir.

Comment le traiter ?

Le traitement repose sur deux grands axes : soulager la douleur et bouger le plus possible.

Pour calmer la douleur des médicaments existent : 

  • Paracétamol, anti-inflammatoires, parfois des médicaments spécifiques (comme la cortisone ou des médicaments contre les douleurs nerveuses).

  • Dans certains cas, les médecins peuvent prescrire des traitements comme les bisphosphonates ou la calcitonine.
  • Des antidépresseurs arrivent parfois à aider, à la fois contre la douleur et pour le moral.

Pour garder ou retrouver la mobilité :

  • Il est essentiel de continuer à bouger, même si c’est douloureux.

  • La physiothérapie et l’ergothérapie sont très importantes : elles aident à bouger la zone atteinte, à retrouver de la force et à reprendre les activités du quotidien.
  • Des exercices spécifiques permettent de diminuer la sensibilité et les sensations étranges.
  • Des méthodes comme la thérapie miroir apportent des résultats intéressants dans certains cas.

Le secret, c’est de trouver le bon équilibre : faire un peu chaque jour, sans trop forcer, mais sans rester inactif non plus. La douleur doit diminuer petit à petit avec le temps.

Et le moral dans tout ça ?

Vivre avec le SDRC n’est pas facile. L’incertitude, la douleur, la perte d’autonomie… tout cela peut être très dur à vivre. Il est important de parler avec les soignants du ressenti physique et psychologique. Être bien entouré et accompagné est essentiel pour aller mieux.

Est-ce qu’on guérit ?

La grande majorité des personnes guérissent, même si cela peut prendre plusieurs mois, voire un an ou plus. Parfois, il reste une petite gêne, mais souvent, les patients retrouvent une vie normale (travail, sport, loisirs).

Complications

La maladie évolue le plus souvent en plusieurs phases. La science distingue deux formes :

  • La forme "chaude" : la zone est rouge, gonflée, chaude et douloureuse. C’est la plus fréquente et elle réagit bien aux traitements.

  • La forme "froide" : plus rare, plus difficile à traiter. La peau est froide, bleutée, les douleurs sont différentes, souvent comme des brûlures.

Peut-on prévenir le SDRC ?

Oui, dans une certaine mesure :

  • Bien traiter la douleur dès le début après une blessure ou une opération.

  • Bouger dès que possible, sans attendre trop longtemps.
  • Après un AVC, bien positionner le bras dans le lit peut aider à éviter un SDRC.
  • Certaines études suggèrent que prendre de la vitamine C après une opération du poignet ou du pied pourrait réduire le risque, mais il faut en parler à son médecin.