MICI : 12 idées reçues sur les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin

Publié par Pauline Capmas-Delarue
le 16/12/2021
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Malgré la prévalence relativement élevée des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, encore trop de désinformation et d'incompréhension les entourent. Medisite lève le voile sur 12 idées reçues au sujet des MICI.

Symptômes, traitements, causes… Une multitude d’idées reçues entourent les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Or, mieux les connaître permet non seulement d’améliorer le quotidien des patients, mais aussi de les détecter au plus tôt lorsqu’on en souffre soi-même.

Interviewé par le site Medical News Today, le Dr Abhik Bhattacharya, professeur adjoint de médecine dans le département de gastroentérologie de la Icahn School of Medicine de l’hôpital Mount Sinai (New-York), démonte 12 mythes autour de ces pathologies. Tour d’horizon, en images.

Maladie de Crohn et colite ulcéreuse : les formes les plus fréquentes de MICI

En 2017, les MICI touchaient environ 6,8 millions de personnes à travers le monde. Elles regroupent plusieurs maladies qui affectent le système gastro-intestinal et se caractérisent par des symptômes tels que les crampes abdominales, les ballonnements, la constipation et la diarrhée. Ces derniers peuvent fluctuer selon les jours, les semaines ou les mois, en fonction des poussées inflammatoires.

Les formes les plus courantes de MICI sont la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique (ou colite ulcéreuse). “Toutes deux se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, due à une dérégulation du système immunitaire intestinal”, explique l’Inserm. “Cette inflammation incontrôlée est responsable de lésions tissulaires et de la chronicité de la maladie”.

La localisation de l'inflammation diffère selon les maladies

Dans le cadre de la maladie de Crohn, l’inflammation se situe le plus souvent au niveau de l’intestin, et notamment l’iléon terminal, bien qu’elle puisse aussi toucher tous les segments du tube digestif. En revanche, dans la rectocolite hémorragique, “l’inflammation affecte toujours la partie basse du rectum et remonte plus ou moins dans le côlon”, sans atteindre l’intestin.

Découvrez sans tarder les douze idées reçues les plus fréquentes autour des MICI et pourquoi elles sont fausses, avec les explications du Dr Abhik Bhattacharya.

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Medical Myths: All about IBD, Medical News Today, 18 novembre 2021. 

Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), Inserm. 

Le syndrome de l’intestin irritable fait partie des MICI

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showing abdominal pain
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Faux. Bien qu’il affecte également le système digestif, le syndrome de l’intestin irritable (ou colopathie fonctionnelle), n’est pas une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. “Le SII est un trouble de l’interaction entre l’intestin et le cerveau, qui entraîne diarrhée, constipation ou les deux, ainsi que des ballonnements et des douleurs abdominales. Il peut être aggravé ou précipité par le stress et l’anxiété”, explique le Dr Bhattacharya. 

À l'inverse, “les MICI sont des maladies liées à un système immunitaire dérégulé, dans laquelle ce dernier commence à attaquer votre propre système gastro-intestinal, entraînant des dommages", poursuit-il. "Les symptômes peuvent inclure des saignements dans les selles, de la diarrhée, des douleurs abdominales sévères, une perte de poids involontaire, des fièvres, des frissons, des douleurs rectales, de la fatigue, etc.”

Les MICI sont causées par le stress

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sick woman distracted from work feeling unwell sitting in front of computer, stressed female employee have anxiety attack at workplace, upset woman suffer from headache or dizziness in office
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Faux. Les MICI sont causées par le système immunitaire, le stress n'en est donc pas la cause directe. Cependant, ces maladies peuvent “entraîner du stress et de l'anxiété, une dépression et des troubles du sommeil, au vu des conséquences dévastatrices qu'elles peuvent avoir sur la vie quotidienne d'une personne”, souligne le Dr Bhattacharya. Or, le stress peut exacerber les symptômes chez certains patients, ce qui peut expliquer la confusion. 

Vous êtes plus ou moins à risque selon votre personnalité

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networking and social media wood blocks and people icons concept for leadership, recruitment and team work
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Faux. Il y a plusieurs dizaines d’années, quelques recherches de petite ampleur ont étudé les liens entre les traits de personnalité et les MICI. Mais d’après le Dr Bhattacharya, “il n’existe aucun lien entre les MICI et la personnalité, à notre connaissance”. 

On peut avoir la maladie de Crohn ET la rectocolite hémorragique

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3d illustration showing morbus crohn colitis ulcerosa - inflammatory bowel disease
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Faux. La maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique sont les formes les plus courantes de MICI. Mais ce sont bien deux maladies distinctes et il n’est pas possible d’avoir les deux. “Vous pouvez avoir la maladie de Crohn OU la colite ulcéreuse”, insiste le Dr Bhattacharya. “Néanmoins, pour un très petit nombre de patients, il est parfois difficile de déterminer s’ils ont l’une ou l’autre. La maladie finit toutefois par se révéler au cours de leur vie”. 

Aucun traitement ne peut soulager les MICI

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doctor talking to the patient about menopause and treatment in future
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Faux (et heureusement).  “Il existe de nombreux traitements extrêmement efficaces pour soulager les MICI”, indique le gastro-entérologue. “Selon ce que vous avez et la gravité de la maladie, nous avons une pléthore d'options de traitements médicaux”. Il cite notamment les molécules suivantes : infliximab, adalimumab, certolizumab pegol, golimumab, vedolizumab, ustekinumab, ozanimod et tofacitinib.  “Ce sont de puissants médicaments immunosuppresseurs, et nous développons constamment de nouveaux traitements grâce à des essais cliniques”. 

Tous les patients ont besoin d’être opérés

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surgical operating team performing thoracic surgery in modern hospital, health
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Faux. "Non, tout le monde n'a pas besoin de chirurgie", souligne le Dr Bhattacharya. Si, par le passé, la majorité des patients atteints de MICI auraient effectivement subi une intervention chirurgicale, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le gastro-entérologue explique qu’avec l'avènement de médicaments immunosuppresseurs, très sûrs et efficaces, les taux de chirurgie ont considérablement diminué au cours des 20 dernières années. Plus le traitement est administré précocement, plus la nécessité d’être opéré diminue. 

Les médicaments contre les MICI sont contre-indiqués pendant la grossesse

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Faux. “La plupart des médicaments contre les MICI sont très sûrs pendant la grossesse”, rassure le spécialiste. Justement, il est important de maintenir les patientes en rémission lorsqu’elles sont enceintes, “parce que la pire chose qui puisse arriver au bébé comme à la maman, c’est que la maladie soit active”. Seule exception : le méthotrexate. Cette molécule doit absolument être arrêtée durant la grossesse et dès lors que les patientes essayent de tomber enceinte. 

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