Maladies inflammatoires de l'intestin : des risques accrus de cancer et de mort précoceIstock

On estime que 200 000 Français seraient concernés par les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), qui incluent la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Si ces maladies sont le plus souvent diagnostiquées entre 20 et 30 ans, 15% des cas concernent les enfants. Et les personnes qui en souffrent dès l'enfance seraient particulièrement exposées à un risque accru de cancer et de mort précoce à l'âge adulte, selon une étude publiée le 8 mai 2019 dans la revue Alimentary Pharmacology and Therapeutics.

MICI : un risque accru de cancer colorectal mais aussi de cancer de la peau

Pour arriver à cette conclusion, des chercheurs danois et finlandais ont suivi pendant près de dix ans 6 689 patients atteints d'une MICI. Tous étaient âgés de moins de 18 ans au début de l'étude. Au cours du suivi, quand l'âge moyen des patients était de 22 ans, 72 d'entre eux ont développé un cancer et 65 sont décédés.

Si la plupart des cancers observés étaient des cancers colorectaux, dont le lien avec les MICI est avéré, les chercheurs ont également enregistré des cas de cancer de l'intestin grêle, du foie, et, plus surprenant, de lymphome et de cancer de la peau. La prise de certains traitements des MICI, notamment les médicaments à base de thiopurine, expliquerait la survenue de ces deux derniers.

Une hausse du nombre de décès par cancer et par suicide

Au final, les scientifiques ont conclu que les patients diagnostiqués avec une rectocolite hémorragique pendant l'enfance avaient un risque presque triplé de développer un cancer, et un risque quasi quadruplé de décès comparés à la population générale. Ceux diagnostiqués avec la maladie de Crohn avaient également un risque presque trois fois supérieur aux autres de souffrir d'un cancer et un risque doublé de décès. Les principales causes de décès étaient les cancers, les suicides et les infections.

Selon les chercheurs, ces résultats soulignent l'importance de surveiller l'éventuelle survenue des cancers chez les jeunes patients souffrant d'une MICI. Par ailleurs, le nombre de suicides étant jugé "alarmant", la santé mentale de ces derniers devrait faire l'objet d'une attention particulière.

MICI : des symptômes sévères

Généralement, les symptômes des MICI se caractérisent par des douleurs abdominales, des diarrhées fréquentes parfois sanglantes, une atteinte de la région anale (fissure, abcès) qui peuvent s'accompagner de fatigue, d'anorexie, de fièvre et autres troubles articulaires, cutanées, oculaires ou hépatiques.

L'Inserm explique que "chez environ 20% des patients, les crises sont sévères : leur intensité peut imposer l'hospitalisation, l'arrêt de l'alimentation et un traitement par perfusion pendant quelques jours".

Sources

"The incidence of cancer and mortality in paediatric onset inflammatory bowel disease in Denmark and Finland during a 23‐year period: a population‐based study". Alimentary Pharmacology and Therapeutics. 8 mai 2019.

"Inflammatory bowel disease during childhood linked to higher cancer rates and early death". EurekAlert. 9 mai 2019.

"Study: Childhood inflammatory bowel disease raises cancer risk in adulthood". UPI. 9 mai 2019.

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